La gauche n'a plus de parti et plus de représentants depuis des dizaines d'années, c'est bien pour ça que certains se font avoir par le discours mensonger du FN. Le capitalisme a gagné la guerre, la révolution n'est plus une perspective, seule une crise mondiale ou un passage par le fascisme pourrait redonner au peuple une conscience politique.
C'est également mon point de vue, même s'il parait un peu facile parce qu'il est précisé "la gauche".
Hors, "la gauche" c'est beaucoup trop large et abstrait. Il ne sert à rien d'essayer ni de la dédouaner, ni de l'assumer ni de la promouvoir en réalité, on est tous formaté pour parler de gauche ou droite, alors que pour la plupart d'entre vous, il est assez évident que cette division bipartisane ne peut représenter la complexité de l'échiquier politique actuel et historique.
S'il est besoin de donner un exemple: DSK est-il de gauche ? Pour qui ? Qu'est-ce qui détermine qu'il l'est ? ne l'est plus ?
NB: je suis le premier à causer régulièrement de droite et de gauche, mais ce que dénonce Grizzly je pense, c'est la disparition du communisme (en tant que "vrai" adversaire : d'une idéologie capitaliste), ou peut être un ersatz de communisme, d'une idéologie collectiviste, mutualiste, etc...
C'est à peu près ce que je pense, mais je vais préciser quand même.
Ce n'est pas tant la disparition du communisme en soi que je regrette puisque, né à la fin de la guerre froide, je ne me suis jamais senti ni Stalinien ni Léniniste. Ce que je déplore, c'est surtout la disparition d'un formidable contre-pouvoir à la toute puissance du capital et en particulier le déclin du syndicalisme révolutionnaire.
Selon moi, la lutte des classes est une réalité sociologique indéniable et il ne peut y avoir aucune conciliation des intérêts des prolétaires et des intérêts bourgeois. J'ai plutôt l'âme d'un réformiste que d'un révolutionnaire, mais je sais que le réformisme mène inexorablement à l'opportunisme bourgeois, s'il n'y a pas un idéal révolutionnaire pour l'empêcher de virer à droite. J'aurais pu être fasciste dans les années 30, mais l'Histoire nous a montré que toutes les "unités nationales" se faisaient à chaque fois autour de la droite bourgeoise et servait in fine uniquement à protéger les intérêts des notables nationaux, laissant les prolétaires désarmés.
Bien sûr. Tous ceux qui furent des théoriciens du socialisme (les deux là sont cités dans ce que je vous propose de lire).
Néanmoins vous confirmez l'idée de gauche précède l'idée de socialisme et que celui-ci ne peut donc être le seul critère (ni même un critère essentiel d'un point de vue historique) pour être considéré comme de gauche.
Pour ce qui est du bonapartisme, on peut plus le classer à droite (la fin de la RF et le XIXème le montrent bien). Quant aux lumières, elles ne sont pas directement de gauche mais fondent à elles-seules plusieurs familles successives à gauche : la gauche libérale et la gauche jacobine (si on reprend le schéma de Jacques Julliard).
Gauche comme droite, ces catégories ne résistent pas au temps et à son oeuvre : décalages (sinistrisme), recompositions, mutations, changements... Votre vision ne résiste pas à cela, et jamais dans l'histoire le socialisme ne fut le seul à incarner la gauche.
Le problème si on considère que la gauche c'est uniquement les anti-royalistes, c'est qu'on fait fi de la lutte des classes. Comment distinguer ceux qui défendent les intérêts du peuple de ceux qui défendent les intérêts des notables ?
Pour moi est à gauche quiconque lutte pour l'émancipation du peuple. Les bourgeois en faisaient parti à une époque, mais dès lors qu'ils ont remplacé l'ordre établi par le leur et qu'il s'est avéré que ce dernier n'était pas compatibles avec les intérêts du peuple, ils ont viré automatiquement à droite.
Je n'ai pas encore lu le texte de Julliard par contre, mais il a l'air intéressant, je le lirais dès que j'aurais le temps.
La République a toujours été détenue par la bourgeoisie ... Elle a même été inventé par la classe bourgeoise capitaliste. Ne parlez donc pas de ''République socialiste'' qui n'a existé que dans les pays de l'ancien bloc soviétique.
Le plus absurde est de s'identifier aujourd'hui de droite ou de gauche par rapport à des idées, valeurs ou personnalités, vieilles d'il y a parfois plus d'un siècle. Sarkozy ou Juppé, si l'on conserve leurs discours actuels et qu'on les compare avec ceux des politiciens de la Troisième République d'après-guerre 14-18, se rapprocheraient au mieux de la gauche socialiste prolétarienne ...
De même que, critiquer des bourgeois de la fin du XVIIIe siècle, par pure idéologie marxiste, quand on vit dans notre société capitaliste actuelle, est complètement dérisoire.
Oui la République a toujours été détenue par la bourgeoisie, mais elle est censée être nationale, dans le sens où ses principes libertaires et égalitaires sont supposés s'appliquer à toute la nation et pas seulement à son oligarchie.
Et Sarkozy ou Juppé n'auraient jamais été à gauche, ils ont toujours préféré protéger l'intérêt des puissants. Leur côté vaguement social n'est qu'une manoeuvre clientéliste, c'est évident.
edit : et c'est quoi l'Histoire avec le pseudo Grizzly ?