Non, la République de gauche c'est la République socialiste, pas la République bourgeoise pour laquelle se chamaillent puérilement UMP, PS et FN.
Ceci est rigoureusement inexact puisque la République a été fondée en France avant l'apparition du mouvement socialiste et la structuration de celui-ci. Que faîtes-vous des dem-soc de la IIe République qui siègent à l'extrême gauche à la Chambre, et quid des radicaux qui siègent à l'extrême gauche sous les premières législatures de la IIIe République ? Le gauche n'a pas attendu le socialisme pour exister, en voilà la preuve.
Le PS peut évoquer qui il veut, n'importe quel homme fort de gauche les aurait considéré comme de droite.
Il ne sort jamais rien de bon d'une banale comparaison en histoire ; ce que vous semblez faire. Effectivement, la SFIO de Jaurès ou de Blum, après la Première Guerre mondiale, n'a rien avoir avec le Parti socialiste de François Hollande, Manuel Valls et Christiane Taubira. Cependant, sous la Ve République, le PS représente ipso facto le courant majoritaire de la gauche française, et qu'importe finalement s'il est largement infidèle aux théories originelles du socialisme.
Ce que vous ne comprenez pas, c'est que même si la Droite a abandonné ses idéaux racialistes, impérialistes et va-t-en-guerre pour devenir vaguement sociale (il fallait bien éviter la révolution bolchéviks après leur héroïque résistance pdt la 2GM), ça ne fait en aucun cas de notre République une république moins bourgeoise. Qui contrôle les moyens de production, qui délocalise quand il le veut, qui crée des crises financières "pour le fun" ? Les mêmes que toujours depuis 1789, de grands capitalistes sans cesse plus apatrides.
Je pense que vous vous méprenez sur ce qu'était la droite française avant 1945 ; nullement va-t-en-guerre, guère plus racialiste (si ce n'est moins pour certains) que nombre de radicaux et socialistes et certainement pas impérialiste, pour son pôle le plus conservateur en tous cas. La droite n'a jamais bavé sur la colonisation. A mon avis, vous situez mal votre curseur de démarcation entre gauche et droite ; vous le situez sur la question économique, or il ne s'est jamais positionné ici dans l'histoire de la vie politique française, et encore aujourd'hui il ne se trouve pas là. La gauche française, dans sa majorité, a largement accepté les théories économiques libérales de l'après révolution industrielle ; et les collectivistes purs et durs n'ont jamais représenté autre chose qu'une part insignifiante de cette gauche française (plus ou moins selon la période, je vous l'accorde).
La ligne de fracture historique se place non pas sur la question institutionnelle (gauche républicaine / droite monarchiste, très vite dépassé dès les années 1880) mais sur celle des valeurs (gauche jacobine, laïciste, universaliste et démocratique / droite conservatrice, catholique, libéral (dans le sens noble du terme si j'ose dire)).
Aujourd'hui, la situation est bien différente puisque s'oppose deux pôles d'inégale importance : un pôle mondialiste (EELV, PS, PC, FG, Modem, UDI, UMP) et un pôle national (FN, DLR) qui revendiquent tous deux le même héritage républicain, ce qui est saugrenue mais tellement logique.