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Quels enjeux ?
Permettre à des lesbiennes de se faire engrosser sans contact avec un homme ? La belle affaire ! Si elles ont l’instinct voyageur et un peu d’argent, il leur suffit d’aller passer un week-end dans l’un des pays qui jouxtent la France. Ce qui est injuste, réservant l’opération aux plus fortunées.
Si elles veulent aller au plus simple, il leur suffit d’aller sur un site de banque du sperme, et il y a une exceptionnelle en Europe, de choisir en ligne les caractéristiques de l’enfant qu’elles souhaitent, jusqu’à la couleur des yeux, à la profession ou au Q.I. du donneur de sperme, de faire un virement par carte bancaire, et une semaine plus tard elles recevront par la poste une seringue qu’elle se contenteront de se glisser dans la mirabelle, et pour elle la question sera résolue. Au pire il leur faudra recommencer une fois ou deux de plus. Sans médecin ni service de Santé. Ni accord moral des excitées du missel. Et pour un prix relativement modique.
Encore plus simple et gratuit. Elles trouvent le copain qui acceptera de donner son sperme. Il viendra passer un moment chez elle, le temps de faire son don qui sera recueilli avec une seringue stérile. Sans aiguille évidemment. Et dans leur sachet, elles sont stériles. (Les seringues sont stériles, évidemment, pas les dames). La compagne de la dame, où la dame elle-même, se fera un plaisir de glisser l’extrémité de la seringue près du col de l’utérus de sa copine. Et il n’y a que l’intéressée et sa compagne qui auront prêté la main à l’opération. Aucun homme. Technique classique depuis longtemps entre homos, toujours volontaires pour le don de spermatozoïdes à une dame lesbienne, et les dames en question.
Un autre enjeu, c’est de permettre facilement la Gestation pour Autrui. Avec n’importe laquelle de ces techniques, une dame peut se retrouver empapaoutée et faire un enfant pour une autre dame qui, elle, ne pourrait pas s’en faire un. Et alors ? Le corps de chacun lui appartient, et le corps d’une femme n’appartient qu’à elle. Si elle souhaite donner l’un de ses reins, il n’y aura pas de problème. Si elle souhaite le vendre parce qu’elle a réellement besoin d’une somme importante, il lui suffit de passer une frontière, ce qui est son droit le plus strict.
Mais il y a encore plus évident pour justifier la gestation pour autrui. Si une dame a envie de se faire « saillir » par son voisin, il n’y a aucun problème. Il leur suffit de s’entendre sur le moment, et éventuellement sur le lieu. « Où est-ce qu’on se met ?». Le tiers des enfants nés dans le monde occidental, n’ont pas pour père biologique leur père putatif. Statistique incontournable, puisque découlant des incompatibilités sanguines. L’exercice est donc courant.
Mais si la dame veut se faire un peu d’argent de poche, rien ne l’empêche de demander au voisin de lui donner 100 euros en guise de « droit d’usage » de son vagin. La prostitution est parfaitement légale en France si une dame le désire, parce qu’elle est libre de faire ce qu’elle veut de ses fesses. Ce qui est tout à fait normal. Ses fesses n’appartiennent qu’à elle. Elle peut les louer à qui elle veut. La question de moralité est une autre affaire qui n’a rien à voir avec le fond du problème.
Mais il se trouve que l’organe génital d’une dame, je n’apprendrai rien à personne, est constitué de deux parties superposées. Un vagin, celui qu’elle loue à un monsieur si elle en a envie, même si avant elle n’est pas passée devant le maire avec le monsieur comme co-fornicateur officiel. Ou même si ils y sont passés. Un une seconde moitié de l’organe, placé au dessus de l’autre, en lien direct avec cet autre, et qui est son utérus. Celui qu’elle utilisera pour confectionner et peaufiner le bébé qu’elle est potentiellement en mesure de réaliser. Et c’est cet utérus, cette moitié d’organe, qu’elle « louerait » à une autre femme, si elle acceptait de faire un bébé pour elle, si cette seconde femme n’est pas en mesure de le faire elle-même. Si elle acceptait, oh horreur et calamité, de se livrer à la gestation pour autrui. À la GPA.
Mais si une femme est parfaitement libre de louer la première moitié de son organe génital, son vagin, à son voisin, il lui est interdit de louer la seconde moitié, son utérus, à sa voisine qui en aurait besoin. Et au moins autant besoin que l’accès de son voisin à un autre vagin que celui de sa régulière.
Le voisin a légalement le droit d’aller se masturber le gland à l’intérieur du vagin de n’importe quelle femme qui accepte l’opération, qu’elle l’accepte pour le simple plaisir, sous l’effet d’une pulsion naturelle, ou pour de l’argent. Mais la voisine, elle, n’a pas le droit de compenser l’impossibilité physiologique d’une autre femme de faire un enfant, en utilisant exactement le même organe que la dame tapineuse utilise légalement.
Un seul organe génital, composé de deux moitiés. La dame a le droit d’en louer une moitié, mais pas l’autre moitié. Y-a-t-il une logique dans cette histoire ? La Loi autorise la dame à louer la moitié qui sera destinée simplement au plaisir de l’homme. Au « repos et au délassement du Guerrier ». Mais ne l’autorise pas à louer à une autre femme l’autre moitié qui serait destinée à compenser une défaillance de la nature. Et comblerait le vide immense imposé à une femme par cette défaillance dont elle n’est pas responsable, mais qui l’empêche d’être l’égale des autres femmes.
C’est-à-dire, redondance volontaire, mais le rabâchage est la clef de la pédagogie, que pour une dame :
« J’ai le droit de louer mon vagin, la moitié de mon organe génital, à mon voisin, pour son simple plaisir. Ou pour le mien. Mais je n’ai pas le droit de louer à sa femme l’autre morceau de cet organe génital, de ce même organe génital, parce que cela choque la pruderie de gens qui n’ont pas compris l’importance et l’intensité de la douleur que le manque d’enfant génère pour une femme dans l’impossibilité d’utiliser son propre utérus à cette fin de procréation ».
Reste un dernier enjeu. Autoriser cette GPA pour un couple hétéro sans enfant, ou pour une femme seule qui le désire, est une chose. L’autoriser au « bénéfice » d’un couple d’hommes homos, est une autre affaire. À titre personnel, c’est la seule restriction que je retiendrais dans cette question. Pas pour des raisons morales, qui ne devraient rien à voir avec cette affaire. Mais c’est une autre histoire.
Tout cela pour expliquer à Merl que j’en ai parfaitement compris les enjeux. Mais que les excités du missel et des Évangiles, les pincés des émonctoires, les rétrécis du cervelet pour lesquels tout ce qui touche aux organes génitaux et aux mœurs sexuelles doivent rester étroitement contrôlé par les maîtres de conscience de la pensée ultra catho et torquémadiste du Moyen-âge, sont à côté de la plaque.