En effet, Galilée avait osé prétendre que les récits bibliques ne devaient pas être pris au sens littéral mais interprétées.
L'ironie de l'Histoire est que Galilée avait raison non seulement sur le plan scientifique mais aussi sur le plan théologique.
De nos jours, plus aucun chrétien sensé ne prétend que la Bible est un récit factuel et exact des faits tels qu'ils se sont déroulés.
Pour ce qui touche à ce point, je serais fort aise que l'on m'indique où on trouve, dans l'Evangile, les considérations astronomiques dont on parle. Où Jésus a-t-Il dit que la Terre était immobile, et plus globalement où Il a énoncé des propositions touchant à ces questions. D'après mes souvenirs, le Christ ne s'intéresse pas à ces problèmes. Du point de vue où Il se place, ces objets de réflexions sont des futilités.
Le géocentrisme ne peut être tenu sérieusement pour un article de foi. Ce n'est pas dans le Credo.
Les fluctuations de l'Eglise, au gré des variations historiques, géo-politiques, etc. en font foi.
L'idée de l'héliocentrisme avait déjà été posée par la science alexandrine à la fin de l'Antiquité. C'était une hypothèse dans le débat. Si on va par là, Copernic n'a rien inventé de plus que Galilée et personne n'a jamais rien inventé.
Des hommes d'Eglise pouvaient s'y référer sans se faire trop de bile, ce n'est pas si essentiel. Encore une fois, cela ne nous dit rien sur le salut et la vie éternelle, ce sont des questions accessoires.
Le cas de Bruno était plus gênant : je ne sais pas s'il soutenait le mouvement de la Terre, mais de toute manière ce n'est pas ce qui lui était reproché. On lui a reproché de prétendre que l'Univers était infini, (ce qui serait, que la Terre se meuve ou pas) ce qui est beaucoup plus dangereux. Dans l'esprit de ces religieux, perclus d'aristotélisme (et non pas, comme j'ai dit, du témoignage de l'Evangile, muet là-dessus) l'idée d'un Infini en acte, et qui n'est pas Dieu (mais de la matière), ça c'est très très embêtant.
Ce qui confirme d'ailleurs ce qu'on a dit : le christianisme n'est pas contraire à la science, et l'idée du géocentrisme ne se soutenait pas d'attendus néo-testamentaires, mais de l'aristotélisme, c'est-à-dire de la Science, au moins telle qu'on pouvait la connaître à l'époque. S'il y a donc quelque chose à reprocher à ces Chrétiens, c'est de s'être attachés à un état de la science à un moment donné, d'avoir éternisé, figé, vitrifié cet état et de s'être opposés à la nouveauté, et par conséquent au progrès scientifique.