1- Permettez-moi de vous renvoyer directement à cette partie du débat sur le fil que j'ai indiqué précédemment. C'est exactement la même problématique. Je fais mon fainéant, oui.
https://forum-politique.org/d/109316-antisionisme-antisemitisme/225
2- La première erreur de votre post est de considérer que le changement est forcément un bien, qu'une société sur toute question doit forcément évoluer, s'adapter à sa population, comme si le rôle du politique était de suivre les changements que l'on observe dans la conduite et les mœurs du troupeau : le troupeau qui conduit le berger, plutôt que le berger qui conduit le troupeau. C'est aussi une des raisons qui explique que notre République passe son temps à légiférer : s'adapter ou suivre le mouvement, plutôt que s'établir sur des principes clairs, et vrais si possible, et les conserver, une véritable orthodoxie en un mot.
3- La deuxième erreur est de considérer que l'on peut toujours discuter, trouver un compromis. Le libéral est toujours un marchand de tapis, un conciliateur, le contraire même du philosophe qui considère un principe et en observe les effets, raison pour laquelle vous ne comprenez pas le raisonnement depuis le début. Il n'y a pas de moyen terme possible entre des propositions contraires. Votre musulman soit choisira d'agir en libéral c'est-à-dire en mauvais musulman, soit en bon musulman, c'est-à-dire en mauvais libéral.
Je ne suis pas surpris que vous soyez habité par cette idée. Notre cité elle même emprunte un peu à toutes les philosophies pour composer sa politique : tantôt libérale, comme lorsqu'elle défend les droits des individus, tantôt rousseauiste par sa conception de la souveraineté, tantôt socialiste comme en matière économique.
Il faut avouer que cela présente au moins un avantage : il est très difficile de critiquer l'incohérence. On peut toujours présenter en exemple un aspect de sa politique pour expliquer soit qu'elle est quelque chose, soit qu'elle ne l'est pas.
4- Si les musulmans dans un premier temps n'ont pas posé problème, c'est simplement en raison de leur faible nombre. La question du nombre est essentielle, encore plus lorsque l'on admet : 1 – la souveraineté populaire ; 2 – l'une de ses traductions possible le suffrage universel ; 3 - le règne de l'opinion publique. Cela ne veut pas pour autant dire que ces premiers musulmans, dont vous nous parlez avaient renié leur islam pour adopter les idées de leur nouvelle cité. Etaient-ils déjà présent pour une durée limitée, ou pour s'installer ?
Ce n'est jamais aussi dire que dans toute cité, surtout la nôtre étant donné notre régime politique, si la population de la cité change, les idées qui font la cité peuvent changer ; car elles sont tout autant portées par les institutions que par la population. Il aurait donc fallu manier l'immigration avec beaucoup de précaution, et parcimonie, encore plus l'attribution de la citoyenneté, prévoir même un statut particulier pour les étrangers ; des mesures qui en aucun cas ne sont compatibles avec le logiciel révolutionnaire.
Plus simplement, je peux vous poser la question suivante : comment vos bons musulmans ont-ils éduqué leurs enfants ? Dans l'islam, solution la plus probable ? Dans les idées de la cité qui permettent l'existence de l'islam en en déplorant les effets possibles ? Musulman, ou musulman libéral, la cité perd toujours.
L'école en tant qu'immense machine à lessiver les cerveaux, en lettres et histoire, est une influence contraire, sûrement assez efficace, lorsqu'ils ne sont éduqués que dans l'islam. Elle est ainsi éducation nationale, parce que l'une de ses missions est de propager les idées que la cité considère comme bonnes. Malheureusement, si les idées en question ne sont pas de nature à conserver la cité, cette efficacité de positive devient nocive, par les songe-creux qu'elle produit alors en masse.
jack127
1- Pour discuter de la doctrine chrétienne, encore faut-il avoir un adversaire sérieux en la matière. Si l'Eglise pratique la charité, à juste titre, elle n'est pas institution de charité, dans le sens où vous l'entendez : en gros une sorte d'ONG. Son rôle est « d'enseigner les nations » afin que le plus d'hommes possibles soient en mesure de réaliser leur salut : le meilleur service qu'elle peut leur rendre, selon elle, puisque seulement à cette condition, les hommes peuvent espérer la béatitude.
Du moins, c'était avant Vatican II, avant que les libéraux – catholiques l'emportent dans l'Eglise et commencent leur formidable œuvre de destruction. Si l'Eglise veut avoir un avenir, elle doit se rétablir, se réformer, en opérant un retour au simple dépôt de la foi, qu'elle n'était d'ailleurs pas en droit de changer. Elle doit cesser de vouloir se réconcilier avec le monde. Cela lui permettrait de se purger dans le sang des hérétiques et des criminels qui l'habitent, l'un menant souvent à l'autre : plus la foi en Dieu se dissipe, moins on le craint, moins on est sage, disons-le ainsi.
Précisons également que le véritable chrétien, et moi-même, nous accordons peu de crédit aux observations des sybarites, qui au nom du plaisir tolèrent le crime, et entendent en plus donner la leçon ; car si l'Eglise est effectivement aujourd'hui bien pourrie, elle le reste quand même un peu moins que leur cité. Elle dispose encore de sa doctrine, qu'elle peut toujours épurer, pour rebâtir sur de bonnes bases. On se demande bien, au contraire, sur quelle base la France peut rebâtir pour sortir de sa putréfaction actuelle. De toute façon, lorsque l'on aime les causes des maux dont on souffre, il devient difficile d'espérer quoi que ce soit.
2- Je portais aussi à votre attention que le libéralisme n'est qu'une philosophie sceptique, établie sur des négations. Elle vient simplement critiquer et tenter de détruire la précédente cité. En cela, elle a commencé par détruire sa religion, ses institutions, puis sa culture, enfin ses mœurs. Elle procède de la même manière en l'individu : elle le vide de sa substance, qui lui vient de son ancienne doctrine, jusqu'à en faire le petit occidental jouisseur adepte d'un mode de vie, le résidu ou déchet qu'il reste en fin de processus, la bête, l'animal, le chimpanzé.