candidus
A une certaine époque dans l'empire byzantin un homme ne portant pas la barbe n'était pas un homme. A une certaine époque chez les Spartes un homme digne de ce nom couchait avec d'autres hommes. Hier un homme digne de ce nom battait sa femme, aujourd'hui un homme digne de ce nom ne lèvera jamais la main sur une femme.

Le concept d'homme n'est pas le même dans toutes les civilisations. L'anatomie masculine, oui (peu ou prou).

    france2100 Bon ben déjà sur ça on est d'accord. On peut faire le même exercice avec le mot "femme". On naît femme et on devient femme, pas alouette.

      france2100 Non puisqu'on ne parlait pas d'homosexualité mais de sodomie, car l'homosexualité n'était pas une qualité mais un acte. Pour être clair, si un homme marié avait des rapports avec des hommes, il était simplement un homme marié se livrant à la fornication avec les hommes. Pas une espèce à part : cette compartimentation taxonomique est née au XIXè selon Foucault, et vous ne la retrouvez ni au Moyen-Âge, ni dans l'Antiquité. L'homosexualité est aussi une construction sociale - ce qui encore une fois ne signifie pas qu'elle soit infondée ou doive être détruite.

      Non, il n'y avait rien de tel et la distinction entre l'acte et la disposition relève du caressage auto-érotique, si vous voyez ce que j'veux dire.
      On a seulement considéré que l'homosexualité n'existait pas tout en l'empêchant de se manifester.
      La littérature est pleine de ces histoires où les femmes sont malheureuses parce que leurs mecs ne les visitent pas, ce qu'on attribue à toutes sortes de raisons médicales dans votre goût, mais qui peuvent être considérées sous un autre angle.
      Je m'y laisse prendre moi-même. Par exemple, j'avoue que je suis un adorateur de Thomas Mann. Je ne me suis cependant rendu compte que très récemment du fait qu'il y a un blème sur sa sexualité. J'avais bien lu La mort à Venise, La Montagne magique et tout ce qui va pour faire bien, mais je n'avais vu qu'une conception esthétique un peu étrange, sans penser à mal. C'est en lisant Charles Dantzig (son dictionnaire de la littérature mondiale) que j'en suis venu à des choses plus simples.
      Thomas Mann a eu une femme, des gamins et toute la respectabilité bourgeoise, comme des milliards d'autres, ce qui ne change strictement rien au fait qu'ils étaient des homos. Si bien que la question n'est pas du tout les élucubrations sur la Nature, la contre-Nature et autres attouchements sur soi-même, qui n'éclairent en rien. Il y a seulement l'idée qu'il faut se cacher, quand on est homosexuel.
      Sur ce plan, l'homosexualité n'est pas plus "sociale" ou plus "construite" que l'hétérosexualité; Je ne me souviens plus bien si Foucault dit autre chose, je serais étonné si vous m'appreniez qu'il tient l'hétérosexualité comme un régime normal et naturel, et l'homosexualité seule comme une invention, une pure construction, ça ne serait pas vraiment dans son genre (mais son Histoire de la sexualité, j'ai juste feuilleté, j'avoue. J'aime bien Foucault, mais surtout dans la première partie de sa carrière, après, il me largue un peu, je n'en dis pas plus, c'est déjà bien assez dans le format où nous nous trouvons).
      Je suis entièrement d'accord sur le fait que l'opposition hétéro et homo n'a pas, dans l'Antiquité par exemple, le sens que nous y mettons aujourd'hui, avec des notions de classification, de tendances, de "sexualité" comme une dimension prise à part et supposée séparable, des taxinomies, etc.

      Je crois quand même pouvoir maintenir, après tous ces attendus, que ce n'est pas la faute des médias s'il y a de plus en plus de euhm euhm.
      Et je ne retire pas ce que j'ai dit sur l'extrême-droite, savoir que, de ce point de vue, s'il y a de plus en plus d'avortements, c'est la faute à Simone Veil.
      La maladie infantile de l'extrême-droite, c'est l'asthme. On recueille 3 immigrés, c'est une catastrophe, ça fait un "appel d'air" pour que le monde entier nous envahisse. On autorise l'avortement, ça fait appel d'air pour que toutes les femmes se ruent vers les maternités pour tuer leurs gosses séance tenante. On dit un mot gentil sur les homos, ça fait appel d'air et c'est pourquoi il y a tant d'invertis, ma pauvre dame.

        candidus

        On naît femme et on devient femme, pas alouette.

