On pourrait parler aussi de moeurs, de mode et de sape. De la fin 19éme jusqu'aux à ces dernières années, il faut croire que, s'agissant du maillot de bain féminin, les créateurs aient manqué toujours plus de tissu pour garnir l'anatomie de ces dames, de ce brin de décence sociale dont la société a repoussé les limites, jusqu'à normaliser en vertu ce qui fut jadis pris pour un vice, en des temps pas si lointains où les honnêtes femmes ne se mélangeaient avec les dévergondées.
La plage devenait donc ce lieu du rendez-vous innocent où la plastique des baigneuses était vue en dehors de toute sociologie discriminatoire.
Il y a bien eu ces années folles, où sans transition lente pour des yeux chastes et encore trop puritains, quelques couturiers ont pris un malin plaisir à tailler en-dessus de ce que la pudeur et la convenance, c'est-à-dire les coudes et les genoux, imposent à une bonne société qui bâtit aussi son statut d'honorabilité selon le vêtement qu'elle porte. Ou pas.
Plus récemment, tout comme l'avènement de la mini-jupe...Un corps que l'on ne cache plus, serait-il moins désirable ou susciterait-il une tentation de plus ?
Il faut dire que deux grandes guerres passèrent par là. Les femmes durent ainsi se libérer d'un carcan de conventions où d'une place exigüe qu'il leur était dévolu dans le passé, elles se sont chargées de leur propre émancipation. Et la mode fut un moyen pour elles d'affirmer leur féminité et le corps qui la constitue.
Est-ce qu'à une époque, montrer leurs seins, a été une manière d'affirmer leur volonté de se libérer davantage du corset psychologique qui les empêchaient encore de s'assumer en tant que femmes affranchies des contraintes sociales édictées seules par les hommes ?
C'est passé comme une lettre à la poste...
Et pourquoi donc la gente féminine décide-t-elle de garder désormais son soutien-gorge lorsqu'elle va à la plage ?
Cette génération a-t-elle pensé qu'à force de s'effeuiller, elle devenait exclusivement l'objet d'un désir, et veut-elle aujourd'hui redevenir absolument le sujet d'une autre sensibilité ?
Le féminisme ferait-il des concessions dans son rapport avec le regard des hommes. Nous nous sommes adaptés,
mais nous n'avons pas changé....Enfin, pour les vrais...Héhéhéhé.