Mais justement, elle est destinée à améliorer la compétitivité de l'Europe, vis à vis des autres, pas entre pays européens
En interne Europe, il faut juste que tous les pays se mettent au même niveau pour éviter les déséquilibres actuels.
C'est pourtant la logique inverse qui est à l’œuvre. L'essentiel du commerce des pays européens se fait toujours
avec d'autres pays européens. Et l'essentiel des gains de compétitivité-prix réalisée par dévaluation interne se fait
au détriment d'autres pays membres (exemple récent de l'Espagne).
Et c'est parfaitement en accord avec la logique actuelle de la Zone Euro. Qui favorise non pas la convergence
mais la divergence entre le centre et la périphérie. Elle renforce l'effet de concentration du capital et des compétences.
Mais sans les mécanismes de redistribution et d'harmonisation salariale, sociale et fiscale qui existent dans la plupart
des vraies nations.
La logique actuelle de la Zone Euro est bien guidée par des rapports de force et des intérêts égoïstes.
L'Allemagne en position de force n'a pas intérêt à un effondrement des autres pays européens et de l'Euro.
Mais elle n'a pas non plus intérêt à un renforcement de leurs compétitivités sur ses propres secteurs.
Et à un rééquilibrage commercial au sein de la Zone.
Les fameux "fonds structurels" ne sont pas suffisants pour corriger les déséquilibres. Et l'endettement
incontrôlé de certains pays du Sud n'était pas un problème quand il tirait les exportations ou les revenus
financiers des autres. Exemple en Grèce où des entreprises (notamment allemandes) se gavaient sur les
marchés publics truqués. Ou en Irlande et en Espagne dont la croissance artificielle (dumping fiscal,
spéculation immobilière) a enrichi beaucoup de monde.
Au-delà des intérêts égoïstes entre pays, il y a aussi un problème d'intérêts privés qui minent la Zone Euro
de l'intérieur. Intérêts de certaines entreprises, institutions financières et catégories aisées.
Nous n'avons jamais arrêté d'être en relance, puisque nous étions constamment en déficit.
Depuis quand une dépense publique correspond forcément à une politique de relance ?
S'endetter pour assurer le paiement des retraites ou éviter l'explosion des SDF, c'est pas de la relance.
Surtout quand au même moment on impose des normes budgétaires qui obligent à une hausse de la fiscalité.
En plus du rééquilibrage interne et d'une politique monétaire offensive, une relance aurait consisté à soutenir
l'activité des entreprises comme aux USA. Par la bonne vieille politique contra-cyclique des "grands travaux".
Les USA soit disant chantres du libéralisme sont au fond bien moins dogmatiques que nous, les européens
neuneux et dindons de la farce. Là-bas ils n'ont pas hésité à maintenir l'activité via des marchés publics
réservées aux entreprises américaines. Tout comme l'Etat chinois ne se prive pas de subventionner
de façon sélective des entreprises concurrentes des nôtres, qui elles se voient refusées ce genre de soutiens.