        Nous sommes d'accord sur ce point : un homme ne peut pas devenir femme même s'il peut en adopter l'habitus.

        courtial
        Je trouve paradoxal de reconnaître qu'il n'y avait pas de taxonomie rigide entre hétérosexuels et homosexuels dans l'antiquité, et en même temps d'affirmer que ce sont pas des constructions sociales.

        La sexualité est construite : nulle part il n'est encodé dans nos gènes l'idéal d'une forme humaine plutôt que canine. Si nous sommes attirés par les humaines plutôt que les chiennes (ahem), c'est un acquis. Et cela explique que l'homosexualité ait été plus ou moins normale en certains espaces-temps.

        Dès lors je trouve plus que surprenant de penser que les médias ne pourraient avoir d'influence sur la sexualité ! Et que si soudain les jeunes britanniques veulent être homos, ça n'a rien à voir avec les images véhiculées par les médias de la jeune lesbienne érotique et du gay brillant et créatif.

        A quoi attribuez-vous alors le doublement de l'homosexualité et la multiplication par plusieurs dizaines des cas de dysphorie de genre ?!

        En vrac :

        • Si certains bonshommes ne visitaient pas leurs bonnes femmes, il y a bien d'autres raisons que l'homosexualité pour cela ! Cela dit je ne nie pas qu'il y ait toujours eu des hommes essentiellement attirés par les hommes, mais ça ne générait pas l'homosexualité pour autant.
        • On voit toujours l'idéologie dans l'oeil de son voisin. Mais si l'idéologie s'oppose aux faits, alors méditez sur votre ignorance nourrie par la gauche au sujet de la nature éphémère de la très grande majorité des dysphories de genre, pour mieux en faire des victimes auxquels vous viendriez en aide contre la société intolérante.
        • Thomas Mann est un auteur du XIXè-XXè, donc à une époque où la taxonomie sexuelle était déjà bien établie. Cela dit je trouve charmant que vous n'ayez rien soupçonné en lisant la Montagne magique. 🙂

        stm
        La gauche est le parti du clergé progressiste et des bigots. Elle les attire en leur donnant un sens de supériorité morale. Pour cela il leur faut des victimes à sauver.

        "dysphorie de genre" c'est de la novlangue . Je suppose que le bon terme en français est "immaturité", c'est vieux comme le monde.

        france2100

        1) J'hésite à mêler l'existentialisme à cela : j'y vois une simple volonté de puissance encapacitée par la technique médicale. Mais la volonté peut très bien être au service de la folie et tournée contre soi-même.

        Accordons-nous sur le fait qu'il s'agit d'une revendication de liberté même face à des déterminations ressenties comme subies. Ce désir de « liberté » finit-il par devenir malsain pour la personne ? J'entends par-là en inadéquation avec le fait de pouvoir être heureux. Il est question de volonté non soumise à l'intelligence ou à la raison, pour le moment, pas de volonté de puissance.

        La question philosophique de fond serait donc plutôt celle du libéralisme : faut-il laisser des individus, a fortiori des enfants, se mutiler ou se suicider au nom du libre-arbitre ? Ma réponse est négative, non sur la base d'une éthique formelle, mais sur celle des moeurs publiques : je veux vivre dans une société qui refuse de collaborer à cela. Je redoute une société qui traite l'homme comme disposable.

        1- La philosophie dite libérale est quand même essentiellement politique. Nous passons en philosophie libérale, lorsqu'il est question des droits LGBT comme de nouveaux droits de l'homme que le souverain de la cité doit garantir, si elle veut être une constitution droite ou une res publica. Je ne sais même pas si ce mouvement d'opinion se donne la peine d'en faire des droits naturels déductibles de la loi naturelle ; ou s'il se contente plus simplement de parler de nouveaux droits fondamentaux. Si la seconde solution est la bonne, ils ont repris un élément de doctrine aux libéraux, tout en écartant le reste.

