[supprimé] france2100 Vous vous souvenez de mon topique sur le juif a une identité mais pas de facies et l'arabe a un facies mais pas d’identité?
Avec la citation de clouscard?
Bah vous limitez simplement l'afraban l'arabo musulmans à des faciès et des prénoms... Vous ne vous intéressez pas à ce que l'ont ne peut pas voir d'un premier coup d’œil, les facteurs qui font la vrai richesse d'une identité.
L'esprit Français, vous ne le possédez pas.... Donc vous surcompensez.
@cris Prends des notes.
Vous surjouez, le patriotisme grâce à la carte jingoïsme, vous définissez le français par un gas de couleur blanche qui a un nom "Français" bien que Gabriel soit un nom d'origine Judaïque !
C'est une identité pauvre qui se limite qu'à de simple apparence... Si c'est ça être français je préfère être Japonais, au moins la profondeur de ma culture sera évidente et reconnue.
Mais heureusement je sais comme Bachir ce que c'est qu'être français.
VIDEO
Et concernant l'identité en détail lisons clouscard :
A DU FASCISME NATIONAL-SOCIALISTE AU
SYSTEME DES POPULISMES
1 Les racismes - fatales perversions de
l'économie du profit - et la stratégie capitaliste
de l'immigration
a/ Le riche n 'a pas de faciès et le pauvre n 'a pas
d'identité
Vous avez proposé une morale citoyenne, une éthique de la praxis.
Je peux même subsumer ces expressions par celle de
spiritualité laïque. Il faut les assumer et même les
revendiquer. C'est ce qui est accompli par la praxis et qui
s'intègre aussi dans les traditions de spiritualité. Le divin
horloger, avec nous ! Mais il est vrai que toute une
conceptualisation des rapports de la praxis, du socialisme, du
spirituel est à faire.
LePenn 'a pas de ces états d 'âme !
Rester sur son terrain, justement, c'est faire son jeu. Mais
il est vrai aussi que c'est au niveau du politique qu'il faut
intervenir d'urgence, trouver une riposte immédiate.
Ce sera vos travaux pratiques, la mise en pratique, sur le terrain,
des catégories proposées. Ce sera la mesure de leur fiabilité.
On verra si elles apportent un plus, d'abord dans
renonciation politique, puis dans la résolution. Les
observateurs, interprètes, commentateurs des médias ont
témoigné d'une impuissance conceptuelle fondamentale,
aussi inquiétante que l'irruption politique de Le Pen elle-
même. Le journalisme politique a révélé ses limites. Il lui
manque la conceptualisation philosophique, trop souvent
réduite aussi au journalisme. Les exégètes sont restés pantois
devant la clientèle électorale du Front National. Elle leur est
apparue comme un incompréhensible syncrétisme qui ne
ferait que corroborer la prétention lepéniste d'une synthèse
d'un front de toutes les composantes de la nation.
Le Pen nous a appris qu'il fallait au moins deux racismes
— divergents, mais complémentaires - pour faire un
populisme, à l'égard du Juif et de l'Arabe, de Rothschild et
de l'immigrant. C'est qu'il y a une logique des racismes.
Hitler ne s'en prenait qu'au Juif en particulier et aux races
inférieures en général. Il ne disposait pas de la dimension
que l'Arabe apporte.
Notre thèse : les racismes ne sont — en leur essence, en
leur nature — que des déviations fatales de l'économie du
profit, la dégénérescence fatale du chrématistique. De même
que l'accumulation primitive est l'origine criminelle du
capitalisme, les racismes déterminent la relation dialectique
du pauvre et du riche.
La paupérisation menaçante, c'est une race : l'Arabe. La
richesse interdite, c'est une race : le Juif. « On » est désigné
comme race. Les états de pauvre ou de riche sont ramenés à
un principe originel, matriciel, général. Le racisme est à
double face : il prétend à une supériorité, mais surtout il est
la désignation de l'altérité comme une erreur ontologique qui
associe la contingence et la malfaisance. L'Autre est de trop.
Il n'est qu'une excroissance cancéreuse de la Création. 11 n'a
rien et il n'est rien : c'est normal, puisqu'il est pure
contingence. Il n'est que la forme vide : une race.
