Des 5 penseurs que tu as cité, ma préférence va, tu t'en doutes, à M Arkoun . Mais .... à te lire sur ces réformateurs !
Ah Arkoun ? Je l'aurais deviné :)
Je suis pas spécialement fan mais il a dit des choses justes, comme par exemple dans l'article suivant ou il dénonce les méfaits qu'occasionnent les différents peuples en se croyants dépositaires de la vérité.
Comment concilier islam et modernité ? Islam et modernité : ces deux concepts-clés demandent à être retravaillés pour sortir des confusions courantes répandues par des usages polémiques et idéologiques tendant à opposer deux forces antagonistes hors de toute analyse historique, sociologique, anthropologique, théologique et philosophique. Il est nécessaire, en effet, de mobiliser toutes ces disciplines pour expliciter les enjeux de pensée, de culture, de civilisation, généralement escamotés, même par de prétendus experts de l’un ou l’autre de ces deux pôles de ce que j’appellerai «l’histoire du temps présent».
Car si les contentieux entre ce qu’on nomme globalement «l’islam» et «l’Occident» se trouvent déjà clairement exprimés dans le discours coranique, c’est à partir de 1945 que des guerres sévères et répétées ont alimenté les passions, les haines irréductibles, les exclusions réciproques sur la base de données théologiques islamiques, juives et chrétiennes qui ont fonctionné depuis le Moyen-Age, comme des systèmes intellectuels, «spirituels», moraux et juridiques d’exclusion réciproque. Ces systèmes construits par chaque communauté pour revendiquer d’avoir été élu, par Dieu, dépositaire exclusif de la Vérité révélée, continuent de fonctionner actuellement encore comme des instances de légitimation des «guerres justes» récurrentes depuis 1945 : guerre de Libération algérienne (1954-1962), guerre de Suez (1956), guerre de Six jours (1967), guerre de Kippour (1973), guerre du Golfe (1991), guerre contre le terrorisme... On notera que toutes ces guerres engagent des protagonistes liés aux héritages religieux, culturels, symboliques communs à l’espace méditerranéen, qui se trouve divisé depuis l’émergence de l’islam en rives «judéo-chrétiennes», puis modernes laïques, et en rives arabo-turco-irano-musulmanes. Les historiographies reflètent les processus de construction de mémoires collectives retranchées dans des citadelles «mytho-historiques». Elles s’alimentent toujours dans des thématiques dialectiques consistant à faire valoir la nécessité de défendre le Bien et le Vrai contre le Mal et l’égarement. Le vocabulaire utilisé par l’Europe-Occident «moderne» réactive des représentations et des connotations médiévales, tout en se réclamant avec force de la vulgate orthodoxe des valeurs «occidentales» démocratiques, laïques, humanistes, humanitaires...
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