Poufpouf
1- Pour toutes les questions dont vous parlez, il faut adopter une perspective et historique et philosophique ou théologique. Je pense qu'il faudrait que je reprenne toutes vos affirmations, une par une, et que je démêle le vrai du faux. Ce serait assez fastidieux.
Quand vous dites que les catholiques ne lisent pas la bible, et que leur orthopraxie est totalement nulle : vous avez tout à fait raison si l'on parle des catholiques-libéraux d'aujourd'hui. Si par contre, on veut étudier l'orthopraxie des catholiques au cours de l'histoire, il faudra le faire relativement à leur orthodoxie, ou doctrine. Il faudra estimer le nombre de bons et mauvais catholiques à partir des preuves que l'on peut rassembler pour chaque époque. Pas simple du tout !
Même le constat dont vous partez est assez contestable : lire la bible, pratiquer le libre-examen ou exégèse sauvage. C'est un présupposé protestant : il faudrait préciser selon la secte. Mais avez-vous réfléchi au fait que tout canon de la Bible dépend d'une tradition ? A l'origine, nous avons un enseignement oral qui se transmet de maître à disciple. Si aujourd'hui, je voulais décider en philosophe réaliste du canon de la Bible, je serais bien embêté.
Si je parle en philosophe, je peux néanmoins faire ce constat : les sectes chrétiennes qui ont existé, ou demeurent, se disputent aussi bien quant à la tradition, acceptée ou non, et aux Saintes Ecritures, le canon, la méthode d'exégèse, l’interprétation... depuis le temps de la prédication des apôtres.
2- J'admets que l'on peut étudier l'histoire de la religion chrétienne en athée comme en calviniste ou catholique, ou en philosophe libéral... Il faut alors examiner les mérites et démérites de cette histoire : en quoi elle est science, en quoi elle ne l'est pas. C'est aussi valable plus globalement pour l'histoire des religions.
J'insiste bien sur cette seconde idée : écrire l'histoire en philosophe réaliste, probablement la meilleure histoire, si réussie, me semble le plus difficile, le plus risqué, car cela demande à la fois le plus d'érudition, et le plus de jugement, ce à quoi aspire celui qui veut écrire une histoire "neutre" ou "objective". L'historien qui réussirait un tel tour de force ne serait probablement pas loin du chef-d’œuvre.