katou
Merl, répéter des affirmations d’une geste dont l’existence historique n’existe pas ne fait pas de cette geste une vérité. L’existence que tu évoques d’un rabbi nommé Jésus et de sa crucifixion par ordre de Ponce Pilate ne sont attestées par strictement aucun document ou témoin de cette époque. Cette affirmation date de la fin du XIX° siècle. Rien, strictement rien d’authentique et d’historique, en dehors de la geste chrétienne qui n’a pas valeur historique (pas plus que tout ce qui n’est pas prouvé historiquement dans quelque religion que ce soit), ne permet de dire le contraire. Ou alors indique nous les références réelles d’un document authentifié par l’Histoire et qui le déclarerait.
Les Évangiles ne sauraient être une preuve. Ils ont, au mieux, commencé à être rédigés, et encore est-ce la version la plus favorable à l’église chrétienne, qu’à la fin du 3° siècle, lors de la création, c’est-à-dire de l’invention, du christianisme. La recension, parfaitement historique elle, montre que les principaux fondements des Évangiles n’ont trouvé leur « tri » définitif entre les textes chrétiens participant à la version la plus « conforme » de ces Évangiles, qu’au IX° siècle. Comme déjà dit plus haut, les instruments de la Passion, couronne d’épines, lance du légionnaire et plaie au côté, vase du Graal, entre autres, ne sont apparus qu’avec les récits ramenés par les croisés au XII° siècle. Aucun document aucun texte, aucun monument ou aucune inscription sur quelque support que ce soit ne montre le contraire.
Quant à Flavius Joseph, comme également déjà dit, il n’a jamais dans ses écrits évoqué le nom de Jésus ou celui des chrétiens. Depuis la fin du XIX° siècle, tous les deux ou trois ans une personne ignorant la réalité de ces questions, ressort Flavius Joseph. Il a été montré cent fois par les historiens que jamais il n’a évoquer le nom de Jésus. Ce qu’il n’aurait pas pu faire pour la simple raison que la figure de Jésus n’est apparue au mieux que deux siècles plus tard. Lors de la création du christianisme. Création qui est un thème passionnant, à aborder ensuite si quelqu’un en est intéressé. Mais la simple évocation à ce sujet de Flavius Joseph suffit à montrer que celui qui fait cette remarque ignore tout de la réalité de ces questions. Il y a des décennies, au moins quatre ou cinq, ou sans doute davantage, que plus une seule personne au courant de ces questions, à fortiori plus aucun historien, n’oserait citer Flavius Joseph à ce sujet.
Tirésias, je n’ai plus le détail en tête, mais il serait simple de le retrouver. L’an dernier l’on a trouvé une stèle égyptienne expliquant qu’un peuple esclave en Égypte qui a participé à l’édification des grands travaux de construction a quitté le pays à la fin du deuxième millénaire ante ère commune. Avec la date exacte du départ en question. Il est vraisemblable qu’il s’agit des hébreux, aucun autre mouvement de population notable n’étant daté au Moyen-Orient à cette époque.
Katou, c’est très gênant pour les chrétiens, mais les Évangiles ne sauraient pas être considérés en eux-mêmes comme une preuve de l’historicité des dits Évangiles. Il faudrait commencer par prouver leur propre historicité. Alors que la recension et les techniques dont nous disposons ont permis depuis des décennies d’établir que ces évangiles ont été rédigés par des rédacteurs multiples, à des périodes différentes. Ils n’ont pas été fixés pour l’essentiel avant le IX° siècle. Même des chercheurs très chrétiens, comme les chercheurs de l’École Biblique de Jérusalem, ou Gérard Mordillat et Jérôme Prieur et leur Corpus Christi, grosse somme de recherches que tous les gens curieux et capables d’un minimum de réflexion ont vu sur Arte, ou en ont lu les ouvrages qui en ont été tirés, et même la Commission Papale d’Histoire du Vatican, ne mettent plus en doute cet aspect de la question.
Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, mais le rabâchage dit-on est la clé de la pédagogie, tous les gens intéressés réellement par ces questions, seraient passionnés par les références de documents de quelque nature soient-ils, qui viendraient infirmer ce que j’écris là. Une preuve historique authentifiée concernant le Christ, le christianisme et les Évangiles, rendraient leur auteur célèbre. Si vous cherchez la gloire, trouvez une référence d’époque, authentifiée, concernant le Christ et les Évangiles. Les médias du monde entier populariseront votre nom.
Tout cela doit être mis en regard de l’histoire, la vraie, prouvée par les documents, de la création et du lancement du Christianisme. Je me propose de terminer mon propos par ce sujet, sur un autre post à écrire dès que j’aurais un quart d’heure de libre.
Katou, je viens de lire au dernier moment ton intervention concernant les martyrs chrétiens. Je vais y revenir après l’histoire du lancement du christianisme.