Le pauvre, c'est l'immigrant, l'immigrant c'est l'Arabe.
Ainsi se constitue une race, un homme vide de toute culture,
de tout contenu qui n'est plus qu'une forme : un faciès. Le
lepéniste reconnaît la race par le faciès. L'Arabe, dira-t-il, a le
faciès de sa race. C'est le signe extérieur qui ne peut être
camouflé, le stigmate, la tache indélébile. Le faciès, c'est
l'aveu de la race. Et ce pauvre, ce faciès, est un envahisseur,
incroyable paradoxe.
Il est nul et il menace l'identité nationale ! Quel scandale !
La stratégie de l'immigrant aurait consisté à contourner...
Poitiers, le lieu officiel de l'arrêt de l'invasion Arabe. Ce qui
n'a pu être réalisé au sommet peut l'être en pénétrant la base.
C'est un entrisme de masse qui glisse l'Arabe au cœur même
du peuple. Ce dernier, dira Le Pen, doit se mettre en état de
légitime défense. Autrement nous deviendrons tous des
Arabes, c'est-à-dire des pauvres. Le discours raciste cache la
peur de la régression sociale, de la crise, de la paupérisation.
L'Arabe est bien plus qu'un bouc émissaire. Il est la relation
de l'identitaire et de l'altérité dans l'économie de marché.
Si l'envahisseur menace, s'il peut être encore repéré et
désigné par la vigilance nationaliste, l'autre ennemi de
l'identitaire a déjà pénétré dans la place : le Juif. Il est l'autre
face de l'altérité. L'identitaire est menacé à la fois par la
paupérisation et par la richesse, par les propres limites du
chrématistique. Le Juif a été désigné par l'Eglise comme
l'usurier, le prêteur, celui qui profite. Mais cette
stigmatisation ne suffit pas à expliquer l'antisémitisme. Il est
l'ennemi intérieur qui n'a pu s'enrichir qu'en profitant de
l'institution nationale sans participer aux frais. Corollaire :
l'enrichissez-vous est impossible. C'est le Juif qui détient et qui
conserve les moyens du chrématistique, qui dispose des
postes de création et de gestion. Les deux racismes sont
complémentaires : l'un à l'égard du pauvre, l'autre à l'égard
du riche. La peur de devenir pauvre s'exaspère de la colère
de ne pouvoir devenir riche.
L'économie politique s'est faite constitutive de la relation
du français lepéniste avec le Juif et l'Arabe. Les racismes
disent la relation à la paupérisation et à l'enrichissement.
Bien plus que des boucs émissaires, ils représentent les deux
perversités de l'économie du profit. Ils ne font que cacher
une stratégie du capitalisme que la plupart des antiracistes
méconnaissent. Autrement dit, les bons sentiments ne
suffisent pas à débusquer la bête immonde. Certains
militants font même le jeu de cette stratégie en défendant la
cause de l'immigrant à l'encontre de la logique de
l'immigration, en la réduisant au combat de l'homme libre
contre une administration bureaucratique.
b/ L'odyssée de l'immigrant
Je ne ferai ici qu'indiquer le schéma de la stratégie
capitaliste. Tout d'abord, il faut arracher aux pays en voie de
développement les moyens de ce développement. Le
capitalisme veut conserver ce sous développement car il
représente les meilleures conditions du post-colonialisme
(c'est toujours la mainmise sur l'énergie, les ressources
minières, la main d'oeuvre). En priorité, arracher les forces
vives de ces pays, la main d'œuvre des hommes jeunes sans
qualification professionnelle pour les « expulser » vers les
pays post-industriels. J'emploie le terme expulser car c'est le
départ de gens qui ne voudraient pas quitter le pays et qui y
sont forcés. Etrangers en leur pays, déjà.
Cet immigrant, en son pays « d'accueil », doit jouer le rôle
d'un « sous-prolétariat ». Il doit servir à casser le prolétariat,
la classe ouvrière, le mouvement social. Ouvrier sans
qualification professionnelle, il sert de manœuvre, de force
productive directe, la formation professionnelle - sommaire
— se faisant sur le tas. C'est une main d'œuvre taillable et
corvéable à merci, la couverture sociale étant inexistante.
