1- J'ai un dernier argument à ajouter concernant la distinction gauche / droite, pour répondre à Poufpouf, qui finalement pourrait de surcroît être corroboré par le dernier post de cheshire-cat. Les classements d'idées politiques en gauche et droite sont établis à partir des idées qui sont opinions droites dans notre cité. -science des philodoxes pourrait-on ajouter, comme dit précédemment-
Par ces classements, certaines idées se trouvent disqualifiées avant même examen : les idées qui correspondent aux deux "extrêmes", appellation qui sert de toute façon à disqualifier. Il est question, en fait, de restreindre le débat : on juge les idées acceptables, ou non, avant examen.
La monarchie, par exemple, est devenue une idée "d'extrême-droite", car dans la lignée de la Révolution, nous admettons que toute monarchie ne peut être qu'une tyrannie, qu'elle ne peut être qu'une constitution déviée. Elle ne peut être une "République", dans le sens ancien du terme. C'est même tellement vrai que nous opposons le terme République à monarchie.
2- Il n'y a évidemment rien d'étonnant à cela. Toute société dispose d'une orthodoxie, et il ne fait pas bon s'y opposer. Seulement, nous parlons d'une société qui admet des idées comme la liberté de pensée, ou l'idéal du libre-penseur ; en oubliant que s'il fallait vraiment définir le terme libre-penseur, libre en l'occurrence devrait être tenu comme signifiant indépendant : indépendant de quoi ? Des idées orthodoxes dans la cité.
Une telle définition permet d'ailleurs de mieux saisir ce qu'est un libre-penseur, de constater que l'on peut tout à fait soutenir des idées hétérodoxes complètement stupides, une aubaine pour ceux qui participent à définir l'orthodoxie, les médias dans le débat public par exemple, qui n'ont plus alors qu'à expliquer que tous les hétérodoxes sont des hurluberlus ; d'autant plus facile à réaliser, si effectivement, cette affirmation est vraie pour l'énorme majorité d'entre eux.