Progressisme
AbbeTyse
Je ne vois guère quoi que ce soit de "radical" dans mon propos, ni de près, ni de loin, quelles que soient vos opinions. Je pense par ailleurs que cette grille de lecture offre la cohésion que vous désiriez, puisque fondée sur des considérations sociales (qui ? comment ?) plutôt que sur des doctrines allégués et nécessairement circonstancielles (quoi ?). Peut-être m'avez-vous mal compris, ou peut-être vous concentrez-vous sur la seconde partie de ma réponse ?
Vous semblez réduire le progressisme à sa manifestation éphémère "woke". II s'agit en réalité d'un mouvement plus ancien qui a substitué au catholicisme une nouvelle religion héritière du judéo-christianisme, dont communisme et wokisme ne sont que des manifestations, et qui a substitué au clergé catholique un nouveau clergé éduqué dans le christianisme, composé de journalistes, scénaristes, présentateurs, militants et universitaires. Les deux religions furent longtemps en confit, jusqu'à ce que le catholicisme finisse par se soumettre doctrinalement, ce qui est en cours.
Enfin l'universalisme est à mes yeux un mot exécrable car il est toujours un colonialisme et un impérialisme. Unir tous les peuples sous une même bannière signifie effacer toutes leurs différences et leur imposer un joug commun. De la même façon que l'obsession du péché servira toujours à des curés à légitimer le sacrifice de peuples, nations et cultures tout entiers.
france2100 Ça a l'air faux mais c'est intéressant. Je fais le parallèle avec l'interaction plurimillénaire des deux Pouvoirs, le temporel et le spirituel.
Je glisse sur l'Islam qui a la Force de réunir les deux et j'en viens à votre proposition de montrer qu'on est en train de passer, dans ce qu'on nomme aujourd'hui assez improprement l'Occident, d'un pouvoir spirituel judéo-chrétien avec ses rabbins et ses curés à un pouvoir spirituel écolo-woke avec ses journalistes et ses présentateurs.
Or, mon propos sera d'observer la bascule entre les laïcards du temps passé, contestant la présence du spirituel judéo-chétien dans le temporel de Montesquieu et des Lumières, et les contre-laïcards du temps qui vient, qui veulent instaurer la domination du pouvoir spirituel écolo-woke sur le même temporel que l'on peut qualifier de démocratique.
Cette inversion des mouvements est saisissante et prégnante au point qu'aujourd'hui, comme je l'ai énoncé dans un autre topic, les démocraties doivent s'incliner devant le pouvoir spirituel nouveau. Le pouvoir de toutes les organisations non-gouvernementales, de Greenpeace à la CEDH en passant par SOS-Méditerranée ou l'ASN, ne pourra que croître et cantonner l'exercice démocratique à la courbure des concombres.
candidus Je ne vois pas bien ce qu'il y a de spirituel dans le wokisme ou le progressisme; la vacuité n'est pas matérialisable mais ce n'est pas pour autant de la spiritualité.
Ces deux mouvements, wokisme et progressisme, sont des régressions car il leur manque justement cette dimension spirituelle.
katou Le progrès n'existe que s'il s'inscrit dans un projet; progresser c'est aller vers un but, sinon c'est juste être en mouvement.
Se déclarer progressiste est donc stupide car c'est se déclarer en mouvement mais pour aller où???
sangtriste Ceux qui sont imprégnés de l'ancienne spiritualité sont encore libres de porter ce jugement sur la nouvelle que je considère quant à moi de pure pacotille.
sangtriste La spiritualité n'a pas d'autre but que de s'élever. Je suppose que le woke n'a pas d'autre mouvement que de s'élever lui aussi, quelque part.
candidus S'élever suppose qu'il y a encore du chemin à faire; le woke est éveillé, il est déjà "arrivé"...au bout du chemin.
Le woke, soit il t'éveilles, soit il considère que tu es irrécupérable. On retrouve le niveau de réflexion du crocodile; il y a les autres croco et les proies...
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sangtriste Il faut imaginer la spiritualité d'un crocodile. Mais effectivement je conçois bien que la spiritualité du woke soit d'élever les autres. Le woke est un missionnaire.
