Quelle serait la bonne politique israélienne, face a des gens qui ne cherchent pas le compromis, mais la destruction de l' état hébreu ?
Ce n' est pas moi qui le dis, c' est écrit dans leur charte.
Bonne question et comme vous vous en doutez, je n'ai pas la réponse. Sinon, je serais Prix Nobel de la Paix et j'exigerais qu'on m'appelle Monseigneur Courtial et votre Excellence, et je ne parlerais plus avec vous.
Le Bien étant le contraire du Mal, une "bonne" politique devrait d'abord consister à arrêter la mauvaise. Le Bien, nous le savons, est difficile à voir (Platon, dans un texte célèbre a dit qu'eu égard à la Vision du Bien, les Hommes étaient comme dans une Caverne obscure), mais en revanche, il est plus facile de percevoir le Mal.
Pour ce qui est le "la charte", j'imagine que c'est celle des années 70 (ou avant, celle de 1969, peut-être, je ne me souviens plus bien), qui préconise la disparition de l'Etat d'Israël ? La Charte du Fatah. Le fait que ce soit "Leur" Charte est déjà une approximation : cette Charte n'est pas la Torah et sa destination à l'Eternité (elle a 50 berges, la vieille!) et à s'imposer à Tous les Palestiniens, il faudrait voir. D'autant qu'Israël ne reconnaît pas le statut d'Etat ou d'autorité légitime au Fatah (et les Palestiniens non plus).
Nous revenons donc à ce que j'ai dit : ce fétichisme du texte, du titre, c'est quand même bizarre, puisqu'il émane d'une "autorité" à laquelle Israël n'a jamais reconnu la moindre autorité ! Alors qu'en même temps, les textes auxquels Israël accorde quelque autorité (comme ceux de l'ONU), il s'en contre-torche le fion allègrement.
Aspect sur lequel on ne me répond pas.
S'il y a quelque chose de pas clair et de confus là-dedans, je ne crois pas que c'est moi.
Deuxième observation, admettons (contre toute raison) que la Charte palestinienne soit un truc comme la Torah, une Loi intangible s'imposant à tout Palestinien en tant que Palestinien. Les Israëliens ont réclamé l'abolition de cette Charte (ou au moins l'article en question) et la reconnaissance officielle par les Arabes de l'Etat d'Israël. Les chiffons de papier, c'est bon pour les autres, faut croire.
Or, quelle est l'histoire de cette affaire ?
Je ne me souviens plus de la date exacte de la dernière (ou avant-dernière, plutôt) visite d'Arafat à Paris (et j'ai la flemme de chercher, de toute façon ce que je dis n'est pour vous que du blabla). On l'a interrogé là-dessus. Avec toujours l'argument : c'est vous qui bloquez les négociations, parce que vous refusez de retirer cet article de votre Charte.
Arafat a répondu que cet article était caduc. Les journalistes avaient remarqué qu'Arafat, qui s'exprimait en arabe et qui ne parlait pas le français, a dit sa phrase en arabe et qu'ensuite il a prononcé, en français, le mot "caduc". S'exprimant à Paris, il avait dû demander le terme exact en français, et il y avait eu après quelques jours de bavardages sur le sens exact de "caduc".
(pour faire court, en latin : tomber. Désigne quelque chose qui tombe, comme les feuilles de certains arbres et, en Droit, une disposition qui bien qu'écrite, a cessé d'exister, qu'on n'applique plus).
Réponse d'Israël : c'est pas assez, que ce soit "caduc". Il faut qu'il s'humilie, il faut qu'il dise à ses troupes qu'il a eu tort de bout en bout, il faut qu'il vienne à fond à Canossa, etc.
Que voulez-vous qu'il fît ?