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"Si Dieu décide de détuire, il commence par rendre fou". Euripide
Plus que sa mort programmée, concernant le fopo, c'est plutôt sa longue agonie qui interroge. C'est Weber qui écrivait que dès lors qu'on ne comprend pas le monde dans lequel on vit, on tourne en rond jusqu'au trépas.
Qu'un lieu qui jadis constituait une irremplaçable tribune qui voyait se confronter jour après jour tant d'esprits brillants, dégainant toujours à propos le rire pour mieux combattre l'ennui, ennemi mortel du genre humain, soit aujourd'hui réduit à un catalfaque aux planches vermoulues, piétinées par quelques vieux idiots désoeuvrés. Toujours les mêmes, avec toujours aussi peu à dire et toujours aussi peu de mots pour le dire.
Fopo est mort d'une insuffisance respiratoire. Il a avalé sa langue (avec toutes ses fautes d'orthographe).
Dans un groupe humain, quel qu'il soit, le talent est toujours le seul moteur, à terme. On ne suit toujours que celui qui inspire, écrivait Lamartine. Celui-là, ce déclencheur d'émotion, est plus précieux que l'eau à la graine car Il est la seule ligne directe qui mène au poète, au penseur, au rieur.
Fopo aura marqué la vie de beaucoup ici. Il y a certes d'autres Annapurna dans la vie des hommes, paraît-il, mais ça fait des lustres que mes yeux passent de colline en colline. L'avenir meurt avant le passé.