        2- Je ne sais pas ce que vous entendez par « mœurs publiques ». J'ai l'impression qu'il s'agit pour vous d'une donnée « objective ». Je pense que vous vous trompez. Notre cité a ses mœurs, dont certaines sont partagées dans l'ensemble de la cité, et d'autres sont au contraire l'objet d'une bataille entre différents mouvements d'opinion. La composante LGBT veut changer les mœurs, pour de meilleures : je vous l'accorde. Mais, ils ne sont les seuls à vouloir jouer les censeurs : les écolos le veulent aussi, et ceux comme vous, et qui sait, peut-être moi, à mon insu, qui entendent refuser certains changements en matière de mœurs souhaitent finalement aussi dicter les mœurs.

        Vous refusez d'établir un code moral, ou de juger selon une doctrine, tout en souhaitant jouer les censeurs. Cela me gêne bien plus qu'être un doctrinaire, dans la mesure où au moins le doctrinaire cherche à sortir de lui : a pour référent sa doctrine, et non ce qui lui plaît ou déplaît. Vous pouvez mépriser les dogmatiques comme intolérants et persécuteurs, ils restent me semble-t-il préférables à la simple affirmation par chaque individu de ce qui lui plaît et déplaît, et au regroupement de ces volontés en mouvements d'opinion qui n'aspirent qu'à imposer leur joug au reste de la cité. Dans un cas, ce peut être mal raisonné, c'est toujours au moins un peu raisonné.

        3- Pour bien traiter la question en terme politique, il faudrait examiner pour une cité les avantages et les inconvénients de la charge de censeur, contre son absence. Vous craignez un extrême, que nous pourrions appeler « l'ordre moral » : vivre sous le joug des clercs, ou nouveaux clercs. Effectivement, ce peut être un carcan.

        Cependant, vous oubliez me semble-t-il l'autre extrême, tout aussi dangereux pour une cité, et qui finalement sera peut-être la cause de destruction des cités libérales : les fameux droits individuels, ou sauf-conduits à agir à sa guise, qui lorsqu'ils se multiplient peuvent devenir un danger pour la cité. J'appelle cela : la cité otage des droits qu'elle concède.

        Est en question la liberté que le souverain peut concéder à ses citoyens ou sujets, sachant qu'une liberté concédée par le souverain a pour prix les maux qui en résultent : laisser les hommes libres, signifie aussi les laisser libres d'abuser de leur liberté. Vous dites : il y a le prix du despotisme. Je réponds : il y a celui de la liberté.

        La réponse reste superficielle, car pour bien examiner la question, voici la problématique à résoudre : « gouverner des hommes libres ». Qu'est-ce qui est liberté ? Ce qui n'est pas interdit, sachant que du point de vue libéral, certaines libertés doivent obligatoirement être concédées par le souverain, s'il ne veut être tyran, si la cite aspire à être constitution droite. (cf DDHC, préambule IVème République... dans notre cité).

        4- Vous vous élevez contre le despotisme et l'arbitraire, alors qu'au fond vous souhaitez un arbitraire « populaire », celui du tyran « Démos » incarné par vos jurys... Régnerait alors les idées ou lubies du moment, et les tendances minoritaires n'auraient d'autre choix que de se taire.

        Le cadre ou les lois, comme vous dites, sont un référent, un connu. Même lorsqu'ils ne sont pas respectés, comme cela arrive, on peut au moins établir que la cité passe de constitution droite à constitution déviée. La « loi » en un mot, si vous voulez, permet d'échapper à la seule volonté des uns et des autres.