Ainsi s'est constituée une « fracture » sociale au sein même
des travailleurs manuels. Cette division ne peut que ratifier le
schéma marxiste des rapports du sous-prolétariat et de la
lasse ouvrière. Mais avec cette fondamentale nouveauté :
c'est le travailleur étranger qui est devenu le sous-prolétariat.
Ultime opération du post-colonialisme : cet immigrant
renvoie des devises aux pays d'origine. Les potentats locaux,
après s'être débarrassés des forces vives et potentiellement
révolutionnaires, empochent le fruit du travail étranger. C'est
un profit sans investissement productif; d'où l'impossible
développement des pays en voie de développement.
Tels sont les moments essentiels de la stratégie capitaliste,
l'odyssée de l'immigrant, avec en prime, bien installé dans la
demeure, un conflit de génération pour occuper les longues
journées du chômage. Bien sûr, il peut y avoir des variantes,
avec la flexibilité et la mondialisation...
c/ Une guerre civile invisible
La vie quotidienne s'est soumise à ce conditionnement.
L'immigrant est vite repéré, montré du doigt, ennemi
invisible à la tête bien connue : un faciès, la tête du passage à
l'acte, au délit. Sous l'immigré, l'Arabe, et sous l'Arabe, le
délinquant. Ainsi se constitue la plus grande « fracture
sociale » qui soit possible, toute une guerre symbolique et
fantasmatique.
Derrière la coexistence communautaire une guerre civile
invisible, du coin de rue, du métro, du comptoir. Elle se
camoufle dans le terme lui-même qui la désigne : la violence.
Comme si c'était la même chose, une bouffe à la récré ou
une bombe atomique sur Hiroshima. Le prétendu concept
indique une telle extension qu'il n'a plus de consistance en
compréhension. Le terme générique doit rester dans le vague
pour que le fantasmatique le pénètre et s'en serve. Cette
guerre sans trêve dans le tissu quotidien, de position,
d'escarmouche, de constant rappel à l'ordre, est devenue
constitutive de l'identité communautaire et de ses frontières
invisibles.
2 Un populisme peut en cacher un autre -
L'engendrement réciproque du permissif et du
répressif, le couple infernal
Est-ce « la faute à » Cohn-Bendit d'avoir engendré Le
Pen ou est-ce celui-ci qui a relancé Cohn-Bendit ? Vain
débat. Il suffit de reconnaître leur engendrement réciproque
celui du permissif et du répressif, celui du couple infernal.
Engendrement réciproque des populismes ! Parce que si
Le Pen en est un, Cohn-Bendit en est un autre. N'est-ce pas
le même référentiel, les mêmes composantes : leader
charismatique, spontanéisme de masse, rejets des partis et
des syndicats, absence de programme politique, thèmes
incantatoires uniquement revendicatifs.
La notion de populisme estudiantin permet de saisir le
fonctionnement idéologique (de l'inconscient de classe) «la
main dans le sac ». Tout le consensus idéologique consiste à
ne pas le savoir et, si c'est soupçonné, à ne pas le dire — la
seule énonciation de ce populisme étant déjà scandaleuse.
Comment la chère tête blonde pourrait être populiste !
Comment l'enfant choyé, le chic type, pourrait se transmuer
en cette vulgarité ! Cohn-Bendit pourrait être populiste alors
que son ennemi l'est déjà ? C'est que le mot étudiant -
estudiantin — est chargé de tout un narcissisme spécifique de
la classe sociale. Il est l'enfant chéri de tout un paternage et
maternage. Il est porteur de tous les espoirs des parents de la
nation républicaine et libérale. Derrière Cohn-Bendit,
maman et papa. Ce sont les parents qui ont ratifié le Mai 68
de leurs enfants pour en faire une révolution. L'affreux Jojo
— l'enfant à qui on passe tout — sera le fruit de ce fistonnage-
paternage, narcissisme et népotisme conjugués : « la
préférence familiale », du clan, du réseau.
