Celui qui n'est jamais loin et vers lequel vous revenez souvent ?

A part aux chiottes, je lis rarement deux fois la même chose.

le littré de poche je sais, c'est con mais je n'ai rien trouvé de meilleur. à part peut etre le dictionnaire historique de la langue française mais je ne peux pas risquer de m'endormir en le lisant, je ne l'ouvre que posé sur une table nickelle. c'est un trésor.

... Nan, je déconne. C'est celui là, je trouve que c'est une vraie bible => http://www.amazon.fr/Comment-devenus-po ... 2268072908

les sympathies de votre nature ça...

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Quel est votre livre de chevet ?

courtial

[supprimé]

Jugement d'une totale mauvaise foi. Comme on entend dans les déclarations que j'ai mises, on s'en fout, de l'anecdote, de l'histoire. Chez Céline, c'est 500 pages sur comment Bébert enfile Simone, c'est pas plus intéressant. Quoique dans Mort à Crédit, il se masturbe surtout, sans trop conclure... Comme Jeannot, j'apprends des mots : un rassis, par exemple, pour désigner une branlette, je ne l'ai pas vu ailleurs. Il en parle beaucoup dans Mort à Crédit pour expliquer ce que lui fait son espèce de nurse, d'hôtesse, dont le nom m'échappe à l'instant. Bref, Loulou se branle, c'est pas vraiment plus attirant comme thème que les fantasmes proustiens.

PS : sur l'homosexualité de Proust, Jean-Yves Tadié (le meilleur spécialiste actuel) dit qu'il préférait les hommes, mais sans avoir jamais rien consommé. Lorsqu'un homme lui plaisait vraiment, il lui demandait une photo de lui. Je ne fais pas de dessin sur la suite ?

courtial

[supprimé] Proust, j'ai essayé... Un seul livre. Ennuyeux, des phrases interminables... Je ne me rappelle plus lequel d'ailleurs, c'est dire.

Les longues phrases, c'est comme le revers le long de la ligne au tennis : ça paraît d'abord impossible, mais ce n'est qu'un coup à prendre. Et ça finit par sembler naturel. Proust (Céline aussi) fait partie des rares écrivains avec qui on apprend à lire. Houellebecq a ça aussi, c'est pour ça que c'est un grand écrivain.
Pour le jugement de Céline, il trouve Proust "tarabiscoté" et écrivant dans une langue qui n'est pas le français, mais un décalque direct du yiddish. Raison pour laquelle on ne comprend pas et qu'on s'ennuie. (La mère de Proust était juive. Complètement assimilée, Proust ne s'est jamais imaginé une minute comme un Juif. Ils en prennent pour leur grade dans la Recherche, mais on ne le reproche pas à Proust, dreyfusard militant de la première heure).
Mais Céline a ses façons de voir. On l'embête, on le persécute parce qu'il est goy, etc.

[supprimé]

Vipère au poing, tout le monde connaît ou en a entendu parler. C'est un livre d'Hervé Bazin de 1948 dans lequel l'auteur parle de son enfance et de ses relations avec une mère autoritaire et sadique.

Je connaissais cette histoire pour avoir vu les film et téléfilm, mais jamais je n'avais ouvert le livre. C'est chose faite, et j'aime beaucoup le style d'écriture, même s'il est classique.

Depuis quelques années, j'essaie de lire les classiques de la littérature française que j'intercale entre deux romans et un bouquin de société ou d'histoire.

L'un des rares que je n'ai pas réussi à lire, c'est Le contrat social. Je l'ai trouvé illisible : je ne comprenais pas ce que je lisais... Je l'ai rapidement refermé et rangé dans un carton.

Le bouquin de Marc Bloch, L'étrange défaite, n'était pas non plus des plus simples à lire, mais je l'ai tout de même terminé. Bon, le mec est universitaire, ceci expliquant cela...

[supprimé]

À propos de vipère au poing, j'ai été très déçue quand j'ai appris qu'il n'y avait que peu d'éléments d'autobiographie dans ce livre.
Concernant le téléfilm avec Alice Sapritch dans le rôle de folcoche, c'est Bazin lui-même qui avait exigé que ce soit elle. Elle est inoubliable dans ce rôle de mère castratrice et maltraitante.

courtial

[supprimé] Depuis quelques années, j'essaie de lire les classiques de la littérature française que j'intercale entre deux romans et un bouquin de société ou d'histoire.

