«Professeur de philosophie à Trappes depuis vingt ans, j’ai été témoin de la progression d’une emprise communautaire toujours plus forte sur les consciences et sur les corps», écrivait-il en novembre dernier, juste après l’assassinat de Samuel Paty, dans une tribune publiée par l’Obs. ...
Pour Othman Nasrou, c’est la communication du maire de Trappes qui est «celle d’un pyromane». Le premier vice-président de la région Ile-de-France, «a appelé Didier Lemaire dès vendredi, pour l’assurer de (s)on soutien face aux menaces dont il fait l’objet». «Oui il y a des défis à relever à Trappes sur ces sujets!, appuie-t-il. Parler comme le fait M. Rabeh revient à mettre une cible supplémentaire sur le dos du professeur. Ça ne sert à rien de mettre en cause sa crédibilité, ça ne fait qu’attiser le risque de passage à l’acte. On ne veut pas revivre Samuel Paty!» S’il n’a «pas entendu» le maire qualifier l’enseignant de «raciste» et d’«islamophobe», «ça ne m’étonnerait pas de sa part», affirme Othman Nasrou. «Pendant la campagne électorale, j’ai moi-même fait l’objet d’un montage vidéo où je suis traité d’islamophobe, raconte-t-il. J’ai reçu des insultes et des menaces. M. Rabeh crée un climat délétère sur ces sujets».
Du côté du ministère de l’Éducation nationale, c’est «avec des pincettes» que l’on prend cette affaire qui «dépasse le sujet de l’école». «II était évidemment nécessaire que nous protégions physiquement ce professeur, souligne Jean-Michel Blanquer auprès du Figaro. Mais il faut analyser la situation, en distinguant ce qui relève de la sphère scolaire et ce qui n’en relève pas. Nous ne sommes pas du tout dans le cas d’un enseignant qui aurait des problèmes au sein de son établissement en raison de son positionnement». Dans son entourage, on confie ne pas être mécontent de voir ce professeur se mettre au vert.
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-professeur-de-trappes-qui-se-dit-menace-pour-avoir-denonce-l-islamisme-va-quitter-l-education-nationale-20210211