Dommage que vous réduisez l'idéologie communiste à des noms.
Un peu comme parler de Friedman, Pinochet ou Rockfeller quand on évoque le capitalisme.
Étant donné que le communiste tout comme le libéralisme et la religion ont été instrumentalisés, je trouve normal de vouloir dissocier l'idéologie de ses applications.
Ca me parait trop caricatural.
Si le bourgeois peut permettre au prolétaire de bouffer via un travail salarié, il y a conciliation d'intérêt.
Les portée et le poids de ces intérêts sont incomparables, pourtant, il y en a pour l'un et l'autre.
Là où le conflit de classe est évident, c'est quand le prolétaire se rend compte que la valeur de sa force de travail (et de son temps) est dévaluée par l'appétit du capital. Cela implique qu'il soit évidemment méprisé, mis en concurrence avec ses semblables, par la classe dominante.
Je ne me suis pas très bien exprimé, ce que je voulais dire que c'est que l'intérêt principal des capitalistes est le profit, ce qui n'est pas compatible avec les intérêts du prolétariat qui préfèrera une croissance régulée (devoir des entreprises d'assumer leurs responsabilités sanitaires, sociales et environnementales notamment).
Pour reprendre vos termes, ça revient à dire que l'appétit vient en mangeant et que la seule accumulation de capital (ou de quelque autre forme de pouvoir) engendre la corruption de son possesseur.
Notre ami réduit la gauche française aux chapelles socialistes de la IIIe République ; enlevez vos œillères.
Non pas exactement, je dis juste qu'actuellement, aucun bonapartiste ou très peu se réclame de la gauche.
Ceci est rigoureusement inexact puisque la République a été fondée en France avant l'apparition du mouvement socialiste et la structuration de celui-ci. Que faîtes-vous des dem-soc de la IIe République qui siègent à l'extrême gauche à la Chambre, et quid des radicaux qui siègent à l'extrême gauche sous les premières législatures de la IIIe République ? Le gauche n'a pas attendu le socialisme pour exister, en voilà la preuve.
La réponse est contenue dans la question : démocrates socialistes et radicaux socialistes. Comme le disait Jaurès
« Vous vous dites républicains mais vous ne voulez pas faire le programme républicain parce que la république quand on y réfléchit et qu' on déplie ce mot, elle contient le socialisme qui vous épouvante. Et bien nous socialistes nous ferons la politique de la république à votre place et vous serez obligés de vous battre contre nous avec le soleil dans les yeux. »
Il ne sort jamais rien de bon d'une banale comparaison en histoire ; ce que vous semblez faire. Effectivement, la SFIO de Jaurès ou de Blum, après la Première Guerre mondiale, n'a rien avoir avec le Parti socialiste de François Hollande, Manuel Valls et Christiane Taubira. Cependant, sous la Ve République, le PS représente ipso facto le courant majoritaire de la gauche française, et qu'importe finalement s'il est largement infidèle aux théories originelles du socialisme.
Non justement, je trouve qu'il est important de connaître l'évolution de l'échiquier politique au cours de l'Histoire. Après la gauche actuelle existe, je ne vais pas le nier, mais qu'on ne me dise pas qu'ils ont quoi que ce soit à voir avec le socialisme historique.
Je pense que vous vous méprenez sur ce qu'était la droite française avant 1945 ; nullement va-t-en-guerre, guère plus racialiste (si ce n'est moins pour certains) que nombre de radicaux et socialistes et certainement pas impérialiste, pour son pôle le plus conservateur en tous cas. La droite n'a jamais bavé sur la colonisation. A mon avis, vous situez mal votre curseur de démarcation entre gauche et droite ; vous le situez sur la question économique, or il ne s'est jamais positionné ici dans l'histoire de la vie politique française, et encore aujourd'hui il ne se trouve pas là. La gauche française, dans sa majorité, a largement accepté les théories économiques libérales de l'après révolution industrielle ; et les collectivistes purs et durs n'ont jamais représenté autre chose qu'une part insignifiante de cette gauche française (plus ou moins selon la période, je vous l'accorde).
La ligne de fracture historique se place non pas sur la question institutionnelle (gauche républicaine / droite monarchiste, très vite dépassé dès les années 1880) mais sur celle des valeurs (gauche jacobine, laïciste, universaliste et démocratique / droite conservatrice, catholique, libéral (dans le sens noble du terme si j'ose dire)).
Aujourd'hui, la situation est bien différente puisque s'oppose deux pôles d'inégale importance : un pôle mondialiste (EELV, PS, PC, FG, Modem, UDI, UMP) et un pôle national (FN, DLR) qui revendiquent tous deux le même héritage républicain, ce qui est saugrenue mais tellement logique.
Ah pardon, sans vouloir me faire le petit plaisir de mettre les 2 guerres mondiales sur le dos de la droite, c'est quand même eux qui ont fait une massive propagande nationaliste pour exacerber les tensions et saper les efforts des internationalistes et des pacifistes hein. Pour le côté racialiste (et impérialiste aussi d'ailleurs), c'est vrai que ça concernait également les radicaux et sans doute quelques socialistes, mais vous reconnaîtrez que la gauche a été la première à abandonner ses thèses et à les dénoncer et qu'encore aujourd'hui, une partie de l'ED y est toujours attachée.
Sinon je ne vois pas trop à quelle période la gauche a massivement été libérale économiquement. Au début de la 3ème, les républicains étaient devenus minoritaires au sein des radicaux et la pensée socialiste était clairement présente.
C'est ce qui est paradoxal. Le FN avant n'était pas nationaliste (car libéral, pro-américain), mais s'en revendiquait, alors qu'aujourd'hui le FN est bien plus proche du nationalisme après le changement du programme économique et social, mais ne s'en revendique pas. C'est parce que ce mot est devenu tabou et péjoratif à travers l'Histoire récente. Quand on conjugue souverainisme, patriotisme, et gaullisme, on est déjà en bonne partie dans du nationalisme, même si on en tait le nom. Perso je suis pour casser ce tabou, et réhabiliter le terme de nationalisme.
Il suffit de rajouter "de gauche" derrière.