Neodadais
Néodadais, la Russie et le Moyen-Orient, c’est-à-dire en fait la Russie et l’Arabie des Saoud, ont laissé filer le prix du pétrole simplement parce qu’ils n’ont pas pu faire autrement. La demande a notablement baissé dans le monde à la suite d’un fort ralentissement de la demande chinoise. La quantité de pétrole produite a au contraire continué à augmenter principalement grâce à la production de gaz de schiste US et canadienne.
Moins de demande de pétrole, ajouté à plus de production de pétrole, égal dans tous les cas une baisse des prix internationaux sur le marché. Ce qui génère un engrenage. Le concurrent baisse ses prix pour continuer à en vendre. Et l’autre concurrent baisse à son tour pour tenter de contrer les offres du précédent.
Avec en conséquence les trois acteurs qui y perdent. Les saoudiens et la Russie qui voient leur principal produit d’export et de rentrée de devises s’effondrer. Et les américains contraints de cesser une bonne partie de leur extraction de gaz de schiste, les prix du marché étant devenus plus bas que leurs frais d’extraction.
Il en résulte une lutte entre russes et saoudiens, pour savoir qui va accepter de baisser volontairement sa production pour faire remonter les cours et entraîner l’autre.
Mais il faut rajouter là une lutte d’influences entre Poutine et MBS. MBS a pour ennemi régional principal l’Iran et son vassal, le Hezbollah libanais. Participer à une remontée des cours du pétrole, aiderait financièrement les finances de l’Arabie Saoudite. Mais aiderait davantage encore celles de la Russie. MBS part du principe qu’il peut supporter une baisse drastique des cours de l’huile beaucoup plus longtemps que Poutine. Et avec moins de dommage sur le moyen terme pour l’Arabie Saoudite que pour la Russie. La Russie étant actuellement l'allié de fait de l'Iran en soutenant le Hezbollah en Syrie.
Mais l’on en est arrivé à un stade où l’on ne sait plus où stocker le pétrole. Même avec une production ralentie, tant que la demande ne remontera pas, le problème ne sera pas résolu, et s’amplifie en permanence par manque de tankers vides. Les vieux tankers désarmés qui pourrissaient dans les ports sont loués à prix d’or pour y stocker de l’huile. C’est cette question des stocks qui va obliger tout le monde à trouver rapidement une solution.