Pourquoi l'extrême-droite française aime tant Poutine !
L’Ukraine a fait couler beaucoup de sang. Elle fait aussi couler beaucoup d’encre. Il y a en effet en France nombre d’hommes et de femmes qui voient en Poutine un héros européen et qui n’éprouvent pas la moindre sympathie pour les révoltés de Kiev qui ont renversé Ianoukovitch. Le texte publié par Atlantico s’intéresse légitimement à eux. Mais il ne va pas jusqu’au bout. Pour l’essentiel, les pro-Poutine français se recrutent dans les franges extrêmes de la droite extrême. Il y a du Soral (il a perdu Chavez, Ahmadinejad, il ne lui reste plus que Poutine). Il y a un peu de FN. Un fort zeste de Civitas. Un brin de GUD. Un chouïa de Troisième Voie. Et toutes sortes de fascistes non identifiés.
Qu’est-ce qui les rassemble ? L’amour de la Russie ? Leur passion pour Tolstoï, Dostoïevski ou Tchekhov ? Leur engouement pour les chansons russes ? Leur frénésie amoureuse pour les forêts de bouleaux ? Non, il s’agit d’autre chose : de la haine de l’Amérique. Une haine chevillée au corps et à l’âme. Elle s’inscrit dans une configuration où les Etats-Unis représentent le diable : l’argent, Wall Street, la puissance destructrice de l’américanisation des esprits, la réussite économique. En un mot, tout ce qui peut détruire, « vassaliser » disent-ils, l’identité même de la nation française. Dans leur langage, l’Amérique c’est l’ « Empire » (comme dans Star Wars). Ceux qui ne pensent pas que les Etats-Unis soient une nouvelle incarnation de Satan sont appelés « Atlantistes », et les plus pointus des Poutiniens vont à l’essentiel en ne disant pas « Etats-Unis » mais « Lévyland ».
C'est vrai qu'il y a un sérieux malaise idéologique chez les nationalistes français. On aurait le droit d'être nationaliste en France (et même d'y avoir des antisémites virulents et des nostalgiques de Vichy), mais les nationalistes ukrainiens de l'Ouest qui viennent de débarquer Yanoukovitch ne seraient eux que des "nazis". L'auteurde cet article sur Atlantico.fr donne une explication sensée (évidente en faire), Poutine c'est l'anti-"Lévyland", l'anti-Amérique. Car pour le nationaliste (très) moyen, l'ennemi c'est l'Amérique et ses alliés de Londres, de Canberra, d'Auckland, de Tel-Aviv, de Paris; ce qui brille insupporte le nationaliste, il n'aime que la grisaille, la misère et les cafards.
A vous.
Les natios français détestent Poutine, ne l'ont jamais encensés, et soutiennent les nationalistes radicaux de Kiev et de Moscou. Fin du débat.
Je ne doute pas de ta sincérité personnelle dans cette affaire, mais il faut quand même lire ici ce qu'en disent les autres "natios" du forum et d'ailleurs. Tu ne me sembles pas majoritaire parmi ceux qui se font appeler "nationaux", mais peut-être que tu n'es pas tout à fait du même courant d'idées.