jack127
Jack, sur le fond tu apportes à la fois la question et la réponse.
En résumé, si l’on veut schématiser et résumer, les choses sont relativement simples. Dans le domaine des connaissances que peut acquérir un individu, il y a deux sortes de choses.
D’une part il y a le fait considéré, sa constatation, le fait qu’il est incontestable, établi, prouvé. C’est-à-dire que l’on possède des preuves que ce fait existe bien.
Et d’autre part il y a le mystère de foi. Je te raconte une chose qui peut paraître incroyable, qui défie la logique et la science, ou tout simplement que je ne peux pas prouver, que je ne suis pas en mesure de prouver. Mais tu dois le croire quand même, simplement parce que je t’affirme que c’est vrai. Je n’en ai aucune preuve, mais tu dois le croire quand même. C’est le mystère de foi.
En matière d’Histoire et de personnages historiques, il y a deux catégories de choses. Il y a l’Histoire, la vraie, la scientifique. Et il y a la légende. La légende peut être basée sur des faits partiellement exacts, voire même sur des faits environnementaux entièrement exacts, mais cela n’empêche pas le fait principal d’être faux.
Si je dis que Gengis Khan ou Alexandre le Grand ont existés, c’est que l’on est en mesure de constater l’exactitude de cette affirmation. Grâce aux méthodes et aux process établis par les historiens. Par exemple si l’on possède des écrits authentiques, expertisés, datant de l’époque concernée, et qui évoquent la personne en question. Ou parce que la statutaire de l’époque le montre, ou que l’on retrouve son nom sur des tombes ou des monuments d’époque, ou gravé sur des plaques votives authentiques, etc. Si j’affirme que Hammourabi était roi de Babylone au 13° siècle avant l’ère commune, c’est parce que nous possédons plusieurs dizaines d’exemplaires du Code de Hammourabi, le premier Code de Lois de l’Histoire Antique, gravé sur des stèles qui étaient implantés sur toutes les routes d’accès au Royaume de Babylone. Et qu’en outre le nom de ce roi revient sur de nombreux documents gravés, authentiques, de l’époque. Hammourabi est donc très logiquement considéré comme ayant existé.
Mais qu’en est-il du Christ ? Il est censé avoir vécu en Israël sous l’Administration du Préfet Ponce Pilate. À cette époque la région faisait partie de l’Empire Romain. Entre différentes périodes de guerre entre le royaume d’Israël et Rome. Les hébreux qui y vivaient savaient parfaitement écrire. Ils ne sont pas baptisés pour rien Le Peuple du Livre. Même si le Livre c’est la Bible. Mais les hébreux écrivaient beaucoup. Ils utilisaient couramment plusieurs langues en Israël. Ils pratiquaient l’araméen comme langue vernaculaire, donc du peuple. Le grec comme langue des élites lettrés. L’hébreu comme langue de la religion. Le latin comme langue des occupants. L’égyptien y était fréquent, les échanges étant très nombreux entre les royaumes d’Égypte et Israël, et pour des raisons de plaque tournante commerciale d’Israël entre l’Arabie, l’Afrique, le Liban, la Syrie, l’Italie, l’Espagne et la France du Sud.
En outre, dans ces pays et durant toute l’Antiquité, les grecs ont été les journalistes et les historiens de la Méditerranée. Ils tenaient les chroniques de tous ces pays. Et nous possédons quasiment tout ce qui a été écrit, dans les différentes langues, dans les pays de cette partie du monde.
Dans ce contexte, un personnage exceptionnel est apparu. Il faisait des miracles. Il guérissait à tour de bras. Il faisait voir les aveugles, marcher les handicapés, multipliait les pains, les poissons et les jarres de vin. Il marchait sur les eaux. Il entraînait des foules derrière lui, alors que les romains, eux, entretenaient des armées d’espions pour surveiller les mouvements de foules et les opposants. Il a été crucifié par les romains, mais ils crucifiaient couramment les gens par milliers à la fois, c’était une pratique courante contre les voleurs et les emmerdeurs. À différentes reprises ils ont crucifié le long des routes, sur plusieurs dizaines de kilomètres, un crucifié tous les trois mètres. En outre, il est mort, crucifié donc, a été enseveli dans une grotte, un gros rocher roulé devant l’entrée de la grotte pour en interdire l’entrée. Ce qui ne l’a pas empêché de ressusciter trois jours plus tard et de rouler tout seul le rocher depuis l’intérieur, pour sortir de la grotte.
