Soldats tués au Mali : « Les commandos au sol ont entendu deux explosions »
Florence Parly et le général Lecointre ont précisé les circonstances du crash des deux hélicoptères, qui a coûté la vie à 13 militaires.
Publié le 26/11/2019 à 18:41
« Depuis plusieurs jours, des commandos parachutistes de la force Barkhane traquaient ces terroristes entre Gao et Ménaka. Hier, à 20 kilomètres au sud d'Indelimane, ils les repèrent et engagent le combat au sol. Il fait nuit noire. Les commandos au sol demandent alors un appui aérien. Des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000 viennent les renforcer dans cette nuit sans lune, où l'obscurité est totale, ce qui complexifie considérablement l'opération. Parmi eux, un hélicoptère Tigre et un hélicoptère Cougar, avec à leur bord des soldats d'élite de l'aviation légère de l'armée de terre du 5e régiment d'hélicoptères de combat, et des commandos de la 27e brigade d'infanterie de montagne. »
Le général François Lecointre, a ensuite donné quelques précisions tactiques. « Une action avait été lancée par les groupements commando parachutistes depuis le 22 novembre, qui s'infiltraient au sud de la route nationale qui va de Gao à Ménaka », a-t-il expliqué. « Ce groupement de commando parachutiste est arrivé dans cette zone en fin d'après-midi hier (lundi 25 novembre, NDLR), et a observé vers 17 h 10-17 h 15 un groupe d'ennemis organisés et équipés d'un pick-up et de plusieurs motos. Très rapidement ils sont entrés en contact par le feu avec cet ennemi », a-t-il ajouté. « A été fait appel à des moyens aériens, avec l'arrivée à partir de 18 heures sur zone d'un hélicoptère Cougar qui emportait une équipe d'extraction immédiate, le commando du 4e régiment de chasseurs, et de 2 hélicoptères Tigre, sur zone moins d'une demi-heure après. Ces hélicoptères sont là en reconnaissance de nuit, dans des conditions de combat et des conditions opérationnelles très exigeantes, pour repérer un pick-up qui s'enfuit vers le nord », a encore ajouté le CEMA.
« Les commandos au sol entendent deux explosions »
« Au moment où cette opération de reconnaissance de nuit est en train de se faire, les commandos parachutistes qui sont au sol entendent deux explosions vers 18 h 38 et pensent qu'elles sont dues à une collision en vol entre deux appareils. Le Tigre qui reste en vol confirme rapidement qu'il y a eu collision entre le Cougar et l'un des deux Tigre », a-t-il précisé.
Le chef d'état-major des armées a insisté sur le fait que, même s'il s'agit d'un accident, les militaires sont morts lors d'une opération de combat : « Il s'agit d'une opération difficile, par nuit noire, nuit de niveau 5 (le niveau le plus sombre, NDLR), dans des conditions de combat, et j'insiste sur le terme "combat". Ce n'est pas simplement un accident ou une collision, c'est un accident qui se passe lors d'une opération de combat et de reconnaissance avec des hélicoptères qui manœuvrent en recherchant et en menant cette reconnaissance pour détecter l'ennemi au sol. Et sans dispositif anticollision : les hélicos de l'armée comme les avions, d'ailleurs, ne sont pas munis de dispositif anticollision parce qu'ils fonctionnent souvent en dispositif extrêmement serré. Ils sont évidemment engagés selon des normes qui ne sont pas les normes civiles », a-t-il expliqué.