Adieu l’autocritique, le doute, l’analyse des pulsions et symptômes, trop longs et onéreux à interroger sur un divan.
Trêve de responsabilité, chacun revendique une position victimaire. Les pervers narcissiques y excellent. Plaisir sadique, sentiment de puissance, d’impunité, éprouvés grâce au coup de poignard asséné à la véracité des faits, en se déclarant victimes de leurs victimes.
L’inconscient freudien s’exprime désormais à ciel ouvert. Sur le mode narratif le plus trivial, laissant la première place aux fantasmes et au déni, à l’étalage de soi, du linge sale familial sur la place publique.
Sous la plume de Yann Moix, nous voyons ressurgir la haine incestueuse pour le père et la haine meurtrière pour le frère rival. Les figures archaïques d’Œdipe, de Caïn et Abel, reviennent sous forme de règlements de compte calamiteux sur la scène publique contemporaine.
Une sacrée régression sous couvert d’exercice littéraire.
Dans une société qui ne croit plus en rien et ne vénère plus que l’Argent, les promos sur plateau télé et les chiffres de vente sont désormais le Saint Graal narcissique et financier des « écrivains » et « artistes » médiatiques.
Il ne s’agit pas de décréter qui, de l’auteur ou des acteurs involontaires de cet étalage de linge sale, détient la Vérité.
Je laisse à nos lecteurs le soin d’en discerner les contours en faisant quelques recoupements entre les déclarations des uns et des autres, notamment celle d’Alexandre Moix, qui ne manque ni de dignité, ni de bon sens analytique, ni de qualités d’écriture.
https://ripostelaique.com/moix-cest-moi-et-seulement-moi.html