        Des juges ou clercs peuvent interpréter plus ou moins honnêtement dites-vous ; ajoutons, selon leurs opinions religieuses, politiques… Certes, car ils sont des hommes. Mais, dans votre cas, nul besoin de se donner la peine d'interpréter malhonnêtement. Il suffit d'avoir la majorité : le nombre ou la force décide, que ce soit raisonnable ou non. C'est s'exposer à la tyrannie de mouvements d'opinion qui se succèdent. Dans votre cité, pas certain que vous seriez en meilleure position, face aux mouvements LGBT et écolos que vous dénoncez…

        Je ne développe pas plus ce point. Peut-être devrions-nous changer de fil pour poursuivre la conversation : https://forum-politique.org/d/145279-la-democratie-criminelle/46

          af90
          Je ne crois pas que la volonté de changer de sexe soit une question de liberté (négative) mais de capacité (liberté positive) : on désire que le monde et sa propre existence eussent été différents. On ne se rebelle pas contre un oppresseur, d'autant que le changement de sexe est légal, mais contre le sort qui fut le nôtre à la naissance. Cette volonté de réécrire le monde me semble relever d'une volonté de puissance.

          La seule question relative à la liberté se pose pour les mineurs : doivent-ils pouvoir prendre une décision aussi grave sans en avoir la maturité, au motif que plus tard il serait trop tard, dans la rare éventualité où ils ne changeraient pas d'avis ? Ma réponse est négative.

          Je répondrai au reste dans le sujet indiqué.

            france2100 Ça me fait glousser que le changement de sexe soit légal, vu qu'il est absolument impossible.
            Vous parlez d'un progrès sociétal, d'autoriser ce que personne ne peut réaliser.
            Mais ça fait très décoratif dans le tableau d'honneur de nos démocratures avancées. Et tant pis pour les gogos qui y laissent des plumes (d'autruche).

              candidus

              Vous parlez d'un progrès sociétal, d'autoriser ce que personne ne peut réaliser.

              Vous me confondez avec un autre et vous ne cessez de vous méprendre sur le sens de mes propos. Un homme reste un homme, une femme reste une femme, bien que je sois prêt par courtoisie à faire semblant dans certains cas. Je n'ai aucun intérêt positif ou négatif pour les adultes qui passent sur le billard, tout en étant horrifié que l'on procède à des mutilations génitales chimiques sur des enfants.

              Ne jouez donc pas les ayatollahs du vocabulaire.

                Bonjour,

                C'est à la mode de vouloir transformer son corps. Par exemple j'aimerais bien avoir des griffes rétractiles pour mieux saisir mon pan bagnat.

                Cordialement.

                france2100 Si ça peut vous rassurer, c'est bien la vision d'un sexe interchangeable à volonté que je critique, telle que vous l'avez exprimée dans le message auquel j'ai répondu. Y compris quand vous l'avez assortie de précautions psychologiques préalables et successives.

                  candidus
                  Ce n'est absolument pas ce que j'ai exprimé ; trois fois ça commence à faire beaucoup.

                    france2100 La seule question relative à la liberté se pose pour les mineurs : doivent-ils pouvoir prendre une décision aussi grave sans en avoir la maturité, au motif que plus tard il serait trop tard, dans la rare éventualité où ils ne changeraient pas d'avis

                    Il ne faut en aucun cas autoriser les mineurs à ce type de délire. Ils sont trop influençables par la propagande des lobbys LGBTQIA+ (Ouf!) et des "réseaux sociaux".

                      France1982 S'il s'agit, comme je le pense, de chirurgie esthétique, il n'y a pas que ça à interdire aux mineurs.

                        candidus

                        Sauf exceptions jusqu'à la majorité civile ce sont les parents qui sont décisionnaires. Même pour un tatouage effectué dans les règles.

                          France1982

                          Sauf exceptions jusqu'à la majorité civile ce sont les parents qui sont décisionnaires. Même pour un tatouage effectué dans les règles.

                          Non : la loi "contre les thérapies de conversion" a aboli la tutelle des parents sur ces questions.

                          En effet cette loi en apparence anodine, sur ce qui est un non-sujet en France, avait en fait un tout autre but puisqu'elle frappe d'emprisonnement "les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle, vraie ou supposée".

                          Or cette même disposition au Canada a servi à faire condamner à six mois de prison un père qui s'opposait à ce que son enfant subisse un traitement hormonal. Les juges progressistes ont en effet considéré que cette opposition "réprimait" l'identité sexuel véritable de leur enfant. La même loi a aussi servi à faire fermer un médecin qui approchait la dysphorie comme un symptôme de mal-être psychologique.

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