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Après un Jeannotlapin qui croyait que le Liban a été dans l’Histoire un état 100 % chrétien (quand ? Au temps des Croisades ?), toi tu considères le peuple libanais comme « un peuple pivot du Proche-Orient ». Ce doit être le contexte oriental qui éveille des fantasmes dignes des Mille et une Nuits. Mais en moins plaisants.
De qui parles-tu en citant un « peuple-pivot du Moyen-Orient » ? Quel serait dans cette interprétation le peuple libanais ? Ce « peuple » est une juxtaposition de groupes ethniques différents, d‘origines géographiques différentes, de religions différentes, de cultures différentes. Une sorte de fédération, qui a tenu jusqu’à maintenant parce que ses composantes ont réussi à trouver un équilibre et une manière de se partager les ressources du pays de manière satisfaisante pour tous.
Et parce que l’ensemble du monde arabe était à un stade économique, financier et de développement qui a donné au Liban une marge de manœuvre lui permettant d’être devenu à la fois la banque des pays arabes et le lieu de séjour préféré des affairistes, financiers, trafiquants de haute volée musulmans de la sphère orientale. Il était la Suisse du Moyen-Orient à la disposition des satrapes et affairo-investisseurs arabes. Mais çà, c’est comme dans la pub, « c’était avant ».
Il lui manquerait pour être un peuple que ces morceaux de la mosaïque aient au minimum des fondements de culture commune et d’intérêts communs. Ce qui n’est aucunement le cas.
Parce que ce n’est pas Zorro qui est arrivé. Ce sont d’abord Dubaï, et ensuite les iraniens.
Le Liban vivait uniquement sur ses activités bancaires. Le monde musulman considéraient Beyrouth comme les financiers internationaux considèrent la City et Genève. Mais en peu de temps, c’est Dubaï qui a pris la place du Liban. Et le Liban qui ne vivait que sur les transactions financières internationales du monde musulman s’est vu privé de cette manne. Et il ne lui restait rien. Que le Houmous. Mais la purée des pois chiches à la sauce de sésame ne suffit pas à rapporter à un pays, même un petit pays, de quoi nourrir les ambitions financières de ses dirigeants qui ont toujours été du genre accapareur.
Et les iraniens et son Hezbollah sont arrivés en même temps. Ils ont phagocyté l’état, en commençant par la police, l’armée et le ministère des finances. Ils ont créé à l’intérieur du Liban un état croupion informel, inféodé à l’Iran, qui a permis au Hez de siphonner la plus grande partie des finances et ressources de l’état. Et comme sur ordre de l’Iran le Hez libanais est allé faire tuer ses hommes et perdre son matériel dans les guerres de l’Iran en Syrie, les besoins financiers du Hez libanais sont devenus tels qu’ils ne laissaient plus grand-chose pour les autres libanais. Ce qui a amené les investisseurs arabes et musulmans qui détenaient encore de l’argent au Liban, à vider leurs comptes et à rapatrier leur argent ailleurs. Un peu en Angleterre, dans ce merveilleux paradis fiscal qu’est la City de Londres, et beaucoup directement à Dubaï. Et les caisses de l’état libanais non seulement sont maintenant vides, mais le pays n’a strictement aucun moyen de les remplir de nouveau.
D’ailleurs si le Hebollah a fait repousser les propositions de Macron, c’est simplement parce que le programme Macron avait prévu de ne plus laisser le ministère des finances du Liban au Hezbollah.
Où vois-tu là un quelconque « peuple-pivot », qui peut avoir une quelconque influence au Moyen ou au Proche-Orient ? Par contre il peut y foutre une vérole monstre grâce au Hezbollah. Depuis des décennies le Hez a transformé le sous-sol du Liban, et de préférence les zones civiles, en gruyère dans les trous duquel il a caché des centaines de milliers de missiles en tous genres. Il y a seulement deux jours, il a été présenté à l’Assemblée Générale de l’ONU une carte de Beyrouth montrant, photos à l’appui, où le Hezbollah a installé une usine d’assemblages de missiles et de stockage de milliers de missiles et de quantités de munitions, contre les cuves de stockage de gaz naturel destiné à l’approvisionnement en gaz de la ville de Beyrouth. En pleine ville, en plein quartier civil. Le moindre problème dans le montage d’un missile qui explose, ou un accident du travail, ou un attentat d’une faction libanaise opposée au Hez, et il y aura à Beyrouth une nouvelle explosion comme la dernière.
L’intention du Hezbollah est évidemment d’empêcher Israël de bombarder cette usine de montage de missiles. Israël ne bombarderait pas en milieu civil. Mais le Hezbollah à de nombreux autres ennemis. Et cette menace pèse sur la tête de tous les habitants de Beyrouth. Si cette usine saute, quel est la partie du « peuple - pivot » qui va sauter ?