... Telle est en effet la loi: au bout de deux jours d’occupation illégale, on ne peut plus expulser les envahisseurs d’une résidence secondaire sans une longue et coûteuse procédure judiciaire. Et malheur à qui essaie de récupérer lui-même son bien: il encourt une sanction pénale plus lourde que le squatteur. C’est comme si, après avoir braqué une banque, les malfaiteurs se retrouvaient propriétaires du butin au bout de quarante-huit heures, jusqu’à ce que la justice décide du contraire.
Ceux qui trouveraient aberrante cette législation doivent comprendre qu’elle n’est que l’expression, certes poussée à son paroxysme, d’une logique que la gauche intellectuelle et les pseudo-experts ont imposée à la société française depuis plus d’un demi-siècle. Dans ce contre-récit, les délinquants sont les victimes d’un ordre économique et social injuste qui les contraint à violer les règles communément admises. Ils méritent donc d’être excusés, voire protégés. Cette logique de culpabilisation inversée a été enrichie ces dernières années d’une dimension raciale et religieuse: ceux qui contreviennent à la loi sont avant tout les souffre-douleur d’un pays raciste et «islamophobe». ...
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