L'un des rares que je n'ai pas réussi à lire, c'est Le contrat social. Je l'ai trouvé illisible : je ne comprenais pas ce que je lisais... Je l'ai rapidement refermé et rangé dans un carton.

Rousseau partageait ton point de vue, il a pratiquement renié ce bouquin et dit qu'il faudrait le réécrire, ce qu'il n'a pas fait mais il a dit. Le style est sec, abstrait, aridité qui nous fait fermer le livre. Cela vient surtout du fait de choisir une méthode "synthétique" (ici dans le sens que l'on part des principes pour en venir aux conséquences, la démarche opposée, celle qui remonte de la conséquence à l'origine -méthode "analytique", disons - étant bien plus intéressante pour le lecteur. Mais avec une force démonstrative plus faible).
Tu as essayé le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ?
Celui qu'on abrège le DOI (le gros Doi ?).
C'est plus difficile à remettre direct dans le carton. Même si on n'est pas d'accord, on est quand même un peu interpellé et l'on se dit qu'il faudra y revenir.
Mais surtout de chez surtout, c'est écrit dans la grande langue de Rousseau quand il s'y met, c'est-à-dire un des plus grands prosateurs de la langue française, ceci à l'époque où elle fut la plus belle (à la fin du dix-huitième siècle).

[supprimé]

"la Bible dévoilée: Les Nouvelles révélations de l'archéologie " d'Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman
"Le choc des Civilisations" de Samuel Huttington
"Lève-toi et tue le premier" de Ronan Bergman (excellent celui-ci)
"Le communisme est-il soluble dans l'alcool ?" d'Antoine et Philippe Meyer

[supprimé]

[supprimé] "la Bible dévoilée: Les Nouvelles révélations de l'archéologie " d'Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman

Celui-là je l'ai lu, il est extrêmement bien documenté. Livre polémique s'il en est.

[supprimé]

[supprimé] La science des 2 chercheurs/profs ne fait pas bon ménage avec l'obscurantisme religieux. Une saine lecture à recommander @katou , @chevalier-du-temple et semblables.

[supprimé]

[supprimé] Je crois que c'est sa mère qui lui a inspiré le personnage de Folcoche.

Je connais la version avec Catherine Frot, une extraordinaire comédienne.

courtial

[supprimé]

J'ai un souvenir de lecture ancien, je peux me tromper mais Vipère au poing, ça devrait être interdit aux plus de 16 ans. Cette Folcoche n'a aucune excuse, est intégralement mauvaise, c'est un monstre. Cela convient aux emportements et aux émotions unilatérales (sans nuance, sans complexité) de l'adolescence, mais passé cet âge, on apprend, normalement, que le monde est un peu plus compliqué.
La remarque de Raphaelle est très intéressante (car paradoxale) : sa déception devant le fait qu'il n'y a pas de réalité autobiographique particulière derrière le personnage ou les situations qui sont narrées. Déception qui vient, je pense, du fait que c'est écrit comme un témoignage - et qu'on s'imagine toute la somme de vécu qu'il y faut etc. - , alors qu'en fait c'est purement rhétorique. Le talent de Bazin serait donc plus celui d'un comédien - d'un simulateur, d'un affabulateur, d'un mytho - bien plus que le talent d'un écrivain.

[supprimé]

courtial

Tu es toujours un peu dans l'excès, cher Courtial.
Il y a toujours du vécu dans Bazin. Il disait : "20% de vécu et 80% de roman" (enfin je ne suis pas certaine des chiffres)
Oui on est un peu déçu parce que on se sent tellement proche du petit garçon dont on partage la révolte qu'on se sent un peu floué d'apprendre qu'il brode beaucoup.
Toujours est-il que Bazin a eu des relations très difficiles avec sa mère. L'histoire de la claque qu'il se prend de celle-ci quand il descend du train et qu'il voit sa "maman " pour la première fois, il assure que c'est vrai.
Sapritch qui était très provocatrice disait qu'elle aimait Folcoche, qu'elle comprenait cette femme qui, par convenances, n'avait pu mener la vie qu'elle voulait
Bazin, qui a passé une bonne partie de sa vie à régler son contentieux avec sa mère à travers les femmes qu'il a connues disait à la fin de ses jours qu'il comprenait mieux cette femme et qu'il ne lui en voulait plus, je crois.
Folcoche est le prototype de la mère maltraitante et castratrice.
Et cet enfant qui tient une vipère dans son poing, qui l'étouffe en disant "je te tiens, Folcoche, je te sers la gorge" (un truc comme ça) est l’emblème de la révolte contre un parent sadique.

