Poufpouf
Tu écris :
- « Massacre des juifs algériens, déja victimes avant le débarquement américain, et même après, de persécutions récurrentes ».
Non. Erreur classique et courante. Il n’y a pas eu de juifs algériens victimes de massacres en Algérie. Ni de la part de policiers ou gendarmes français, ni de la part des allemands. Les juifs algériens, dans leur ensemble, n’ont pas été victimes de sévices liés à la politique antisémite de Vichy.
Seuls quelques dizaines de cas particuliers se sont produits. Ils étaient de deux catégories.
D’une part il y avait des juifs arrêtés en Algérie, mais arrêtés pour fait de résistance. Ils étaient « gaullistes », ou supposés l’être, et anti-politique de Vichy. Principalement dans le milieu médical et dans le milieu enseignant. Peut-être est-ce l’une des raisons qui ont généré le fait qu’il n’y a eu en Afrique du Nord que des juifs dans la Résistance, en Algérie, en Tunisie et au Maroc. Les pieds-noirs non juifs étaient pratiquement tous de fervents vichistes. N’étant pas juifs, ils se sentaient pas concerné par la lutte De Gaulle / Pétain.
La seconde catégorie de juifs ayant été arrêtés en Algérie et transférés en France à Drancy, en vue « d’une déportation à l’Est », est plus inattendue. Il s’agit de juifs du Continent, habitant en France Continentale, et présents ponctuellement en Algérie. Principalement à l’été 42, juste après la Rafle du Vel-d’Hiv à Paris. Par exemple des fonctionnaires juifs français du Continent, que les circonstances avaient amenés en mission professionnelle en Algérie.
Cela a été vrai également d’autres juifs français du Continent, séjournant ponctuellement pour des raisons diverses dans des territoires de l’Empire Français. Surtout en Syrie, en Afrique de l’Ouest, en Cochinchine ou dans la zone caribéenne. Mais cela n’a concerné au total que quelques centaines de personnes, vraisemblablement moins de 200. Mais l’on n’a que peu de traces de la majorité d’entre eux. Ils étaient envoyés à Drancy, accompagnés de gendarmes ou de membres de la Police aux Questions Juives.
Les choses ont pu se passer parfois différemment en fonction des obédiences qu’avaient choisies les responsables locaux de la Police et de la Gendarmerie, dans le territoire concerné. Selon qu’ils aient choisi De Gaulle ou Pétain.
Dans tous les cas, il s’est agi de déportations « individuelles », concernant les intéressés et leurs policiers ou gendarmes d’accompagnement.