Un populisme peut en cacher un autre alors qu'il y a
engendrement réciproque du populisme répressif et du
populisme permissif. Ne pas se tromper de manif. Aucune
garantie de l'étanchéité. Ne peut-on alors glisser d'un
populisme à l'autre ? Ou tenir les deux discours à la fois en
fonction des circonstances ? L'hyper-populisme sera cette
confusion des valeurs.
3 Du nationalisme au mondialisme
a/ Le national- socialisme
Phénomène majeur passé inaperçu, cassure idéologique :
le populisme s'est substitué au national-socialisme. Il n'y a
qu'un national-socialisme. L'après-guerre (de 40) met en
scène un système de populismes. Aussi faut-il établir la
spécificité du national-socialisme, la révélation de son rôle
historique pour déterminer le passage aux populismes en
tant que « rectification » du national-socialisme.
Le fascisme traditionnel est le national-socialisme. Il est
spécifique d'un mode de production : le capitalisme
concurrentiel libéral. Il témoigne de la crise. C'est qu'il porte
en lui une contradiction, fatale, entre la nation et le
capitalisme.
En un premier moment, le national (socialisme) accède au
pouvoir grâce au développement du capitalisme et peut
même en venir à un capitalisme d'Etat. C'est la période de la
complémentarité, nationale et socialiste. Elle se concrétise
par des réalisations fondamentales, infrastructurales et
superstructurales : politique autarcique de l'énergie;
concentration de la production en trusts; industrie lourde ;
infrastructures de la nation, communication (autoroutes),
équipements collectifs et des ménages ; production de série
limitée aux biens de subsistance mais permettant d'accéder à
un certain confort (Volkswagen, voiture populaire). Les
capitaux américains favorisent ce développement.
Le nationalisme, en tant qu'émanation de la province H
campagnes (notables et petits hobereaux), des classes
moyennes, de la caste des services et fonctions de la natio
(qui s'identifie au parti-bureaucratie) peut prétendre avoir
accompli l'unité nationale et même avoir concrétisé le rêve
allemand.
L'Etat fort homogénéise les dynasties régionales (Ruhr
Bavière), autant de places fortes qui doivent se mettre au
service du Grand Reich. La xénophobie et le racisme seront
les moyens d'homogénéiser cette nation, stratégies de l'Etat
fasciste pour imposer le sentiment nationaliste aux
régionalismes et corporatismes. Tout cela, j'insiste, avec
l'aide des capitaux américains.
En un second moment, la dualité de complémentarité -
du national et du socialisme, de l'expansion économique et
du développement de la nation — se transforme en
contradiction, en dualité antagoniste. La stratégie
expansionniste de la Nation, du Grand Reich, freine, retarde,
empêche le développement de la logique capitaliste, la course
aux plus grands profits.
Il n'y aura plus l'aide américaine et l'industrie de guerre va
se détourner de la production de série dévolue à la
consommation de masse. La conquête du territoire, les
annexions, le Reich rêvant du Grand Reich, se font
prédominants. L'économie politique est totalement
surdéterminée par le nationalisme. La conquête n'est plus
celle d'un marché mais d'un territoire. A la fin il ne s'agira
plus que de défendre le sol national.
b/ La mondialisation permet au capitalisme de
faire « l'économie » du fascisme
Le national-socialisme aura révélé son rôle historique,
économique, culturel. Il est certes une pièce maîtresse
stratégique et opportuniste, qui permet au capitalisme
d"éviter le pire, les pires conséquences de la crise, mais un
non-sens pour l'économie politique, le profit, le
développement C'est un moyen de sauvegarde, un pouvoir
étatique qui n'est pas une finalité en soi. Mais est-ce une
arme absolue, nécessaire ? Faut-il passer nécessairement par
le fascisme pour sortir de la crise ?
Il y a deux exemples spectaculaires et récents qui
prouveraient le contraire. L'Espagne franquiste de l'Opus
Dei s'est reconvertie sans problème à la société de
consommation. Le franquisme ayant accompli son rôle
répressif empêchait de bétonner le sol national du plus grand
profit touristique. S'il y avait eu guerre civile pour implanter
le fascisme, la société de consommation veut la paix civique.
