James
C'est juste. Ca ne peut pas rentrer dans une politique.
Au plan juridique, on voit la difficulté : comprenez, monsieur le juge, j'ai eu peur et j'ai bien le droit, alors j'ai tiré une balle dans la tête du mec qui m'a fait une queue de poisson sur l'autoroute, ou que le dealer du bas de l'immeuble vende de la dope à ma fille, etc. Comment ça, pas proportionné ? Il est où votre trouillomètre qui dit ce qui est proportionné ou pas, dans la peur ?
Le seul domaine où l'idée me semble intéressante, c'est l'éthique de la responsabilité - telle que développée en particulier par le théologien (ou philosophe) allemand Hans Jonas, dans son maître livre Le principe responsabilité. Il parle d'une "éthique de la peur", d'une sorte non pas de droit, mais au contraire de devoir de peur. C'est une sorte de principe de précaution par rapport aux dangers et enjeux de la technologie moderne, et qui prend l'allure (paradoxale) d'un devoir de peur eu égard à ce qu'il appelle le "méliorisme".