... Le pêcher originel. La connaissance - le fruit. Connaître. Adam connut Eve. Ce n est pas dans le sens de la connaissance , mais sur la sexualité.
Limiter la connaissance à l'acte sexuel est bien réducteur ! Ce dogme, postérieur à l'Ancien Testament, a été l'objet de nombreuses controverses. Selon les diverses doctrines monothéistes, il s'agirait plutôt du combat entre le Bien et le Mal. La notion de péché (et non de pêcher, arbre fruitier bien connu pour ses pêches ;) ) appelle la punition et le châtiment, deux grands maux de nos sociétés qui en ont beaucoup abusé !
... Cette doctrine, extrêmement débattue depuis ses origines, a toutefois pris des formes bien distinctes dans les différentes confessions chrétiennes, et le péché originel est décrit de différentes façons, depuis une simple déficience, ou une tendance au péché qui exclut toute idée de culpabilité a priori, jusqu'à l'idée d'une nature totalement corrompue et d'une véritable culpabilité collective. Ces conceptions différentes du péché originel induisent des différences notables dans la théologie du salut, notamment en ce qui concerne le libre arbitre et la grâce.
L'expression « péché originel » ne figure nulle part dans la Bible, mais la doctrine du péché originel s'appuie sur plusieurs passages de l'Écriture : les chapitres 2 (versets 16 et 17) et 3 du Livre de la Genèse, les épîtres de Paul aux Romains (5-21) et aux Corinthiens (1 Co 15), ainsi qu'un passage du Psaume 51. Le premier exposé systématique qui en a été proposé, et à partir de l'interprétation duquel les controverses se sont déployées, est celui d'Augustin d'Hippone au IVe siècle. (...)
La doctrine du « péché originel » est rejetée par le judaïsme, doctrine considérée comme un dévoiement de sa mythologie hébraïque par les docteurs chrétiens.
Dans l'islam, le péché d'Adam est décrit explicitement dans le Coran à maintes reprises. Dieu crée Adam et Eve et leur permet de vivre dans le paradis, mais leur interdit de toucher aux fruits d'un arbre particulier. Iblis (Satan) incite Adam à manger de l'arbre interdit, ce qui lui attire la colère de Dieu. Adam se repent aussitôt et Dieu lui pardonne, mais il doit quitter le paradis avec sa femme et vivre sur terre avec leur descendance. Contrairement à la doctrine chrétienne du péché originel, le péché d'Adam a été pardonné par Dieu et l'humanité ne porte pas en elle ce péché. Mais elle doit vivre sur terre et suivre les enseignements des prophètes que Dieu envoie, à savoir croire en Lui et faire de bonnes œuvres. Donc la doctrine du « péché originel » est aussi rejetée par l'Islam. (...)
Augustin, suivant Origène, soutenait l’opinion pessimiste de Paul qui lui permettait de répondre à une question fondamentale pour qui avait été manichéen : Pourquoi le mal ? Pourquoi la mort ? La réponse de Paul (déterminante dans la conversion d’Augustin) est simple : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… ».
Augustin, qualifia ce péché d’« originel ». Pour expliquer qu’il se transmet (selon la traduction erronée de la vieille latine) à tous les hommes, par engendrement, comme une souillure héréditaire, il l’assimila « au péché de chair », suivant en cela le discrédit de la sexualité mis en œuvre par le stoïcisme. Cette « interprétation » est en contradiction avec la lettre du texte de la Genèse, qui parle bien du « fruit défendu » comme celui de l'« arbre de la connaissance du bien et du mal », expression qui ne peut signifier que « la conscience », par laquelle l’homme se sépare du reste du règne animal. Cette assimilation du « péché originel » à un quelconque « péché de chair » sera d’ailleurs combattue par nombre de théologiens comme une « erreur populaire », au même titre que l’assimilation du fruit à une pomme. (...)
http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ch%C3%A9_originel
... Pour Jean-Jacques Rousseau, le péché originel est une doctrine bien commode qui incrimine sans cesse la nature humaine. C'est la raison pour laquelle Rousseau a souvent, résolument et longuement combattu cette doctrine. Il parle avec ironie de ce péché « pour lequel nous sommes punis très justement des fautes que nous n’avons pas commises » (Mémoire à M. de Mably).
Cette position a amené Rousseau à forger la fiction d'un « état de nature » pour écarter tous les faits de l'histoire. L'état de nature est extra-moral et extra-historique. C'est une reconstruction imaginaire qui se substitue au mythe biblique auquel cependant il se réfère explicitement dans la note 9 du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
Rousseau a publié en 1755 le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, et a été vivement critiqué par l'Église catholique qui lui reprochait de nier le péché originel. Dans Du contrat social, Rousseau imagine que, par le passage de l'état de nature à l'état de société, l'individu perd une partie de sa liberté, dont la défense est alors prise en charge par l'État, à travers des lois qui sont l'expression de la volonté générale.
À la suite d'une condamnation par l'archevêque de Paris Christophe de Beaumont en 1762, pour ses écrits L'Émile et Du contrat social, Rousseau répond par une lettre dans laquelle il affirme que « le principe fondamental de toute morale est que l’homme est un être naturellement bon, aimant la justice & l’ordre ; qu’il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain, & que les premiers mouvemens de la nature sont toujours droits » (voir l'article Lettre à Christophe de Beaumont).
Même source. Vive Rousseau !