Le tout à une époque où il y avait très peu de réseaux pour les téléphones portables, où la télé ne marchait pas vraiment bien, ou les communications radios étaient déficientes et où les cinémas étaient fermés tous les jours, et pas seulement le jour du Chabat. Bref à une époque où les peuples ne pouvaient qu’être passionnés par tout ce qui se passait dans leur environnement. Le moindre fait était une nouvelle à transmettre. L’on sait d’ailleurs tout ce qui s’est passé dans cette région entre le 5° siècle avant notre ère et le 5° siècle après notre ère. Et les documents des Légions chargés du maintien de l’ordre dans les pays administrés par Rome, nous rapportent tous les problèmes auxquels elles ont été confrontées.
Et bien il se trouve que malgré la situation environnementale très favorable à ce qu’un truc aussi extraordinaire se soit retrouvé mentionné quelque part pendant l’époque où il s’est produit, personne, strictement personne, ne l’a mentionné nulle part. Ni n’a cité son nom. Ni les juifs, qui pourtant tenaient scrupuleusement le détail de tout l’historique du peuple hébreu. Ni les grecs, qui ont rapporté durant ces siècles là tous les détails de ce qui arrivait aux uns ou aux autres. Ni les égyptiens ou les syriens, installés en communautés permanentes sur place. Ni aucun des autres habitants, juifs ou non juifs. Et plus stupéfiant encore, dans cette région occupée par les romains et leur Administration, et par des légions romaines chargées d’y maintenir la Loi et l’ordre, et dont nous connaissons jusqu’aux quantités de vivres divers qui étaient livrées aux cantonnements de ces Légions, personne, strictement personne, n’a pensé à mentionner le Christ. Même simplement son nom.
L’on aurait peut-être pu trouver son nom, une mention de son passage sur terre, gravé sur un monument, sur une tombe, sur une plaque votive. Même pas.
Tout ce que l’on en sait ( façon de parler !) c’est ce que l’on peut lire dans les Évangiles. Mais avec un gros problème. La recension est le procédé classique permettant de remonter dans les versions successives d’un ouvrage, d’un texte, d’un document, et qui amène vers le document d’origine. Et pour ce qui concerne ces Évangiles, les versions les plus anciennes sont apparues au 4° siècle, peu après l’apparition du christianisme, lui-même à la fin du 3° siècle. En l’an 222, les romains ont réalisé sur tout l’empire un grand recensement de tous les lieux de culte. Bâtiments, lieux de culte et de rendez-vous spirituels, temples, synagogues. La moindre marre dont l’eau était réputée facilitder une chose ou une autre, la fertilité par exemple, chaque marre aux « bonnes eaux », tout ce qui pouvait avoir une relation avec une religion ou un culte a été renseigné. En 222 de l’ère commune. Pratiquement deux siècles après la mort présumée du Christ. Document exceptionnel, car c’est le seul recensement exact que nous possédions des lieux de cultes divers de la Gaule à cette époque. Jusqu’à la dernière marre dont l’eau portait bonheur. Et cela pour chacun des pays de l’Empire romain. Dont Israël évidemment, et l’ensemble du monde connu de l’époque, Italie, Moyen-Orient, pays méditerranéens, Europe de l’Ouest.
Et, stupéfaction totale, en 222 de notre ère, deux siècles après la mort présumé du Christ, et selon l’Administration romaine qui était sans exemple sur la planète, à part peut-être l’Administration chinoise mais l’on n’en sait pas grand-chose, nulle part n’est cité ni n’existait un lieu de culte chrétien. Pas un seul. Il ne sont apparus qu’avec Constantin. Au 4° siècle.
Tu écris dans ton post des choses que tu fais semblant des savoir mais que tu ignores totalement. Ou que peut-être tu crois, mais sans jamais t’être posé de questions quant à leur véracité potentielle. Tu écris :
- « … tous les faits et écrits et ils sont nombreux de l'époque. Il est d'ailleurs attesté (le Christ) comme le personnage historique dont on possède le plus de preuves ».