L' Opus Dei s'est mis en place grâce au franquisme et s'est
maintenu en place en faisant disparaître l'Etat fasciste. De
même pour le Chili de Pinochet qui glisse du fascisme brutal
au néolibéralisme « soft » des Golden Boys. Constat
significatif: c'est le même homme qui accomplit les deux
opérations. Sans état d'âme.
Le libéralisme n'est pas d'essence fasciste. L'économie
politique fasciste n'existe pas, sinon comme embargo (Cuba,
Irak) de l'impérialisme. Le fascisme ne doit pas être une
référence automatique et machinale.
Tout au contraire, car le libéralisme a découvert le moyen
d'échapper aux conséquences extrêmes de la crise. Non par
le nationalisme, mais avec la mondialisation. Il faut bien
préciser que cette stratégie se dédouble, selon qu'il s'agit des
pays industriels et « post-industriels » d'une part, ou des pays
dits « en voie de développement », d'autre part. Pour ces
derniers, la stratégie libérale est faite d'agression,
d'occupation militaire, de corruption. Mais pour les pays
industriels, le fascisme de papa apparaît comme un double
échec, de la nation et du libéralisme. Ce fascisme est le
révélateur de la contradiction inhérente au marché. Il s'est
avéré être une voie sans issue et doit céder la place à l'autre
solution spécifique de la modernité : le marché du désir, le
permissif.
Il faut, pour « échapper » au fascisme, une condition
essentielle : empêcher ses conditions d'existence, le classe-
contre-classe. Aussi, la stratégie qui doit remplacer celle du
fascisme sera une stratégie du tiers inclus, de l'intégration des
classes moyennes. La troisième force doit être au moins aussi
forte que celle des extrêmes. Ce sera l'expansionnisme des
nouvelles couches moyennes, du tertiaire et du quaternaire
des services qui décident du primaire et du secondaire
(bureaucratie). La médiation s'impose aux extrêmes.
4 Les populismes de la fin du capitalisme
concurrentiel libéral
a/ Le populisme du boutiquier (poujadisme), fin du
capitalisme concurrentiel libéral
Ma thèse : il n'y a eu qu'un national-socialisme. Après, le
libéralisme ne peut qu'en venir aux populismes. Ceux-ci font
« l'économie » de la prise de pouvoir fascisante. Ils se
constituent comme relève d'un modèle qui n'a plus cours.
Ces populismes déplacent radicalement les enjeux. Mais s'ils
peuvent se passer de la prise du pouvoir d'Etat, c'est qu'ils
ont ou ont eu une autorité, une puissance, une fonctionnalité
indépendamment de cet Etat, qui les autorise à négocier avec
ce pouvoir. Ils disposent d'un tel appareil superstructural,
d'un tel corps social, qu'ils sont déjà Etat dans l'Etat. Ainsi le
poujadisme venu du corporatisme et de la caste
chrématistique, celle des marchands. Ce service s'étend du
B.O.F. (beurre, œufs, fromage) qui fait fortune (marché noir)
jusqu'au commerce de proximité, qui vivote. Du profit le
plus éhonté à la survivance.
poujade ne voulait pas un ordre nouveau mais l'ordre
ncien, celui qui a transféré le chrématistique dans le
corporatisme et qui a reconduit celui-ci dans la libre
entreprise. Alors que le national-socialisme prétend changer
le monde, ce populisme ne veut que conserver le statut
acquis antérieurement (au capitalisme concurrentiel libéral).
Il veut cumuler les privilèges corporatifs et le profit de la
libre entreprise.
Ce populisme — et ceux qui vont suivre - se définit selon
la loi des trois états : d'abord la conquête révolutionnaire (sur
la féodalité) qui, ensuite, se fait conservatisme social (les
jurandes) pour enfin s'achever en revendication
réactionnaire. Il dispose de trois clientèles : celle des
progressistes (du mode de production, du métier), qui
deviennent conservateurs (bénéfice du métier), lesquels
deviennent réactionnaires (conserver les privilèges). Ces trois
états politiques sont les trois états d'âme du populisme : ce
qui a été conquis sur la réaction, devenu nécessité
fonctionnelle, se trouve à son tour dépassé par la
technologie.
