Jean-Pierre
S’opposer est tellement plus confortable, en ayant fait des constats avant tout le monde, quitte à passer pour une facho.
Le risque pour elle est que, dorénavant, beaucoup partagent ses thèses. Elle n’a plus le monopole de cette contestation-là, et n’a donc plus de débat à ouvrir pour scander ce que les séraphins de la politicaillerie ont voulu ignorer pendant des années, sans volonté d’infléchir leur tendance à un irénisme programmé pour ne pas faire de vague au sein de la société française.
La copie ne vaut pas l’original, certes, néanmoins son brevet de sentinelle éveillée est dépassé .
C’est Bardella qui a les clés de ce parti. Elle, bien sûr, reste la cheffe du Rn, et demeure la porte-parole
d’un électorat conséquent, et en tant que responsable politique engagée, elle peut espérer de la gratitude de la part de ses fans, ainsi que des déçus déconfits et oublieux, ces cocus magnifiques qui se laissent encore séduire par l’idée que l’intention louable vaut l’action salutaire...A l’occasion des élections Européennes, pourquoi pas.
Fera-t-elle bouger l’UE dans le sens de la souveraineté française ?
Si oui, peut-être un ballon d’essai en vue des présidentielles de 2027, mais faut-il encore que les Français ne voit plus en elle, la postulante sans caractère qu’elle fut au second tour des deux précédentes élections...
Elle a montré qu’elle n'avait pas l’étoffe d’une présidente forte et sûre de la pertinence de son programme. On a pu la voir à l’oeuvre dès lors qu’elle se devait de défendre ses positions pendant les débats. Et en dehors de lister le bilan désastreux de son concurrent, lorsqu’elle ne craint pas de le faire, qu’a-t-elle à proposer ? Rien d’intelligible, sinon à relayer le mécontentement, voire la colère d’une grande partie des Français à l'encontre de ceux qu’ils ont élus par défaut, et dont la confiance est conditionnée, en désespoir de cause, aux petits avantages que les gouvernants en place savent octroyer en cas de crise franco-française.
Elle demeure un personnage éminent de la vie politique, c’est sûr. Elle a eu ses traversées du désert, ses heures de gloire, et ses compagnons de route parachèveront son oeuvre en lui décernant un titre honorifique...parce qu’elle le vaut bien ? Autant que les médiocres qui ont présidé, avant elle, aux destinées de la France, durant ces dernières décennies...