1- Il y a une différence entre la vérité, le bien, et ce qu'il est conforme de penser : vous pouvez tout à fait être une énorme majorité à penser une chose et vous trompez. Le citoyen en général ne dispose pas de la science -le savoir-, mais juge à partir d'une opinion, qui n'est jamais qu'un jugement établi à partir de son expérience personnelle : la différence entre savoir, et croire.
Si vous partagez tous ces opinions, ce n'est pas parce qu'elles sont forcément vérité, mais parce que l'on vous a éduqués ainsi : ce sont des préjugés que nous jugeons bons en général, donc que nous apprenons à nos enfants, ou que l'école leur apprend. De la même façon, vous vivez dans une propagande permanente qui instille ces préjugés : industrie du divertissement, le cinéma en premier lieu.
2- Si je me souviens bien, on nomme histoire contemporaine, l'histoire depuis le coup d'Etat de Bonaparte en France ; car la Révolution est crise, période de jugement, passage d'une société à une autre. On étudie bien dans l'ensemble un même phénomène : l'avènement d'une société de plus en plus libérale, au sens du XVIIIème. Évidemment, si l'on considère quelques événements en particulier, si l'on « zoome » si vous préférez, on observe des périodes de réaction : par exemple la Restauration, l'Ordre moral, le régime de Vichy...
3- Ce n'est pas trop étonnant que vous ne saisissiez pas la différence : c'est une erreur commise à la fois par les catholiques – libéraux depuis Vatican II et les protestants. Ils ne saisissent plus la différence entre aimer son prochain, comme un homme avec ses défauts, ses limites, ses imperfections, et l'aimer comme homme forcément bon qui a des droits . Ils défendent les libertés de l'homme plutôt que le bien ou la vérité, la bonne religion : le juste culte rendu à Dieu a moins d'importance que les droits de l'homme : l'homme devient plus sacré que Dieu lui-même.
Certains libéraux prétendent que les droits de l'homme sont fondés sur Dieu : la DDHC de 1789 elle - même cite Dieu à témoin. Pourtant certaines libertés sont en contradiction directe avec le Décalogue : que sont les libertés de conscience et de religion, par exemple, si ce n'est accorder droit de cité à l'idolâtrie ? N'est-ce pas nier la vertu salvifique du baptême ? N'est-ce pas nier le christianisme comme metanoïa, comme nouvelle conduite liée à une doctrine qui permet d'accéder au Paradis ? Pour le chrétien conséquent, le bien et la vérité ont des droits, c'est-à-dire son christianisme, car révélé par Dieu, pas l'homme.