Mais le populisme est bien plus que ce populisme. Son
parcours, le système de ses valeurs, rendent compte de
l'histoire de France de la Libération à nos jours. Ce ne sera
plus l'histoire bricolée et empirique des historiens et des
journalistes, mais celle de l'encadrement a priori du mode de
production, celle de la crise, celle de la relation production-
consommation. Cette histoire des catégories constitutives de
la modernité devient l'histoire du populisme, le système
affectif et parental qui s'est constitué pendant les Trente
Glorieuses et les Trente Honteuses.
Ce populisme commence avec Poujade et s'achève avec
Bové : du populisme urbain au populisme rural. La boucle
est bouclée. Ainsi on peut disposer d'un ensemble clos dont
on connaît le commencement et l'achèvement. On peut alors
établir la continuité de ce parcours. Il faudra passer par Alger
et Saint Germain des Prés, faire deux détours du destin pour
rencontrer le populisme de droite - le petit blanc de l'OAS -
et celui de gauche - le petit prince estudiantin.
b/ Le populisme de l'OAS, fin de l'Empire colonial
Le poujadisme signifie une fondamentale remise en
question du capitalisme concurrentiel libéral - du mode de
production - par la modernité — la production de série et la
consommation de masse. Ce populisme de l'OAS remet en
question l'autre pilier du système. Ce sont les fondements
mêmes du mode de production qui sont anéantis. Table rase
est faite : la consommation transgressive va pouvoir se
mettre en place après ce nettoyage par le vide.
L'OAS est l'expression du désir petit blanc qui soudain se
trouve placé devant l'interdit : la Résistance algérienne. C'est
le passage de la toute-puissance de ce désir à l'injonction :
« la valise ou le cercueil ». C'est le recours à la « violence », à
l'armée, à la terreur pour restaurer le consumérisme perdu. Il
s'agit là de la figure essentielle du populisme de la
restauration des privilèges perdus. Elle traduit la situation
d'une multitude de petites gens, de corps intermédiaires,
médiateurs qui ont profité de l'exploitation coloniale sans
être les instigateurs et les gros profiteurs du système (petit
chef, petit patron, petit employé).
La fin de l'Empire colonial est le commencement de la
société de consommation. Le populisme du conservateur va
céder la place au populisme de la modernité. Dans le premier
cas il s'agit de restaurer, dans le second cas il s'agit de
promouvoir. On perd un modèle mais on en gagne un autre.
Il y a passation d'un désir à l'autre. Le capitalisme a perdu
l'Empire mais a gagné le marché du désir. Il y a même un
continuité territoriale et culturelle. Le désir du petit blanc,
sous sa forme littéraire, gidienne se recycle : « Nathanaël,
jette ce livre et va draguer à Saint Germain des Prés ! »
La quête gidienne de la « disponibilité » « s'engage » dans
« la libération du désir ». Quelle continuité, de la philosophie
de la disponibilité à celle de l'engagement ! On croit que
Gide et Sartre s'opposent alors qu'ils sont la
complémentarité des deux moments généalogiques d'un
ensemble éminemment bourgeois.
La médiation qui assure le passage du colonialisme
traditionnel au libéralisme libertaire est le plan Marshall.
C'est le passage à la mondialisation. Certes le colonialisme
était déjà mondialiste. Mais avec le plan Marshall, les USA
imposent le potlatch qui conditionne et soumet les
économies politiques des pays en voie de redressement, de
reconstruction (dont la France). Tout un système d'objets,
de conduites, d'usages s'impose à la culture française : le
surplus américain se fait la cherté et la rareté ! Le
déferlement des films d'Hollywood (accords Blum) imposera
le rêve américain. C'est une autre voie qui s'ouvre vers la
consommation libidinale, ludique et marginale.
5 Le syncrétisme du national-socialisme et du
populisme
a/ Le recyclage du surplus. La nouvelle hiérarchie de class
Il y a deux genres d'étudiants. Ceux qui font des études
pour ne pas être ouvriers et ceux qui font des études pour
être patrons (ou managers). On pourrait ajouter la troisième
composante minoritaire : ceux qui se sont voués «aux
disciplines d'éveil », enfants, et qui se retrouvent
intermittents du spectacle.
