Climat : où en est la plainte déposée par Greta Thunberg contre la France?
Il reste un mois à la France pour répondre à la plainte déposée par Greta Thunberg et 15 autres enfants devant le Comité des droits de l'enfant de l'ONU pour inaction climatique le 23 septembre dernier.
Il a fait de l'action collective sa marque de fabrique. Il est l'homme des combats pour les droits humains ; des actions anti-trust. Mais cette fois-ci, Michael Hausfeld a vu encore plus haut en s'attaquant directement à la communauté internationale. L'avocat américain représente les 16 enfants, âgés de 8 à 17 ans et originaires de 12 pays, qui ont décidé d’intenter une action en justice contre la France, l'Allemagne, le Brésil, la Turquie et l’Argentine. Leur faute? Greta Thunberg l'a expliquée à la tribune des Nations unies le 23 septembre dernier. L'adolescente suédoise, égérie du mouvement #FridayForFuture, y a décrit la "trahison" des Etats envers les jeunes du monde entier, dénonçant leur manque d’actions pour lutter contre le réchauffement planétaire. "Or, l’urgence climatique a des conséquences sur les droits des enfants", argue l’avocat.
Dans la foulée, ces 16 jeunes ont annoncé le dépôt d’une plainte contre ces cinq pays devant le Comité des droits de l'enfant de l'ONU. L'affaire avait fait grand bruit. Depuis New York où il assistait au sommet sur le climat, Emmanuel Macron avait ainsi jugé que cette démarche n’était pas "la voie la plus efficace" pour lutter contre le changement climatique et que des "positions très radicales" étaient "de nature à antagoniser nos sociétés".
La plainte a été jugée recevable par l'ONU
Qu'importe, la procédure a suivi son cours. "La France et les autres pays visés n'ont plus que 30 jours pour répondre au Comité", précise ainsi Michael Hausfeld. La structure onusienne a en effet jugé recevable la plainte déposée par Greta Thunberg et ses amis. "Le gouvernement français a l'obligation de répondre", commente le ténor américain.
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En cas d'absence de réponse des cinq pays concernés dans les délais impartis, il appartiendrait aux Nations unies de décider la marche à suivre. L'avocat américain espère une condamnation, même symbolique, qui, demain, devant les tribunaux ordinaires, pourrait servir de jurisprudence. Dans l’histoire des Nations unies, il n’y a pas de précédent tel. "Il n’y a jamais eu une crise aussi universelle que celle que nous vivons", justifie Hausfeld.