De nouveau la justice n'est pas une question de sentiments ....
Tu sais qu'à la base, mettre un criminel en prison est issu de la même motivation et justification que son exécution ?
Que dit-on dans ce cas : " il faut l'isoler de la société ". " Il est dangereux pour la société, il faut l'en éloigner". Pour la peine de mort c'est le même principe. Mais plus définitif, car considéré comme le crime de non-retour.
La peine de réclusion à perpétuité part du même principe, à savoir l'éloigner de la société définitivement. Fondamentalement, il n'y a pas plus d'émotions dans la motivation de la sanction capitale, que dans la sanction d'enfermement. Après t'as toujours les lambdas, la foule, qui elle est effectivement dans les sentiments et les exprime (tu notes d'ailleurs que pour eux seul le meurtre d'un enfant est grave, comme s'il n'y avait que ça qui devait être sanctionné le plus sévèrement possible), mais la sanction judiciaire, qu'elle soit mortelle ou liberticide, part de la même motivation rationnelle, et froide.
Enfermer un criminel à vie, c'est prendre le risque qu'il récidive, y compris en prison : contre un gardien, une infirmière, un autre prisonnier. En cas d'évasion, contre un citoyen lambda en dehors de l'enceinte carcérale. Si on prend le risque (même minoritaire) dans ce cas, je ne comprends pas l'objection dans le cas inverse, de refuser de prendre le risque (minoritaire aussi) de procéder à l’exécution d'un innocent, tout en accomplissant majoritairement le même but que l'enfermement.
Ce n'est qu'une question de choix philosophique et moral :
- Si on tue un coupable on est certain qu'il ne récidivera pas
- Si on tue un innocent on est certain de commettre un meurtre.
Une société de droit peut difficilement assumer le risque de commettre un meurtre alors elle préfère prendre celui de la récidive.