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Une grande difficulté aujourd'hui se présente dans la gestion de l'ordre public avec l'impuissance vis à vis des attroupements "manifestatoires" violents qui au fil des années, se développent comme une tumeur cancéreuse.
Trop de monde en même temps, trop mobiles, trop masqués, avec vis à vis d'eux des forces de l'ordre structurellement trop statiques et impuissantes à s'engager dans des choses qui réclament de pouvoir utiliser l'arme s'il y a submersion.
Les individus ne sont pas appréhendables sur le moment, ils se confondent les uns aux autres et de surcroit, la réponse judiciaire est inexistante. L'interdiction d'une manifestation n'a plus aucun effet, au contraire elle devient une attraction.
C'est plutôt inquiétant alors qu'en plus une mouvance apparaît pour dénoncer ce qu'elle appelle la violence policière, et qui provoque elle même des émeutes.
En l'état actuel des choses je ne vois pas trop de solutions. Comment par exemple identifier d'un coup des centaines d'individus pour les traiter par des amendes ou une autre réponse pénale ensuite ? Il faudrait pouvoir les marquer, les répertorier par quelque chose de technique, et qu'ils reçoivent leur convocation dans les jours qui suivent.
Dans le même temps des imbéciles croient utile de systématiquement rappeler que manifester est un droit constitutionnel, sans fouiller davantage sur l'historique de cette affirmation.
Alors je le fais pour eux:
article 10 DDH 1789 :
“Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi”.
Il ne s'agit pas de la constitution en elle-même, mais d'un des textes certes importants, de ce qui est appelé le bloc de constitutionnalité et qui fait référence pour tout ce qu'apprécie le Conseil Constitutionnel.
Et déjà je doute qu'en employant le terme de manifestation, les rédacteurs de la DDH n'aient pensé qu'aux défilés dans l'espace public puisqu'il y a bien d'autres supports de la manifestation d'une opinion.
Ce n'est qu'aujourd'hui que ce terme désigne en premier lieu, la présence dans la rue.
D'autre part, à l'époque où sont venues les questions sur la vidéosurveillance dans l'espace public, le Conseil Constitutionnel s'en englué en 1995 dans des explications sur les moyens de l'expression et de la manifestation de l'opinion, par sa décision ici : https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/1995/94352DC.htm
Au résultat le droit à manifester prime sur celui de la gestion de l'ordre public, qui n'est plus du tout prioritaire dans la culture politique. En effet l'ordre public n'est pas un combat idéologique très vendeur car c'est le domaine de la rigueur, alors qu'on préfère entretenir sans fin une sorte de conquête sociale vis à vis des privations de liberté.
Ces mauvaises habitudes seront très difficiles à quitter, je crois qu'il faudra vivre une véritable période de chaos pour qu'enfin le peuple appelle majoritairement au rétablissement de l'ordre public, après avoir gouté à une forme de guerre civile dont le déroulement précis n'est pas encore écrit aujourd'hui.