[supprimé]
Quand je parle de gauche pour Bedos, c'est juste ce portrait dérisoire qu'il exhibait de lui quand il jouait au type de gauche. Il lui suffisait de le clamer à un petit auditoire d'endimanchés pour faire croire qu'il accordait au simple quidam, le privilège d'assister à un aparté d'emmanchés mondains, mais sans l'inviter à s'asseoir.
Alpaga, soie, et pompes vernies en spectacle pour glisser des insultes qui fleurent bon la morale de merde, mais du moment qu'entre deux saloperies gracieuses, le petit sourire complice et faussement sournois fournit à lui seul la preuve d'une ouverture d'esprit et d'une générosité convenues, on pardonne au petit teigneux pomponné, de simuler la vertu outragée. Pour la bonne cause.
On a pouffé à Paris, l'air gêné mais tellement satisfait, entouré de Séraphin Drücker, Chérubin Gerra et d'autres angelots baignant dans un entre soi lumineux de louanges insupportables, néanmoins tellement télégéniques...A vomir.
En plus, c'est vrai, Bedos s'est embourgeoisé. Amuseur public n'était pas pas un statut sérieux, à son goût. Il a préféré, comme beaucoup de comiques, lâcher un talent qui n'est pas donné à tout le monde pour s'affubler des grands airs de respectabilité sociale. Les nouveaux voisins de palier n'ayant plus la dégaine de beaufs besogneux et la vieille serpillière mal pliée remplacée par un paillasson de luxe. Avoir pognon sur rue...
Et quand la politique les récupère, là ils tutoient les sommets de la bouffonnerie. Adieu ce petit fond de méchanceté qui nous faisait rire de tout, et de bon coeur. Ils sont devenus fielleux et sectaires. Dramatique, c'est vrai.