Franchement, ils auraient très bien pu ne pas intervenir en disant que nos disputes ne les concernaient pas!
Beaucoup d'américains étaient isolationnistes.
Et en fin de compte, ils se sont engagés avec beaucoup de moyens à nos côtés.
Beaucoup d'américains sont morts sur notre sol en se battant avec nos armées.
On ne parle pas ici du peuple américain, mais du complexe militaro-industriel qui contrôle ce pays et dénoncé en son temps par Kennedy, juste avant qu'il ne se fasse assassiner.
Le complexe militaro-industriel (qui n'est pas un apanage des Etats-Unis) n'est pas forcément plus va-t-en guerre que d'autres. Les militaires ne sont pas forcément favorables à la guerre, ceci est une vue mécanique et simpliste.
Par ailleurs, la "doctrine Monroe", c'est-à-dire l'isolationnisme a été dominante dans beaucoup de gouvernements américains, démocrates comme républicains, et était présente aussi dans la culture de l'Armée américaine, du général au trouffion.
Le caractère fondamentalement défensif est même un mythe fondateur : ils ont gagné leur Révolution et leur existence, leur identité, dans une guerre de défense (ou ce qu'ils présentent comme tel).
Ceci rappelé, on a l'impression, dans ces débats, de regarder le hamster tourner dans sa roue. Si les States n'interviennent pas, on fustige leur égoïsme, s'ils interviennent, ce sont des impérialistes.
Ici, en l'espèce, on souligne que s'ils sont venus en 1917 et en 1944 et pas en 1914 et 1939, c'est parce qu'ils pensaient à leurs intérêts, et on croit comprendre que c'est mal. En revanche, on leur reproche aussi, quand ils interviennent, de se mêler de ce qui ne les regarde pas.
Ce qui ne les regarde pas signifiant, je suppose, ce dans quoi ils n'ont aucun intérêt. Puisque s'ils en ont un, j'imagine que ça les regarde.
Et nous sommes au rouet, comme dirait Montaigne, mais j'ajoute : au rouet de hamster.