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Pendant ce temps, le RN prépare 2027:
Le RN lance son association contre le wokisme
Réunis au Palais Bourbon, Roger Chudeau, député du Loir-et-Cher, Philippe Olivier et Patricia Chagnon, eurodéputés, ont présenté la nouvelle initiative frontiste : «Réunir des parlementaires de tous bords pour lutter contre le péril woke».
Chenu n'a pas l'air concerné, on se demande bien pourquoi. Marine, sa copine et ses chats non plus.
Les parlementaires de droite et de la majorité, informés de l'événement, n'ont pas souhaité se joindre aux lepénistes. Pour l'heure, une quarantaine de parlementaires font partie de l'association. RN, pour l'essentiel. Quatre exceptions, seulement : les députés déjà très proches du groupe frontiste Nicolas Dupont-Aignan et Véronique Besse, ainsi Stéphane Ravier, sénateur Reconquête, et Sébastien Meurant, sénateur affilié au groupe LR, mais soutien d'Éric Zemmour pendant la campagne présidentielle.
Bon c'est limité à l'ED à part un sénateur LR perdu.
Un colloque, organisé par le groupe ID, se tiendra le 21 avril prochain à la maison de l'Amérique latine, sur le thème : «Déconstruire la déconstruction». La liste des intervenants est déjà fixée. Seront présents Olivier Vial, président de l'UNI (syndicat étudiant de la droite) et fondateur de l'Observatoire du wokisme, Luigi Marco Bassani, professeur à l'Université de Milan spécialisé en histoire et politique, Sami Biasoni, sur l'écriture inclusive, Vincent Coussedière pour évoquer «la nation comme réponse au wokisme», ou encore David L'Épée, auteur à la très droitière revue Éléments.
Belle équipe de vainqueurs.
Voilà en 2027, on parlera des LGBT, des transgenres, de l'écriture inclusive, de la théorie du genre. C'est facile à comprendre, plus facile que les problèmes de finances publiques, de retraites, de souveraineté industrielle, ou de politique internationale.
@filochard va adorer.
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Une façon de détourner l'attention. Le phénomène woke est certes inquiétant, mais pas au point de monter un parti anti-woke.
[supprimé] L'opposition ancestrale droite/gauche va devoir céder le pas à celle woke/classique.
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Plait il ? c'est a quel sujet ?
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france2100 Votre conception du progressisme n'est pas forcément partagée par tous ou seulement de manière partielle et tient davantage, à mon sens, de l'ensemble de vos rejets ou de vos luttes idéologiques.
L'idée de progrès social où l'on tend vers plus de justice humaine et davantage d'égalité est louable et nul ne peut contester que des avancées ont été réalisées dans ce sens.
Il ne faut pas tomber dans un manichéisme non constructif qui vise à opposer telle communauté à une autre. C'est un piège facile qui ne peut déboucher que sur des conflits violents.
Toutefois, l'état a pour rôle de contrôler et de réguler les lobbying de toutes sortes et non pas se laisser détourner de sa mission, sous des prétextes fallacieux et en ce sens, doit faire preuve davantage de discernement.
Pour ce qui de l'universalisme, je ne peux partager votre point de vue car évidemment, je m'en réfère au message christique qui vise à rassembler tous les peuples et à sauver le maximum d'âmes. Il n'est pas question, ici, de soumettre un individu ou un peuple par la force mais de l'élever par la grandeur de sa parole.
AbbeTyse L'idée de progrès social où l'on tend vers plus de justice humaine et davantage d'égalité est louable et nul ne peut contester que des avancées ont été réalisées dans ce sens.
Quelles avancées ?
Ce qui compte c'est l'égalité en droit et l'égalité des chances.
Pour ce qui est de l'égalité en droit c'est fait depuis les années 70 et l'abolition des dernières lois discriminantes contre les femmes.
Pour ce qui est de l'égalité des chances c'est une catastrophe, l’Éducation Nationale, devenue l'Endoctrinement Nationale, est en ruine et jamais le déterminisme social n'a été aussi prégnant depuis que l'Etat gauchiste s'en occupe au lieu de se contenter de la bonne vielle méritocratie.
