Faut ne rien connaître de l'Histoire ou alors être complètement à l'ouest, sans mauvais jeu de mots, pour établir un recoupement même partiel entre la campagne de viols sur des citoyennes du Reich menée par les soldats de l'Armée Rouge, au terme de l'opération Bagration lors de la grande reconquête et de la marche finale sur Berlin, et les agissements d'une bande de sauvages lors des célébrations de fin d'année sur leurs descendantes.
De suite, pour couper court aux sempiternelles criailleries locales des bonnes consciences de service, évidemment qu'un viol reste un viol, qu'une traumatisée n'a de semblable dans sa détresse qu'une autre traumatisée, et que les agissements de tous les porcs relèvent toujours et quelles que soient leurs cibles de la même abjection hautement coupable.
Sauf que.
Les soviétiques qui déboulent en Allemagne en 45 y parviennent au prix d'une terrible campagne qui leur coûtera encore 80 000 hommes rien que pour la quinzaine de l'assaut de Berlin, théâtre de nombreux crimes sexuels par la suite, on le sait. Les Allemandes sont certes pour eux bien évidemment des femmes mais ce sont avant tout les mères, tantes, épouses, soeurs des hommes de troupe d'un Reich qui aura capturé 5,5 millions de leurs frères depuis 41 pour ne leur en rendre que 2 millions en 45. Et dans quel état.
Quelques faits.
A Auschwitz I, ce sont les prisonniers soviétiques qui ont servi les premiers à valider le processus Zyklon B.
A Mauthausen, le gauleiter Eigruber dut faire face aux vives protestations des populations locales qui se plaignaient de ne plus disposer d'eau potable tant toutes les sources et rivières sur des km² charriaient le sang des soviétiques passés sous ses armes. 60 000 furent supprimés en quelques mois.
A Gross Rosen, la soupe des captifs était composée de l'eau d'un étang et de l'herbe des prairies adjacentes : 80 000 soviétiques morts d'épuisement en quatre mois.
On pourrait multiplier à l'infini les exemples relatant le traitement dont jouirent les soviétiques de 41 à 45 en Allemagne. Alors réclamer de la part de leurs libérateurs beaucoup de considération pour les femmes "ennemies" qu'ils croisaient est sans doute très recevable moralement, mais totalement illusoire dès lors qu'on replace les faits dans le contexte tragique qui les façonnait alors.
Alors je me demande bien en quoi, cette bande de gueux, déserteurs de ce qui aurait dû être leur cause nationale, placés dans un confort très largement supérieur à celui qu'ils s'étaient procurés par leur travail dans le fourbi qui leur servait originellement de pays, auraient dans leurs agressions salaces et lâches contre celles qui indirectement ou directement les hébergent, les lavent et les nourrissent, quelque chose à voir avec ceux, criminels sexuels ou non, qui ont tout de même libéré le monde du nazisme.
Comparaison plus con, on ne peut produire.