L’attente est terminée.
Après six semaines d’auditions à huis clos, la majorité démocrate à la Chambre des représentants a annoncé mercredi qu’elle entamerait dès la semaine prochaine des auditions publiques, devant les caméras de télévision, dans le cadre de la procédure de destitution intentée envers le président Donald Trump, et ce à compter de la semaine prochaine, afin d’écarter les accusations venues du camp républicain au sujet d’un « procès soviétique », inique et faussé par l’absence des caméras. Il sera très difficile, désormais, pour Donald Trump de minimiser sur sa tweetline la portée des témoignages qui s’empilent contre lui.
L’affaire ukrainienne
Le 13 novembre, les trois commissions en charge de l’enquête contre Trump pour abus de pouvoir supposé dans les pressions envers l’Ukraine (voir ci-contre), pourront donc entendre Bill Taylor, ex-ambassadeur en Ukraine, et George Kent, secrétaire d’État adjoint. Le 15 novembre, ce sera au tour de Marie Yovanovitch, elle aussi ex-ambassadrice en Ukraine, limogée en mai pour avoir fait obstacle à la diplomatie parallèle de Rudy Giuliani. Cet avocat personnel du président s’efforce depuis 2018 de trouver les preuves d’interférences ukrainiennes, et non russes, dans la campagne présidentielle de 2016, au profit des démocrates, et non des républicains. Ces rumeurs, colportées par l’extrême droite, n’ont jamais été avérées, mais elles ont rebondi à la faveur des révélations sur l’emploi occupé par la rémunération généreuse du fils de Joe Biden, Hunter, employé par une firme gazière en Ukraine.
Incompatibilités d’emploi du temps
Le temps presse pour les démocrates, plus encore que ne peuvent le laisser supposer les imprécations du camp présidentiel à leur encontre. Une fois les auditions bouclées, la Chambre votera à la majorité simple en faveur d’une destitution, avant de transférer le dossier au Sénat. La chambre haute et ses cent élus se mueront alors en tribunal, organisant le procès en bonne et due forme de Donald Trump. Mais tout cela prend du temps. Or, les primaires démocrates débutent le 3 février 2020 en Iowa. Et certains candidats démocrates, ceux qui occupent un siège de sénateur, grognent en coulisses : Kamala Harris, Elizabeth Warren, Bernie Sanders, pour citer les plus en vue, redoutent qu’une extension des délibérations au Sénat ne vienne entraver leur propre campagne sur le terrain, essentiellement en Iowa mais aussi dans le New Hampshire, où la deuxième primaire du cycle électoral se tiendra le 11 février. De telles incompatibilités d’emploi du temps pour ces sénateurs tenus d’assister aux débats à Washington pourraient alors bénéficier au favori Joe Biden, ainsi qu’au jeune maire de South Bend (Indiana), Pete Buttigieg, qui talonne dans les sondages le trio Biden-Sanders-Warren.
L’opinion distraite par les fêtes de fin d’année
En l’état actuel des choses, les démocrates sur la colline du Capitole espèrent toujours boucler les débats à la Chambre des représentants par un vote en séance plénière, le jeudi 28 novembre, en pleine période de Thanksgiving, les festivités les plus importantes de l’année outre-Atlantique. Le Sénat disposerait alors de tout le mois de décembre pour tenir son procès, soit trois semaines sous haute tension pour boucler à tout prix avant Noël. Quel que soit le résultat dudit procès : un acquittement (très probable) de Donald Trump, puisqu’une destitution définitive du président requiert un vote aux deux tiers, ou l’éviction du 45e président de la Maison Blanche.
Le risque d’un tel calendrier ? « L’attention de l’opinion sera fort limitée, une fois la saison des fêtes entamée, relève Dan Sena, un stratège démocrate. Je ne pense pas que les gens aient très envie de débattre du sujet autour de la table. »
A contrario, une prolongation des débats en janvier pourrait bénéficier à la sénatrice californienne Kamala Harris. Procureure âgée de 55 ans, célèbre pour sa pugnacité, Harris s’est vue progressivement distancée dans les sondages et a dû réduire la voilure sur le terrain, faute de liquidités. Un coup d’éclat au Sénat pourrait redorer miraculeusement son blason, au moment le plus opportun.
source
https://www.msn.com/fr-be/actualite/politique-internationale/destitution-de-trump-le-temps-presse-pour-les-démocrates-avant-les-primaires-de-2020/ar-AAJXzkq?MSCC=1573074483&ocid=spartandhp
pax tibi europa mea
TRUMP DOWN WITH THE USA
pax cathay regina