Peut être parce qu'ils ont été chassé par des immigrés prétendant être les descendants de réfugiés juifs ayant fui les combat en l'an 70 de notre ère. Soit non pas 70 ans après, mais près de 2000 ans.
Ils ne sont donc pas les seuls contrairement à ce que vous affirmez.
Shlomo Sand cite Ben Gourion, arrivant en Israël et déclarant : ces Arabes doivent être les vrais descendants des Hébreux. Ce qui est beaucoup plus probable qu'un Russe ou un Polonais, je vous assure.
Ce que je vais dire maintenant est un peu une plaisanterie, mais les plaisanteries ne sont pas non plus complètement innocentes : les Palestiniens ressemblent tout de même beaucoup à ce qu'on dit d'eux dans la Bible. Dieu râle quand même beaucoup sur le fait que ce peuple (les Hébreux) a, comme Il dit, la "nuque raide". Très difficile à asservir, à faire baisser la tête, Sa Loi, Il n'arrive pas à l'imposer. Théoriquement, Il est Le plus fort, Le Plus grand et ainsi de suite, mais ce n'est pas si simple quand même, ils font ce qu'ils veulent (=des conneries, presque toujours) et ils refusent de se soumettre. Et plus on fait des efforts pour être costaud, plus ça résiste de l'autre côté.
C'est les vacances et vous savez ce qu'il en est : quand on n'a pas la possibilité de partir (cette année, la phynance est piteuse), on fait des bêtises.
M'interrogeant sur la question de ce qu'on appelait les "Juifs charnels" (ceux qui appuient leur judaïté sur la descendance), je me suis procuré le livre d'Emmanuel Lévinas intitulé tout simplement Etre juif. Le texte qui porte ce titre (une soixantaine de pages) est suivi d'une lettre à un ami Juif où l'on peut dire que l'enthousiasme sioniste de Lévinas est extrêmement modéré.
Pour ce que j'ai cru comprendre, c'est-à-dire, s'agissant de Lévinas, à peu près un mot sur 28, mais ça, on a l'habitude, il n'y a rien sur la chair. Tout à fait différent de son pote Buber pour qui il y aurait un "sang" juif (Sand parle de cela aussi dans son bouquin : il ne traite pas Buber de nazi, mais c'est tout comme).
Lévinas parle de l'élection (peuple "élu") mais je n'ai pas compris ce qu'il en dit, qui est elliptique (en plus).
Les choses que j'ai mieux comprises se rapportent à ce qu'il dit de la temporalité, de "être Juif" comme un rapport au temps. Je comprends mieux parce que c'est lié à Heidegger et que j'ai lu Heidegger (comprenant un mot sur 22, donc un peu plus).
Et là, il se livre à une opération assez étonnante ! Il recycle la critique (ce n'est pas le mot juste, mais on va simplifier) heideggerienne de la métaphysique de la "présence", de l'être comme être présent, pour l'imputer au christianisme !
Trop fort, le mec.
Le christianisme serait donc surtout la parousie, la venue à la Présence, et le Dieu chrétien un Dieu présent, alors que le judaïsme serait la poésie de l'origine, c'est-à-dire un rapport à un passé comme passé (et qui ne se présentifie pas).
Mais ce n'est qu'une première lecture, c'est le genre de choses qu'il vaut mieux reprendre tranquillement et aussi décontrasté de Garcimore.
Je vais le relire sans doute, mais pas tout de suite. Les ouvrages philosophiques (je n'étais pas sûr que c'en était un, d'après le titre, j'avais pensé que c'était un truc plus ou moins militant) ne sont fructueux que si on les lit avec des questions. Si l'on n'a pas de questions à poser, ces lectures sont parfaitement inutiles en ceci qu'elles dispersent l'attention au lieu de la concentrer.