katou Mais les choses fonctionnent aussi en sens inverse, c’est-à-dire que si l’on a une expérience assez profonde et exigeante, comme celle de la connaissance mathématique, on est amené à faire des comparaisons et donc à demander une exigence comparable dans d’autres domaines. Par exemple, l’expérience que j’ai eue de l’enseignement ou de l’apprentissage des mathématiques a été pour moi l’occasion de me rendre compte que le catéchisme et les aumôneries que j’avais connus et auxquels j’avais participé plus tard n’étaient pas totalement satisfaisants sur le plan intellectuel. Comme vous le savez, je suis devenu extrêmement critique sur la manière dont le système éducatif a évolué dans les dernières décennies. Mais je pense aussi que cette évolution du système éducatif a été précédée par une évolution du catéchisme, et je me demande jusqu’à quel point les chrétiens n’ont pas joué un rôle négatif dans cette évolution, en donnant peut-être l’exemple, quand ils détournèrent le catéchisme de son contenu. On a voulu, en quelque sorte, faire un catéchisme sans contenu. Si je me suis posé cette question, c’est parce que, malgré tout, dans le cadre des mathématiques, j’ai appris à privilégier les contenus.
Je ne sais pas où vous les trouvez, Katou, vos références, c'est une véritable féerie ! Ce monsieur Lafforgue, je ne sais pas où vous êtes allée le pêcher, mais il vaut son pesant de cacahouètes parfum piment d'Espelette, le mec.
Bon passons sur les légéretés, comme quand il dit que la fréquentation des maths conduit nécessairement à faire des comparaisons et exiger de tout ce qu'on fait d'autre que cela ait la rigueur des mathématiques. Parce que si j'ai cours d'EPS avant le cours de maths, je peux aussi faire des comparaisons et, constatant que les maths ne font pas bosser les adducteurs, en conclure que c'est pas très intéressant, comme discipline. Il en résulte que je n'écoute pas le cours de maths, ce qui nous amène au point plus intéressant, où Lafforgue dévoile toute sa dimension.
Il est critique sur l'enseignement des maths en France, qui est une mauvaise évolution. J'imagine qu'il fait référence à la baisse des résultats, aux classements européens où on voit qu'à âge égal, le petit Français n'est pas une bête en maths, , aux ingénieurs qu'on n'a pas (qu'on est obligé d'aller chercher à l'étranger, etc.), du jury de l'agreg de maths qui s'arrache les cheveux par touffes en donnant le diplôme à des mauvais, bref la baisse générale du niveau scientifique chez nous.
Mais d'où vient cette évolution négative ? Question que beaucoup se sont posée : on est allé regarder le Bac, puis le collège pour trouver la source de l'erreur, de là où ça merdait. On est même remonté jusqu'en Primaire, avec l'idée que si les gamins ne savent pas compter, faut pas s'étonner s'il y a des problèmes après en mathématiques. Science qui ne consiste pas à compter, mais qui est impossible sans compter. On a parlé de l'apprentissage des "fondamentaux". On peut attribuer d'autres causes à cette baisse de niveau, mais Lafforgue nous en fournit une absolument inédite.
En plus, comme toutes les idées géniales, c'était un truc évident, qu'on avait tous les jours sous les yeux et, comme des cons, on n'a même pas compris.
L'explication, c'est la baisse au niveau du catéchisme ! tain, mais comment on n'a pu ne pas le voir ?
Antérieurement, il y a eu une baisse de l'exigence de contenu dans le catéchisme. Et parce que le catéchisme avait perdu en teneur, les sciences ont dégringolé.
Et si on réfléchit maintenant avec la vraie causalité (celle de Lafforgue), on comprend tout à coup : pour les Intrégrales en maths, ou pour la géométrie analytique, comment voulez-vous que les enfants comprennent, si on ne leur a pas parlé, en amont, de L'Immaculée Conception ?