Le populisme estudiantin est un état de surplus. J'ai déià
proposé ce statut du surplus à travers les siècles, du surplus
féodal - le cadet et le chevalier - au double recyclage colonial
et artistique. Car les surplus peuvent se recycler selon des
vocations contradictoires. Ce phénomène « mécaniciste » de
la classe sociale, son recrutement et son rôle, permettent
d'accéder à un point de vue inédit sur l'artiste de masse
(Montparnasse, Montmartre, St Germain des Prés).
Le pré-Mai 68 est cette période d'impossible reconversion
des surplus démographiques, familiaux et culturels après la
fin de l'empire colonial et l'aventure populiste de l'OAS. Ce
qui était le principe d'expansion colonial se fait la raison de
l'implosion nationale (guerre civile) : suraccumulation de
surplus. Mai 68 est le constat de la fin des deux recyclages
traditionnels de ce surplus : l'empire colonial et la vie
d'artiste. Table rase du passé, donc. Mais béance de masse,
stupeur existentielle : pré-chômage de masse. Si on a fait des
études pour ne pas devenir ouvrier on se retrouve chômeur,
car ce ne sont pas les études qui permettent de devenir cadre
ou patron.
Mai 68 est bien une contre-révolution. L'estudiantin de
masse se souciait bien peu du marxisme, à part quelques
prétendus mao et non moins prétendus léninistes qui
comme par hasard s'en prenaient à la cible de papa - le PC -,
déjà hors du coup : le coup de pied de l'âne. Mais l'étudiant
était en état de candidat potentiel aux nouveaux métiers
venus d'Amérique - terre du libéralisme - aux nouveaux
métiers de la hiérarchie de l'animation et de celle du
management.
Il ne faut pas réduire le promotionnel libéral à un
opportunisme arriviste de quelques individus qui deviennent
exemplaires avec leur repentance littéraire, gogos abusés puis
désabusés, qui auront vécu « la totale » : « papa ne me
comprend pas», «je m'éclate sur les barricades», «j'étais
bien con ». Que de variantes d'une même partition ! On
entend dire « ils ont réussi parce qu'ils ont trahi ». Tout au
contraire : ils ont réussi parce qu'ils ont été fidèles à eux-
mêmes, libéraux libertaires jusqu'à la moelle, radicaux du
Marais, du centre mou. Tout un ensemble doué de
l'indéniable talent de s'inscrire dans la nouvelle hiérarchie
sociale des deux encadrements de « la nouvelle société » :
l'animation et le management.
Car c'est toute la société qui est rénovée par ce double
contrôle du libéralisme, double création d'emplois. La
modernité n'est autre que le passage de la société sans
tertiaire - embryonnaire — à la société de la saturation du
tertiaire et du quaternaire, celle des métiers du culturel et du
mondain.
La jeunesse de France, déjà libérée de Poujade et de Salan
(OAS) - des deux populismes de la fin du mode de
production et de la fin du colonialisme - est alors totalement
disponible pour constituer la hiérarchie de classe de cette
nouvelle société. Un bel exemple de la disponibilité gidienne.
C'est toute une refondation de l'esprit public, un
basculement de la société française qui passe quasiment sans
transition de la Vieille France de la ruralité à celle de la
modernité.
Aussi peut-on reprendre cette généalogie du libéralisme
libertaire comme une « génération spontanée » qui rendrait
compte de tout un pouvoir d'auto-engendrement. On peut
proposer l'ensemble évolutif selon un tableau constitué
essentiellement à partir des apports de « Néofascisme et
idéologie du Désir » et de « Capitalisme de la Séduction ». Il
s'agit de constituer une anthropologie qui servirait de
référence à une éducation échappant à l'unité des contraires
du permissif et du répressif. Il s'agit en même temps de
reconstituer et de mesurer la pathologie de la civilisation du
libéralisme libertaire et de ne jamais oublier que le
narcissisme en est à la fois l'origine et le terreau. Le tableau
suivant peut figurer cet engendrement :
Double exploitation
servitude volontaire - O - schizophrénie sociale
@[supprimé] Alors tu la prends ta PLS?