A la suite de la publication par Valeurs actuelles du rapport de Grégor Puppinck sur les relations entre juges de la CEDH et ONG du réseau de l’Open Society de George Soros, le juge bulgare de la Cour, haut responsable de l’Open Society Justice Initiative à New York, est sur la sellette dans son pays. Le ministre de la Justice lui-même s’est inquiété de la situation.
Scandale Soros : le juge bulgare de la CEDH sur la sellette après les révélations de Grégor Puppinck
Publié le 22/03/2020 à 15:38
Sur quoi portent les polémiques relayées par la presse bulgare ? D’abord, les médias locaux se font l’écho du rapport qui révèle au grand jour les liens de Grozev avec George Soros, inconnus du grand public, tout comme ceux de sa prédécesseur à ce poste, Zdravka Kalaydjieva. Mais ils évoquent surtout ses manquements aux principes judiciaires en tant que juge à la CEDH, car il a jugé des affaires introduites ou soutenues par l’ONG qu’il avait lui-même fondée. Enfin, les circonstances troubles de sa nomination reviennent également à la surface. Son élection à ce poste prestigieux fut en effet organisée par l’ancien gouvernement. La juge Kalaydjieva, sa prédécesseur, quittait alors son poste prématurément, ce qui, selon certains médias, serait la conséquence d’une demande du gouvernement d’alors, désireux de vouloir « placer » un juge (élu pour 9 ans) avant une possible alternance politique.
La composition du comité de sélection qui désigna Grozev pour siéger à la CEDH prêtre également à débat. Parmi les neufs membres du comité, trois sont d’anciens collègues du candidat finalement retenu, comme on peut le constater en parcourant le document publié sur le site de l’assemblée du conseil de l’Europe, qui relate le curriculum vitae des trois candidats. Krassimir Kanev, particulièrement proche de Grozev pour avoir co-fondé avec lui le Comité Helsinki bulgare (organisation affiliée à l’Open Society), siégeait dans le comité. A l’époque de la nomination, une plainte avait été déposée par une organisation bulgare pour protester contre les conditions de nomination du candidat. Certains journaux s’interrogent sur les sanctions encourues par Grozev pour ces manquements à la déontologie, et évoquent même parfois sa démission.