quoikicause
Alors, j'ai été basé en Allemagne durant les années 80.
D'abord il y avait bien des magasins bas prix (les économat) pour les militaires (les engagés) situés près des hébergements des familles (bas prix aussi bien sûr), et un peu plus cher pour les appelés, qui pouvaient bouffer, s'habiller et faire ce qu'ils voulaient français. Il y avait aussi un magasin de boissons et autres trucs courants (clopes) dans la base même sans oublier qu'on pouvait acheter des vêtement militaires ou autres (de sortie ou même refaire des retouches sur des vêtements civils en payant).
Les américains pouvaient bien sûr aussi sortir et faire ce qu'ils voulaient, et ils s'en privaient pas. D'ailleurs ils bénéficiaient d'un passe droit pour acheter des voitures en Allemagne qui seraient automatiquement validées aux US sans passer par leurs mines, ce qui est sujet donc à des exceptions qui perdurent sur ces véhicules revendus.
Par contre, contrairement aux américains, en cas de délit, on répondait de la gendarmerie mais aussi de la polizei allemande (qui se privait pas de venir enquêter pour les meurtres ou trafics de drogue) et on répondait devant la justice civile allemande et la militaire française (double punition). Comme je n'ai pas connu ce genre de problème, j'imagine qu'on fusionnait plus ou moins les peines, en enfermant les gens dans une prison militaire française située en Allemagne (Landau).
Ce truc valait même pour les infractions au code de la route allemand en véhicule militaire français et aussi au code écologique allemand lors des rejets par exemple d'huile pendant les interventions sur les véhicules, avec une surveillance particulière (avec tests) des allemands sur les eaux refoulées hors de la base lors des pluies.
A noter que lors des manoeuvres même conjointes avec les américains, on étaient tenus de ramasser tous nos détritus et même effacer toute trace de notre passage et d'aplanir les marques sur le terrain (généralement en forêt), mais quand vous alliez sur le terrain quitté par les américains la veille, vous pouviez savoir précisément ce qu'ils avaient mangé et même retrouver des emballages de munitions, voir du matériel oublié ou dont ils avaient plus rien à faire. De même pendant la nuit, le campement américain ressemblait plus à une fête foraine nocturne d'où on entendait la musique et la tchatche des km à la ronde, alors que nous étions fombequés et on chouffait à tour de rôle toute la nuit planqués en silence. Si vous vous étonnez pourquoi les ricains se prennent une branlée à chaque occupation de pays hostile et dans des combats terrestres; voilà l'explication.