Bref les progressistes transformant en m...e tout ce qu'ils touchent, ils transforment en la même matière le progrès lui même.
AbbeTyse Le progrès social dont vous parlez s'inscrivait dans un projet de société visant à améliorer le niveau de vie.
Rien à voir avec le progressisme moderne qui consiste à imposer des idées sans vision globale.
Le progressisme c'est comme la démocratie, sans un cadre et un projet, c'est la loi du plus fort ou l'anarchie et donc la régression.
La récente "réforme" sur la retraite est-elle un progrès si elle sauve le système ?
Le progressiste soutiendra que non...
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AbbeTyse
Encore une fois vous semblez ne pas comprendre mon message et vous focaliser sur la seconde partie.
Je le répète donc : je définis le progressisme comme la religion du groupe dominant en occident. C'est une religion définie par un "qui" (journalistes, scénaristes) et un "comment" (médias, culture) davantage que par un "quoi" (dogmes, idéologie). Je ne vois pas en quoi ceci serait "radical" ou lié à mes autres idées.
Accessoirement j'observe que ces gens, issus d'une société judéo-chrétienne, ont repris les modes de pensée judéo-chrétiens en en tirant d'autres conclusions que celles du christianisme : dualisme, parousie, universalisme, peccaminialisme, apologie du faible et diabolisation du fort. Encore une fois j'ai du mal à voir en quoi ce serait "radical" ou faux, même si pour le coup je vois très bien en quoi cela recoupe mes autres idées.
Pour le reste vous êtes libre de croire qu'il existerait un progrès social qui ne serait pas dû aux seules avancées technologiques, ou de croire que la colonisation afro-arabe serait un progrès humain, ou de croire qu'il ne faudrait pas opposer les autochtones aux colons puisque la colonisation est une bonne chose. Cela fait simplement de vous un progressiste.
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candidus
Je ne suis pas sûr de bien vous saisir : vous semblez penser que journalistes, scénaristes, universitaires, etc, ne formaient pas autrefois un pouvoir spirituel, qu'ils se seraient bornés à exclure le pouvoir spirituel catholique du pouvoir temporel.
Si tel est le cas, que faites-vous du Culte de l'Être suprême de 1790, de culte des morts d'Auguste Comte, de l'idée républicaine et anti-monarchique elle-même, du marxisme, du combat contre la peine de mort et l'esclavage, du féminisme ? C'est bien ce pouvoir-ci qui a façonné la société au cours des derniers siècles, bien plus que l'église catholique.
Les médias et la culture ont toujours été un pouvoir spirituel, et cela fait plusieurs siècles que leur influence excède celle du catholicisme.
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sangtriste
Le progrès est précisément présenté comme une sorte d'inéluctabilité transcendante. "Le Progrès".
Cela peut être conçu comme du matérialisme dialectique ou comme une volonté de l'univers. Beaucoup de progressistes vont jusqu'à adhérer à une vision panthéiste.
Plus récemment la thèse gaïasite a le vent en poupe en Europe, où le réchauffement climatique est largement conçu comme une punition qui ne sera apaisée que par le sacrifice. Ce qui implique de façon sous-jacente une divinité chthonienne courroucée. D'où ces nombreux messages au cours de la covid qui y voyaient une vengeance, et autres nanars hollywoodiens sur ce thème.
france2100 Le culte de l'Être suprême n'est qu'un avatar grotesque de la tradition spirituelle judéo-chrétienne. Robespierre voulait être le Pape et le Tyran.
Les questions sociétales que vous évoquez ne sont pas du domaine spirituel et le fait que la société temporelle évolue n'est pas forcément conduit par le spirituel. Qu'y a-t-il de spirituel chez Marx ou chez Badinter ? Leurs discours sont strictement matérialistes c'est-à-dire temporels. L'Eglise n'a rien à façonner en matière sociétale, elle est le lien entre l'individu et la Divinité et ne connaît d'autre progrès que l'élévation personnelle.