Est-il normal que, cinq ans après cet attentat, je doive continuer à me balader avec des hommes armés en plein cœur de Paris, alors que je suis pacifique ?
Vous avez dit que votre vie a basculé dès votre retour en France, le lendemain, le 8 janvier. Pourquoi ?
Avant même de prendre l’avion, le consulat de France à Casablanca m’avait contactée pour me signifier ma mise sous protection et me demander de venir dormir à la résidence - pour mieux assurer ma sécurité -, ce que j’ai refusé. Le lendemain, dans l’avion, j’ai reçu un SMS: «Je suis votre officier de sécurité, je vous attends sur la passerelle. J’ai un béret, vous me reconnaîtrez.» J’avais déjà eu une fatwa officielle des oulémas marocains (suite à l’organisation d’un pique-nique au Maroc pendant le ramadan, NDLR), mais là c’était différent, la menace venait d’une nébuleuse internationale et était beaucoup plus inquiétante. Alors oui, bien sûr, ma vie a basculé mais elle a fini par reprendre ses droits, même si, depuis, je suis toujours accompagnée d’officiers de sécurité.
https://www.lefigaro.fr/international/zineb-el-rhazoui-l-attentat-de-charlie-un-crime-politique-et-ideologique-20200830