Vers la fin de l'émission hier soir sur Téléfacho, j'ai entendu derechef Onfray répéter une connerie pour la centaine fois : son "girondisme". Sans naturellement la moindre critique des "journalistes" l'interviewant, ou plutôt lui cirant les pompes pendant qu'il joue les réprouvés, les maudits des média, le Rejeté, le Tchandala, etc ! Trop fort : il chiâle dans les media pendant des heures parce qu'on ne le voit pas assez dans les media. Celui qu'on devrait appeler l'amer Michel...
Bref, il parle de son positionnement à gauche en disant qu'il est "girondin", et pas jacobin. Girondin veut dire gentil et Jacobin méchant.
Au plan scientifique, ce n'est pas suffisant : les Girondins était un terme qu'on employait pour désigner une partie de l'Assemblée nationale, sous la Révolution française. Les Jacobins étaient un club, dans lequel on pouvait trouver aussi des "Girondins", ce ne sont pas deux partis opposables aussi grossièrement. Alors je sais, il l'emploie métaphoriquement, mais il faudrait être plus matérialiste, camarade Michel.
Essayons un peu. Michel veut dire qu'il faut que les décisions soient prises à un niveau plus local, c'est cela son "girondisme", et il se réfère à Proudhon. OK, c'était aussi un peu l'idée des Girondins, face aux Montagnards, plus centralistes, parisiens, etc. Bref il veut de la démocratie de proximité, il plaide pour le régionalisme.
Si on prend la question de l'abolition de l'esclavage par la Révolution (période Terreur), les Girondins n'étaient pas trop pour. On les appelait "Girondins" parce que les figures les plus marquantes du mouvement venaient de ce coin. Il est certain que pour le trafiquant d'esclaves bordelais, l'abolition de l'esclavage, c'était un problème ; alors que le paysan alsacien ou le marchand de cuir en Bourgogne, et donc pour les députés de ces coins-là, l'abolition de l'esclavage, no souçaille, c'était pas un problème.
Mais Michel veut nous faire croire que la souveraineté, c'est de laisser les esclavagistes bordelais faire leur popote dans leur coin, c'est être "girondin". Il propose de pulvériser la République, mais en même temps il est d'accord avec Zemmour. Qui ne voit que ce zozo raconte tout et le contraire, c'est-à-dire n'importe quoi ?