Je vous conseille de lire cet article des Echos Start: Guerre en Ukraine : l'article pour tout comprendre sur le véritable objectif de Poutine .
Excellent de la part de Pierre Servent, Carole Grimaud et Dimitri Minic.
Quelques morceaux choisis:
Commençons par la cause avancée par les Russes qui nous a, nous Occidentaux, sans doute le plus décontenancés : la dénazification de l'Ukraine. Sur ce sujet, n'y allons pas par quatre chemins, aucun élément ne vient appuyer cette théorie d'un gouvernement nazi en Ukraine, répond en substance Pierre Servent, historien et expert en stratégie militaire. « La dénazification apparaît comme une raison d'autant plus singulière quand on sait que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est juif et qu'une partie de sa famille a été exécutée par les Allemands en 1941, au cours de ce qu'on appelait la 'Shoah par balles'. »
En effet, les quelques centaines d'hurluberlus galiciens ne valaient pas un conflit. Et n'importe quel pays d'Europe y compris la Russie ont ce genre de groupuscules de fous furieux.
La Russie impérialiste
Dénazification, génocide dans le Donbass, démence de Poutine. Autant d'arguments à déconstruire. Mais alors quelle est la véritable cause de ce conflit ? Plusieurs raisons sont avancées. Au premier rang desquelles : l'ambition impériale.
Faisons un tout petit peu d'histoire. La Russie est née à Moscou en 1300. Dès 1533, un empire russe se développe tout autour de la ville sous l'égide d'Ivan le Terrible. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, l'empire russe s'étend considérablement et en 1914, il est déjà peu ou prou dans les frontières de l'Union soviétique avant qu'elle ne s'effondre en 1991. Vladimir Poutine poursuit alors le but de reconstruire cet immense empire.
« Le problème, c'est que la Russie d'aujourd'hui s'appuie sur des arguments pseudo-historiques pour justifier l'idée que les anciennes colonies de l'empire russe, dont l'Ukraine, font partie des intérêts nationaux ou vitaux du pays », analyse Dimitri Minic, chercheur au centre Russie et Nouveaux Etats Indépendants de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Voilà probablement la vraie raison de ce conflit: le rêve de reconstruire l'empire des Tsars et l'URSS.
« Le fait que Moscou ait brutalement agressé deux de ses anciennes provinces, la Géorgie (2008) et l'Ukraine (2014 et 2022) n'est pas fortuit, pointe Dimitri Minic de l'Ifri. Ces deux pays ont choisi non seulement de s'arrimer à l'Union européenne et à l'Otan, mais d'adopter des valeurs et un style de gouvernement démocratique et de société typiquement occidentaux. »« Poutine, qui a une haine viscérale de l'Occident en tant que modèle démocratique, ne supporte pas que l'Ukraine ait pu faire le choix de l'Europe », ajoute Pierre Servent.
La haine de l'Occident, oui c'est majeur chez Poutine et sa clique, et chez les prorusses d'ici ou d'ailleurs.
A regarder les opérations militaires russes, le but initial de l'invasion était de prendre Kiev en trois jours et de tuer Volodymyr Zelensky. « La Russie avait une liste d'intellectuels ukrainiens, d'opposants à Poutine qui devaient être arrêtés pour un grand procès de type Nuremberg. Elle voulait ensuite installer un gouvernement fantoche à la botte de Moscou », assure le spécialiste des stratégies militaires. Preuve en est selon lui la présence dans le corps d'invasion composé de 200.000 Russes, de 50.000 membres de la police russe et de la garde nationale chargés après une victoire rapide, de mettre le pays en coupe réglée.
C'est nouveau pour moi, sans que je sois surpris.Mais pour le grand procès, le prochain sera peut-être bien celui que le peuple russe fera à Poutine et à ses assassins.
Qu'est-ce qui nous permet d'avancer cela ? A la question de journalistes sur quel pays pourrait connaître le sort de l'Ukraine, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe, a répondu sans détour : « La Moldavie est considérée. » « Le pays subit déjà la déstabilisation et connaît un chaos savamment orchestré par Moscou », souligne l'experte en géopolitique Carole Grimaud.
J'engage d'ailleurs la Moldavie aidée par la Roumanie à nettoyer la rébellion prorusse de Transnitrie rapidement.
« La Russie pousse des valeurs traditionnelles, avec un fort conservatisme sur la famille, la religion, et une lutte contre les droits des personnes LGBT », répond Carole Grimaud.
Oui, mais c'est du flan les valeurs russes. La Russie est en sous-natalité, les hommes russes meurent à 63 ans, l'épidémie de VIH galope, la population russe n'est guère religieuse.
En note d'optimisme, notre spécialiste militaire pronostique la fin du conflit en Ukraine grâce à un effondrement de l'armée russe. « Une armée archaïque qui ne pourra tenir avec un tel niveau de perte. Dans ce cas précis, ça pourrait alors valser au Kremlin », lâche Pierre Servent.
« Si la Russie perd cette guerre, il y a une chance pour que ce pays choisisse de se réformer et de penser davantage à son développement économique et social qu'à sa grandeur. La Russie sera d'ailleurs une plus grande puissance quand elle cessera de sacrifier sa puissance réelle et potentielle sur l'autel de sa grandeur », conclut Dimitri Minic de l'Ifri.
Un peu d'optimisme, que diable. Oui, il faut aider l'Ukraine à tenir et même à reconquérir ce qui lui appartient et le peuple russe fera le nettoyage du fiasco de Poutine lui-même.