Quand on relit le livre, on s'aperçoit qu'il n'y avait pas de vraie perversité chez cette femme parce qu'elle annonçait la couleur et ne se faisait pas passer pour une sainte de vitrail.

[supprimé]

courtial Tu as essayé le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ?

Pas vraiment, non. Et j'avoue que relire du Rousseau, aujourd'hui, heu... Pas trop envie.

Je me rappelle d'ailleurs que, déjà, la très longue préface du livre m'avait déjà posé quelques problèmes de concentration... Ça aurait dû m'alerter.

[supprimé] Quand on relit le livre, on s'aperçoit qu'il n'y avait pas de vraie perversité chez cette femme parce qu'elle annonçait la couleur et ne se faisait pas passer pour une sainte de vitrail.

Une méchante femme en somme, qui fait payer à ses enfants le fait qu'on lui a imposé sa vie.

[supprimé]

Oui je suis d'accord.. Folcoche est une peau de vache.
Mais les vrais pervers sont des individus beaucoup plus dangereux car ils cachent leur jeu.
Le pervers se drape dans la respectabilité, il a besoin de piller la vie de l'autre. Il se nourrit de la souffrance qu'il impose à sa victime. Il a besoin de faire du mal pour se sentir exister, pour se donner l'illusion d'un pouvoir. Le pervers n'a pas d'empathie, pas de remords.
Il s'identifie au personnage qu'il met en scène, à l'image qu'il donne de lui-même.
Le pervers est un monstre. Folcoche, elle, est plutôt une femme à plaindre.

courtial

[supprimé]

Je m'en veux d'être pressant, mais j'insiste : IL FAUT lire Rousseau. Ses pensées politiques et son idéologie t'emmerdent ?
C'est pas une raison.
A son époque, il était surtout connu comme l'auteur de La Nouvelle Héloise, un best seller du moment. Je ne l'ai pas lu, donc pas de commentaire perso, mais c'était ce qu'on appellerait aujourd'hui une très bonne opération éditoriale.

Il s'est surpassé dans ce qui est à mes yeux son chef-d'oeuvre : Les Confessions. . où on trouve le paroxysme de son arrogance et de sa force. Ecrire des "confessions" est d'abord arrogant, puisque cela veut dire se confronter à Augustin, quand même. C'est Augustin qui a écrit des Confessions - que j'ai lues, celles-là, qui sont géniales, comme Augustin.
Ceci pour l'arrogance, mais pour la force, sa capacité de production intellectuelle est étonnante, ainsi que sa manière d'inventer du concept.
Par exemple, l'éducation, qu'on présente aujourd'hui (avec raison), comme une question essentielle, on peut être d'accord ou pas, mais le passage par Rousseau est intellectuellement inévitable. Il a raison ou pas, on peut en discuter, mais le fait est qu'il a ouvert tout un champ, tout un univers de réflexion en posant la question de l'éducation avec les termes qu'il a introduit et qui ne peuvent être ignorés que des superficiels et des mous encéphaliques.
Il faut regarder ses propositions, rejeter les éléments d'erreur qu'elles contiennent, travailler sérieusement.

[supprimé]

[supprimé] Le pervers se drape dans la respectabilité, il a besoin de piller la vie de l'autre. Il se nourrit de la souffrance qu'il impose à sa victime. Il a besoin de faire du mal pour se sentir exister, pour se donner l'illusion d'un pouvoir.

Toute ressemblance avec des personnages existants est purement fortuite.

jack127

[supprimé] Folcoche est une peau de vache.

[supprimé] Folcoche, elle, est plutôt une femme à plaindre.

No comment.

katou

[supprimé] Il a besoin de faire du mal pour se sentir exister, pour se donner l'illusion d'un pouvoir. Le pervers n'a pas d'empathie, pas de remords.