L’on t’a raconté cela et tu le crois. Je le croyais aussi lorsque j’avais douze ans. Pire ! Durant tout le primaire, j’ai toujours été premier en trois matières. Le français, la Gymnastique et le Catéchisme, ou dans ma paroisse, tous les jeudis matins, c’est moi qui aidait le prêtre concerné à l’apprendre aux autres enfants de mon âge.
Ce que tu dis est faux. Il n’y a aucun document authentifié de l’époque du Christ qui cite son nom. Et pourtant ce n’est pas faute pour Rome d’en avoir cherché. En vain. Il n’y a aucune mention du Christ sur quelque monument que ce soit. En aucune langue. Quant aux Évangiles même si cela te contrarie de le lire, ils n’apparaissent qu’au début du 4° siècle pour des morceaux qu’il faudra jusqu’au 9° ou 10 ° siècle, au mieux, pour en fixer une version presque définitive. Une Fondation catholique fondamentaliste Suisse prétend détenir un fragment du premier exemplaire du 1° Évangile qui daterait des la fin du 2° siècle. Le plus vieux qui serait détenu se l’un des Évangiles. Mais il mesurerait la taille d’un grand ongle et la Fondation le détenant s’est toujours opposée à le laisser examiner par des spécialistes, à fortiori à le laisser expertiser pour en établir la datation.
Si tu pouvait trouver ou citer un document, un seul, authentique et daté de l’époque du Christ, qui cite son nom, le Vatican te ferait un pont d’or. Mais il y a mille ans qu’il en cherche. Et il n’en trouvera pas, puisqu’il n’y en a aucun. Et inutile de ressortir Massada et Flavius Joseph. Il a été vite établi lorsque cela a été prétendu, qu’il ne citait le Christ nulle part. Il suffit de le lire en traduction sincère de la version originale. Heureusement elle est trop connue pour être falsifiée. Personne n’ose pus sortir ce mensonge.
Et si j’avais la place, et le temps, j’évoquerais la légende des martyrs de l’église chrétienne, preuves historiques à la clef. Ou les instruments de la passion : la couronne d’épines, la lance du légionnaire, la blessure au côté du Christ, le vase recueillant le sang du crucifié et qui deviendra le Graal, etc. et qui n’ont été « inventés », rajoutés à la légende, qu’à partir du 11° siècle pour dramatiser la communication en faveur du recrutement pour les rangs des croisés auprès des foules soumises aux prêches .
Mais contrairement à tout ce que tu dis à ce sujet, il n’y a pas, il n’y a jamais eu, et il n’y aura évidemment jamais par impossibilité, aucun document de son époque prétendue, qui ait cité le nom du Christ.
Ce qui signifie, et prétendre le contraire est un mensonge, que le Christ n’est pas un personnage historique. Il est l’objet d’une légende créée à Rome à la fin du 3° siècle par un groupe e personnes qui se sont inventé une religion nouvelle, mais qui pour en obtenir tous les avantages, exemption des impôts sur les dons et bénéfices, et obtention pour son chef d’un statut de pontife, ce qui le plaçait au rand des nobles, devaient prouver l’ancienneté de leur religion. Et ce qui tombait bien pour eux, c’est que les juifs avaient été chassés de Jérusalem par Titus lors de la destruction du second Temple. Ils n’étaient plus là pour s’en plaindre. Ce qui a permis aux adeptes de la nouvelle religion de se prétendre les héritiers des juifs et de la Bible. Et de prétendre plus tard, pas avant le 5° siècle, que leurs textes sacrés à eux, les Évangiles, étaient la suite de la Bible. Avec laquelle les Évangiles n’ont aucun rapport.
Tout ce que j’ai écrit ici, c’est la version des historiens. Des vrais historiens. Pas de ceux dont les Évangiles ont été le fonds de commerce. Contrairement à ce que tu répètes sans avoir jamais essayé de l’analyser, il n’y a donc aucune preuve, strictement aucune que le Christ ait existé. Tout prouve le contraire.
Mais si l’on considère que la vérité et les preuves n’ont pas d’importance, et que le mystère de foi prime la preuve historique, alors l’on peut prétendre croire, et réellement croire, n’importe quoi. Cela n’a pas d’importance. Mais c’est une attitude d’enfant encore sans culture ni esprit de logique, de raisonnement et d’analyse.