L'évaluation suivante du programme fiscal de Sarkozy peut changer au cours de la campagne, mais sur les points que je considère importants, voilà ce que je trouve pour l'instant: sur une échelle rouge-orange-jaune-vert (du plus mauvais au meilleur), Sarkozy a un score orange sur 2 points, et rouge sur 4 points:
Évaluation du programme fiscal de Nicolas Sarkozy
Notre analyse du programme fiscal de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2017:
Allègement de la fiscalité du travail
25~30 milliards Si Nicolas Sarkozy se prononce pour une réduction de la fiscalité du travail, ce qu'il propose est largement insuffisant et la façon dont il veut mettre en œuvre sa réforme au mieux ne donnera simplement pas les résultats escomptés. C'est insuffisant, parce que son "choc fiscal" ne représente qu'environ 3% de la masse des prélèvements obligatoires. Aussi, la baisse de la fiscalité du travail telle que N. Sarkozy la propose ne bénéficiera pas aux salariés. Le mode de financement de cette réduction fait qu'elle ne saurait être soutenable dans le temps, car soit il faudra faire des coupes radicales dans les dépenses publiques, ce que la majorité des français n'accepteront pas sur le long terme, soit la dette publique augmentera encore plus, et il faudra bien un jour payer la facture.
Définition de la fiscalité du travail
Aucune. À notre connaissance, N. Sarkozy n'a jamais communiqué une définition précise de la fiscalité du travail. Dans la pratique, les mesures proposées par N. Sarkozy incluent les contribution sociales patronales, ainsi que ce qu'il appelle un "assouplissement" en ce qui concerne le travail des salariés, incluant des heures travaillées plus longues et plus de flexibilité pour l'employeur dans la durée des contrats de travail.
Position de principe d'abolir la fiscalité du travail
Seulement au profit du patronat. La seule position qui est claire et constante chez N. Sarkozy est de vouloir favoriser les entrepreneurs (ce avec quoi nous somme d'accord) mais souvent aux dépends des salariés (ce que nous lui reprochons): baisse de prestations sociales, augmentation des heures de travail, augmentation de la précarité de l'emploi, etc. Les salariés semblent toujours devoir payer les frais des réformes.
Fait bénéficier les salariés de la défiscalisation du travail
Seules les charges patronales sont diminuées. Nous sommes d'accord avec les mesures de défiscalisation du travail, sous forme de baisses de charges sociales. Cependant, il semble qu'il soit toujours question de baisser les charges sociales patronales, mais jamais de baisser les charges sociales salariales. Dans l'immédiat, le salaire des employés n'augmenterait donc pas.
Transfert de fiscalité au profit d'une fiscalité verte et organique
Non. Baisses fiscales financées par la dette et réduction de dépense. N. Sarkozy n'adopte pas du tout le principe de transfert de fiscalité, en défiscalisant le travail d'une part, et créant de nouvelles taxes organiques pour compenser au moins une partie du manque à gagner. Sans aucune compensation avec une fiscalité plus juste, N. Sarkozy n'aura jamais les moyens de faire une réduction massive de la fiscalité du travail. Ainsi son programme ne pourra pas avoir l'impact nécessaire pour désengorger le marché du travail.
Crédibilité
Aucune en matière écologique et sociale. En matière de fiscalité verte, N. Sarkozy a aucune crédibilité. Il n'a pas tenu les promesses qu'il avait faites en 2007 à Nicolas Hulot. Il semble adopter des positions politiques en fonction des aléas électoraux de certains partis. Quand à sa tentative avortée d'instaurer une taxe carbone en 2009, il y a des airs de déjà vu: c'est le Conseil Constitutionnel qui a retoqué la loi parce que celle-ci ne s'appliquait qu'aux particuliers mais exonéraient les industriels.
Source: Le programme fiscal de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2017..