Le pervers veut faire payer aux autres les prix de sa propre existence qu'il n'a jamais désirée. Son moyen le plus efficace est le pouvoir sur les autres, nuire aux autres est sa façon d'appliquer ce pouvoir. La "jouissance" du pervers est de combler le vide de sa vie qu'il estime absurde en pourrissant/anéantissant celle des autres.
Séduction, manipulation, pouvoir.

courtial

[supprimé]

Oui, mais faut surtout que le pervers accroche un peu sa victime. Il faut qu'il se fasse aimer, au moins par saccades, intermittemment. Le type (1) qui terrorise sa femme à force d'humiliations, de vexations, de maltraitance, en somme, il arrive à la retenir en se faisant gentil et aimant de temps à autre, exprimant des regrets (imaginaires), faisant un petit cadeau pour se faire pardonner, mettant leurs excès sur le compte de l'amour et surtout, là est la perversité suprême, le faisant croire à leur victime elle-même.
Rien de tel chez Folcoche, qui ne cherche pas à se faire aimer, même sur le mode "à éclipses" que j'ai esquissé. . Elle n'a même pas l'idée de lui proposer le classique mais efficace : "mais je fais ça pour ton bien". C'est-à-dire "je t'aime et pour cela je t'interdis une soirée avec les potes à 8 jours du Bac".

(1) On devra peut-être me compter au nombre des woke ? J'ai mis "il". Je constate que parmi ceux qui peuvent être diagnostiqués psychiâtriquement "pervers", il y a plus de 80% de mecs, je dis ça je dis rien.

[supprimé]

courtial Rien de tel chez Folcoche, qui ne cherche pas à se faire aimer, même sur le mode "à éclipses" que j'ai esquissé.

Je ne vais pas me lancer dans l'analyse psychologique du personnage, je ne sais pas faire. Comme dit plus haut, Folcoche est quelqu'un qui a subi sa vie et qui le fait payer en retour à ses enfants. On a tous plus ou moins connu ça en recevant de nos parents une partie de l'éducation qu'ils ont eux-mêmes reçue.

Les rapports de Folcoche avec son fils sont assez simples en fait, ils ont le même caractère, ce sont les mêmes. C'est d'ailleurs pour ça que le gamin, devenu ado, arrive à la piéger et à finalement la manipuler bien malgré elle en retournant le père, père qui jusqu'alors était sous la coupe de sa femme, plus ou moins. Le père, c'est le diplomate qui apaise les tensions tardivement.

Rousseau, c'est non.

[supprimé]

courtial Oui, mais faut surtout que le pervers accroche un peu sa victime. Il faut qu'il se fasse aimer, au moins par saccades, intermittemment.

Pas forcément. La perversité peut s'exercer en dehors de toute dépendance affective. Confert le harcèlement moral au travail.

[supprimé]

[supprimé] Les rapports de Folcoche avec son fils sont assez simples en fait, ils ont le même caractère, ce sont les mêmes. C'est d'ailleurs pour ça que le gamin, devenu ado, arrive à la piéger et à finalement la manipuler bien malgré elle en retournant le père, père qui jusqu'alors était sous la coupe de sa femme, plus ou moins. Le père, c'est le diplomate qui apaise les tensions tardivement.

Tu as tout à fait raison. Ils ont des caractères assez proches.
Oui je me rappelle maintenant, elle avait cherché à l'accuser d'un vol - je crois.
Par contre, je ne me rappelais plus qu'il avait pu retourner le père. Ce dernier était décrit comme un faible. Me rappelle de sa collection de papillons.

danielle49

J'ai 2 livres de chevet, plus exactement 2 livres qu'l m'arrive de relire fréquemment ;
Agamemnon d'Eschyle, et Le Désert des Tartares de Buzatti.
Il m'arrive de relire souvent "plaidoyer pour Hélène" de Gorgias, ce n'est pas un livre, mais plutôt un essai.
Agamemnon reste mon préféré, je vous laisse deviner pourquoi.

Jiminy

jack127 Une peau de vache qui finit en canapé est à plaindre avec les gosses d'aujourd'hui!

[supprimé]

jack127

J'ai tendance en effet à croire que certaines personnes frustrées qui font payer cette insatisfaction à leur entourage sont à plaindre.

J'ai aussi tendance à croire que ceux qui se font des noeuds dans le cerveau pour chercher un détail qui leur apparaîtra comme une contradiction dans la pensée de leur interlocuteur ne doivent pas avoir une vie passionnante.
Bref, tu l'auras compris, j'en ai un peu marre que tu viennes me chercher des poux.

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