Elle n'a de cesse de combattre l'obscurantisme, le fondamentalisme et le fanatisme des religieux de tous bords, mais forcément surtout des islamistes. Et elle en paie le prix, devant vivre sous (forte) protection policière en permanence. La journaliste et militante des droits de l'homme Zineb El Rhazoui était l'invitée des Grandes Gueules ce vendredi sur RMC, pour évoquer son livre 13, Zineb raconte l'enfer du 13 novembre (Ring éditions), qui recueille des témoignages de victimes des attentats de Paris. Elle-même, journaliste de Charlie Hebdo, a échappé à l'attentat commis par les frères Kouachi le 7 janvier 2015 parce qu'elle était en vacances. Alors que le terrorisme islamiste a une nouvelle fois frappé, cette fois à Bruxelles, mardi 22 mars, la franco-marocaine a appelé à ne rien lâcher face à la montée de l'islam radical en France.
"Il faut condamner les textes qui appellent à commettre des attentats"
Et dans ce combat, elle estime que "les imams et les encadrants des musulmans ont un grand rôle". "Nous avons ces prétendus imams modérés qui viennent condamner les attentats, soi-disant pour donner une bonne image de l'islam de France, dénonce-t-elle. Mais on n'a pas besoin que ces gens-là condamnent ces attentats, puisque ce sont des crimes de masse punis par la loi. On a plutôt besoin qu'ils condamnent les textes religieux qui appellent à commettre ce type d'attentats. On a besoin de rompre avec cet hypocrisie qui consiste à dire : 'je condamne les attentats, mais l'urgence c'est qu'il n'y ait pas d'amalgame'".
"La seule chose qui puisse être faite, c'est de dire: 'voilà ce que dit le Coran, mais aujourd'hui nous vivons en 2016 et tout ce qui est contradictoire avec (la loi de la République et la laïcité), on s'en fout'", ajoute Zineb El Rhazoui.
"C'est naturel d'avoir peur de l'application de l'islam tel qu'on le voit aujourd'hui"
La journaliste rejette d'ailleurs le terme même d'islamophobie. "Il faut arrêter d'être pris en otage par le chantage identitaire au racisme et à l'islamophobie. Un concept que je rejette, d'ailleurs".
"La phobie étant la peur rationnelle, très sincèrement, la peur du terrorisme et de l'application de la charia est quelque chose de rationnel et justifié. On a le droit d'avoir peur d'une religion, et c'est très naturel d'avoir peur de l'application de l'islam tel qu'on le voit aujourd'hui".
"Je viens d'un contexte où lorsque vous tenez un discours critique envers l'islam, on vous dit que vous êtres un apostat, un mécréant, et vous allez en prison, vous avez des fatwas sur le dos etc. Et quand vous êtes en démocratie, on vous taxe d'islamophobe ? Mais pour moi ce sont les deux faces de la même médaille", s'est agacée la militante, qui a plusieurs fois été arrêtée au Maroc pour ses enquêtes sur les libertés individuelles dans le Royaume.
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