Le mariage est la cadre de l’amour? C’est vachement contemporain comme argument pour un conservateur, non?
conservateur ou non, ce n'est pas la question: je ne suis pas un homme de parti. Je défends la vision de l'Eglise que lorsqu'elle me semble bonne.
Je me cite: post4164320.html?hilit=%20castii#p4164320
Enfin, même le sens du mariage est oublié par nos amis. Voyons, la vision de l'Eglise, exprimée par exemple dans Castii Connubii par Pie XI en 1930:
1) Nous faisons une seule chaire donc nous pouvons procréer, même si ce n'est pas une obligation.
2) la lutte contre la concupiscence: devenir plus chaste. Nous faisons une seule âme, donc nous pouvons nous aider à devenir meilleur: le mariage permet de progresser sur le chemin de la vertu. Ma femme m'inspire un tel amour, que j'espère devenir meilleur, pour me rendre chaque jour un peu plus digne qu'elle; ainsi, je deviens chaque jour un peu plus digne de Dieu.
L'Eglise défend en fait la vision de la vieille femme qui apprend les subtilités de l'amour à Socrate, dans le Banquet: le véritable amour est éternel; il n'est bon que lorsqu'il porte sur un être bon; dans ce cas précis, il peut mener à la vertu, parce qu'il nous inspire ! C'est un amour fécond !!!
Pour ces raisons, la famille est gouvernée par l'ordre de l'amour grâce au mariage. Je vous épargne les arguments théologiques, comme d'habitude !
Par contre, les conséquences sur la structure de la famille vous intéresseront peut - être. L'homme est l'autorité suprême de gouvernement, et la femme, son associée - associée oui ! pas serviteur !- ; l'homme représente la tête, l'autorité, et la femme le coeur, l'amour. La famille constitue ainsi une petite société qui permet à l'enfant un apprentissage au quotidien de la vie de tous les jours, bénéfique pour la société: il faut qu'il intègre le partage, la frustration, la politesse... D'ailleurs, l'on pourrait se demander si l'enfant unique est une bonne chose...
N'oubliez jamais que l'Eglise essaie de proposer à chacun une voie menant au bonheur, en respectant et l'égale dignité des sexes devant Dieu, et leurs différences. La femme est associée de son mari, parce qu'une femme qui aime est dévouée.
Évidemment, pour que cela marche, il faut préparer son mariage: comprendre les difficultés qui nous attendent, avant de s'engager en toute liberté. Il faut essayer de se projeter dans l'avenir: l'époux ou l'épouse peut changer physiquement, mais aussi au niveau du caractère; il peut nous décevoir... ; de même, qu'il ne faut pas succomber à l'attrait de la nouveauté, une autre personne qui sur le moment paraît plus séduisante, même si dans le même temps, le désir sexuel s'amenuise... Ne réduisons pas l'amour à l'union des corps.
Le mariage est un projet de vie en commun qui engage et les époux, et leur descendance. Ce n'est que construire sa vie de famille ! Le divorce, c'est justement la dissoudre; d'autant plus s'il est suivi d'un autre mariage, même en en restant qu'aux rapports humains: multiplication des parentèles, donc dissolution des rapports humains: plusieurs foyers au lieu d'un.
Tous ces arguments me semblent audibles à l'oreille même des athées, non ? Si l'amour n'est pas quantifiable, on peut au moins en donner des preuves, qui toutes sont des sacrifices: l'engagement à vie; une éthique sexuelle en fonction du cycle menstruel de madame...
Que l'on s'y oppose au nom d'une autre vision de l'homme, ou de la femme, d'accord ! Mais ne détruisez pas sans remplacer ! Que le mariage ne devienne pas juste un contrat, et quelques avantages matériels: une porte ouverte à tous les abus que nous dénonçons depuis quarante ans.