En tout cas, elle a fortement évolué l'entreprise dite de "dénazification" de Poutine.
Au départ, une excursion de quelques jours, dont le prétexte était l'existence d'une forte minorité russophone dans le Donbass, population qu'il s'agissait de "libérer" du jouc et des "atrocités" des "nazis". Cela devait être facilité par l'éjection de Zélenski, d'où la poussée initiale sur Kyev et sur Kharkiv. Devant la résistance des Ukrainiens, adoption du plan B: on s'accomodera de Zelinsky et on se contentera du Bonbass (officiellement), mais on pousse aussi vers Odessa, histoire de couper à l'Ukraine son accès aux mers.
Mais les Ukrainiens résistent encore, donc sus à Kherson et Zaporidjia, cette dernière bien siuée pour y exercer un chantage "nucléaire".
Les armes modernes et efficaces promises par l'Occident arrivent enfin en nombre suffisant dans les mains de l'armée ukrainienne et permettent à celle-ci des contre-offensives réussies, dans le Sud, mais surtout au Nord-Est.
Poutine déclare alors que la guerre est maintenant contre l'OTAN, et plus spécialement les USA. Cela lui donne une "justification" pour une mobilisation "partielle" des jeunes et moins jeunes Russes.
Comme sa mobilisation ne se passe pas trop bien et que la motivation de ces troupes "fraîches" est plutôt douteuse, il vient d'en rajouter une couche: dans un discours solennel devant des autorités impassibles, il vient de transformer sa petite expédition ciblée de février en guerre ouverte à l'Occident, guerre de religion et guerre de civilisation pour laquelle il convoque en quelque sorte tout qui rejette le mode de vie et les valeurs dégénérées de l'Occident. Sur ce dernier point, il sait que nombre de gens, en Occident, sont pour le moins réticents à l'évolution actuelle des moeurs.
Il tente de ratisser large en dénonçant tous les défauts de l'Occident, de son passé colonial et de ses ambitions économico-politiques et de rallier à sa cause tous les mécontents.