1-Un miracle est un fait, pour le théologien, qui ne peut être expliqué par la raison naturelle, une cause naturelle. Autrement dit, dès lors que vous prouvez qu'un fait, par exemple un séisme comme celui de Lisbonne en 1755 a une cause naturelle, il n'est pas un miracle. Seulement, Dieu pour agir n'a besoin des miracles, que pour déroger à l'ordre qu'il a lui même établi pour le théologien. Ils sont de fait très rares.
De la même façon, répondre à un miracle : création, immaculée conception, transsubstantiation... qu'il s'oppose aux lois "de la nature" n'est pas un contre - argument non plus pour le théologien, puisque ces lois en l'occurrence sont pour lui un ordre du monde ou cosmos, dont Dieu est à l'origine, et que faire primer ces lois sur Dieu revient à assujettir Dieu pour lui au propre ordre dont il est la cause.
2- La réponse à apporter au théologien catholique est philosophique, les angles d'approche ne manquent pas. Citons en quelque-uns : destruction de la notion de cosmos, origine des idées qu'admet le théologien : la révélation, ou même en partant de la notion de Dieu : s'il y a miracle, plutôt que application de la loi habituelle, cela ne signifie-t-il pas qu'il y a changement de volonté de Dieu ? Comment Dieu peut-il changer de volonté ?
Il est question de répondre afin de convaincre les indécis ou esprits susceptibles de philosophie captifs des théologiens, car le théologien ne peut être convaincu dans la mesure où selon lui, la foi en la révélation s'impose sur la raison naturelle, donc la théologie sur la philosophie. Pour cette raison d'ailleurs, le concordisme est aussi une conséquence nécessaire de sa théologie, et constitue certainement un ennemi plus insidieux de la raison naturelle, que la foi plus sentimentale.
3- Les miracles, en tant qu'ils sont des événements extraordinaires qui ne peuvent être expliqués par une cause naturelle pour le théologien, ne peuvent être prouvés que par l'autorité de Dieu : révélation, ou par les témoignages, deux arguments très faibles, pour celui qui se range du côté de la raison naturelle.
Personnellement, j'aimerais que l'on ne l'oublie pas, quelle que soit la question : il est à peu près possible de "prouver" toutes les absurdités imaginables en multipliant les témoignages des ignares, ou des gens captifs de l'idéologie dont il est question.